Devant l’obligation de se plier au décret de suspension des activités des partis politiques, il y a les moutons noirs de l’arène politique et les autres. C’est en vertu de ce décret présidentiel controversé et fortement contesté, en effet, que plusieurs leaders de formations politiques croupissent dans différentes geôles. Il leur est reproché d’avoir porté ou tenté de porter atteinte aux autorités en convergeant au domicile privé d’un des leurs pour une entrevue. Pendant qu’ils s’interrogent sur la teneur de leur pêchés et dans l’attente d’un procès encore incertain, d’autres de leurs semblables ont plutôt l’assurance de ne risquer aucun destin similaire pour la même aventure. En effet, la mesure suspensive était bel et bien en vigueur lorsque le domicile du PM Choguel Maïga accueillait une rencontre de même nature, au détour d’une présentation de vœux. Sauf qu’il n’y avait la moindre trace d’échanges de bénédictions dans les publications issues de la réunion de leaders du M5. Il était plutôt question d’une restitution d’événements au cours de laquelle Choguel Maïga s’est donné à cœur joie dans la dénonciation de la justice et des arrestations de militants opérées dans ses rangs. Le M5 d’obédience primatoriale partage le droit et le privilège de braver (sans coup férir) le décret présidentiel avec d’autres intouchables de la nouvelle arène politique. Il s’agit du Mouvement «Ambi Ko» de Batouly Niane sur lequel les projecteurs sont constamment et impunément braqués, en dépit de la suspension des activités des associations à caractère politique. De quoi en déduire qu’il s’agit d’une mesure personnelle destinée à ne museler que les forces politiques non acquise à la cause.
Le train disparaît des radars et devient Soimangourou Kanté
Les usagers du train et riverains du chemin de fer ne se lassent pas d’interrogations sur le devenir du trafic ferroviaire, qui faisait naguère encore leur bonheur retrouvé et la fierté des autorités de transition. Depuis un certain accident dans les environs de Mahina, il semble que les espoirs se sont effilochés comme un château de cartes. En tout cas, les promesses et attentes illusoires semblent rattrapées par la réalité, à un point tel qu’on se retient de plus en plus d’en parler officiellement. Au grand dam des populations de Première Région désabusées et qui n’ont plus que leurs yeux pour pleurer devant l’imminence d’un enclavement définitif de leurs différentes contrées. Et pour cause : comme par malheur, c’est le chant du cygne du côté de la principale route nationale de plus en plus impraticable, en dépit de la manne journellement recueillie pour son entretien aux niveaux des différents péages. Finalement, ni entretien des routes, ni réhabilitation de la locomotive rebaptisée par certains Soumangourou au lieu de Soundiata, au regard sa disparition. Avec un lendemain aussi incertain, les interrogations commencent à fuser sur la destination des énormes moyens consentis pour la reprise du trafic, soit une dizaine de milliards environ.
Entre la ministre et le président qui a raison sur les panneaux ?
Voilà des projets qui ont suscité l’espoir des Maliens de quitter définitivement les ténèbres où les ont plongés la Transition et ses déficits criants de production électrique. C’est pour juguler l’équation, en effet, que les autorités ont fait miroiter aux consommateurs l’installation de puissants dispositifs solaires dont les productions cumulées devraient atteindre 400 mégawatts. Il s’agit, selon les annonces retenues, de 200 mégawatts attendus de la future centrale de Sanankoroba et d’une centaine du côté de Safo, entre autres. Les espoirs suscités par le projet solaire ont été renforcés par les promesses de la ministre Bintou Camara de rendre disponibles les premiers mégawatts quatre mois seulement après la pose de la première pierre alors que les hautes autorités les avaient annoncés dans un délai d’un an. Ça n’est pas la seule dissonance entre le département et les hautes autorités. Pendant qu’elle paraît plus optimiste sur le délai, la ministre en charge de l’Energie l’est beaucoup moins pour les proportions d’électricité attendues des différentes centrales électriques. Elle table publiquement sur 300 mégawatts au total, tandis que sur toutes les tribunes le public en a retenu 400.
Rassemblées par la Rédaction