La sulfureuse ministre de l’Energie et de l’Eau pourrait avoir laissé des casseroles bruyantes derrière elle. Nos sources parlent en effet d’un marché de 700 millions passé de gré à gré, dans le cadre de l’acquisition de lampadaires pour illuminer la ville de Bamako. Le hic est qu’une épaisse nébuleuse persiste sur le règlement des fournisseurs desdites marchandises, qui pourraient se mordre le doigt d’être embarqués dans l’affaire. Et pour cause, la société EDM SA, selon nos sources, a signifié à qui de droit son refus catégorique d’en endosser les frais sur les subventions annuellement accordées par l’Etat. Il se susurre, en clair, que ce sont lesdites subventions que la ministre sortante a tenté de ponctionner pour payer les fournisseurs. Sauf que la société EDM, quoiqu’appartenant à l’Etat à hauteur de 100% à l’Etat, jouit d’une autonomie de gestion qui lui permet de ne pas accepter une verticalité des rapports dans l’utilisation de ses ressources. Du reste, la ministre Camara, selon nos confidences, n’a jamais obtenu l’assentiment de la structure rattachée et pourrait avoir légué à son successeur une foire d’empoignes avec les fournisseurs de lampadaires vraisemblablement indésirables.
Quid des 14 mégawatts gratuits de la Côte d’Ivoire ?
À côté des bouderies et hostilités affichées, la fourniture d’électricité aux Maliens continue d’être partiellement tributaire de la Côte d’Ivoire la CIE. Certes l’électricité ivoirienne ne passe plus par le réseau interconnecté dans les mêmes proportions que jadis, mais nos confidences parlent de pas moins de 14 mégawatts fournis par le puissant pays voisin par jour. Cette quantité, minimum soit-elle, permettrait selon les mêmes confidences d’atténuer la souffrance de beaucoup de ménages des régions maliennes voisines de Côte d’Ivoire – dont celles de Koutiala et Sikasso. Il se rapporte, par ailleurs, que l’électricité en question est gratuitement livrée et aurait pu coûter à l’Etat jusqu’à 30 millions environ de francs CFA par mois si elle était facturée. Rien à voir avec les dizaines et centaines de milliards dont l’Etat Mali est redevable auprès du fournisseur, mais si la logique de souveraineté devait être observée au pied de la lettre, les autorités devraient y renoncer pour avoir refusé toute prise de langue avec la CIE, en dépit des coûteuses disproportions entre la production d’électricité locale et l’achat d’électricité avec cette société ivoirienne.
Rassemblées par la Rédaction