L’imam Diarra s’engouffre dans la brèche de la «paix»

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Il s’est jusqu’ici retenu de paraître ingrat vis-à-vis du pouvoir qui l’a fait ministre du gouvernement. L’imam Diarra, acteur influent du M5 et de l’aile politique de transition, sort peu à peu de la dissidence pudique. Face à l’ancien PM Ousmane Issoufi Maïga, il a démontré qu’il peut bien sortir la langue de la poche, la semaine dernière, lors de la première rencontre des partis politiques avec le président de la commission de rédaction de la Charte pour la paix. Le président du Mouvement Patriotique pour la Justice n’a pas mâché ses mots en remettant en cause l’inclusivité du processus enclenché avec le Dialogue Inter-Maliens. L’ancien ministre délégué en charge de l’humanitaire n’a pas évoqué l’absence des leaders politiques, mais c’était tout comme. Il en a fait cas en demi-mots en plaidant pour l’implication du Mali profond dans le processus conduit par le président d’un mouvement songhaï «Ir Ganda» et auquel d’autres communautés en dissidence avec les pouvoirs brillent également par leur absence. L’ancien acteur du mouvement CMAS ne s’était pas arrêté en si bon chemin. Il a tenu également à évoquer des épisodes très gênants comme la situation du Centre d’un Mali en mettant surtout l’accent sur Mourra, symbole des équivoques autour de la violation des droits de l’homme par l’armée et des supplétifs. Quand un partenaire étale sur la place publique les aspects gênants, la rébellion n’est pas si loin.

Quand l’Etat tend la sébile aux dépends des pauvres

Le trésor malien se singularise par une inquiétante vacuité des caisses de l’Etat que vivent péniblement les fournisseurs et autres prestataires de services publics. La plupart se morfondent d’expectative avec d’interminables aller-retour derrière des mandats en souffrance. Effort de guerre oblige, selon toute évidence, la souffrance est sur le point d’être partagée par les moins nantis. Et pour cause, au gré du tarissement des sources traditionnelles d’approvisionnement des comptes publics, les autorités glanent du côté des plus pauvres citoyens à travers des mesures qui frisent le rançonnement. C’est le cas du nouveau permis de conduire en passe d’être instauré pour les usagers de motocyclistes. Le dessein, selon toute évidence, est moins d’organiser la circulation routière que de générer de nouvelles ressources pour le trésor. Chaque document délivré renfloue les caisses du trésor de 5 000 francs. Ainsi, pour seulement 1 million de motocyclistes, la mesure pourrait générer plusieurs milliards sur lesquels les autorités ne vont pas cracher par ces temps de vaches maigres. Il va sans dire de la manne susceptible de provenir d’autres innovations comme le rattrapage à des tarifs forfaitaires de tous les engins ayant précédemment échappé au cordon douanier. L’opération Kelè Dèmè c’est aussi la souscription indirecte forcée, mais elle risque d’affronter la grande pauvreté qui affecte le quotidien des usagers.

Rassemblées par la Rédaction

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