Si jusque-là, les discours annonçaient la sortie du Mali de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un autre pas vient d’être franchi dans ce processus du démantèlement des structures de l’organisation sous-régionale. Il s’agit du passeport de la Confédération des États du Sahel. Il remplace désormais celui de la CEDEAO. C’est dans un communiqué daté du jeudi 24 janvier que le général d’armée Assimi Goïta, président en exercice de la Confédération des États du Sahel, informe l’opinion confédérale et internationale de la mise en circulation des passeports de l’Alliance des États du Sahel (AES), à compter du 29 janvier 2025.
Cependant, les anciens passeports demeurent valables jusqu’à leur date d’expiration; les citoyens détenant d’anciens passeports CEDEAO peuvent les remplacer par les nouveaux passeports AES selon les règles établies.
L’AES, créée en 2023, regroupe le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Pourquoi le M5-RFP a perdu le pouvoir ?
C’était un mouvement hétéroclite composé de Maliens de toutes catégories, de revanchards, de politiciens finissants et d’opportunistes. Hormis quelques jeunes panafricanistes, tout ce grand monde du boulevard de l’Indépendance était issu d’un seul et unique parti politique, ancienne Union démocratique du peuple malien (UDPM), avec plusieurs ramifications. Mais, on pourrait le diviser en trois grands mouvements des forces patriotiques.
La première tendance est celle dirigée par Choguel Kokalla Maïga (l’aile pure et dure du parti unique UDPM). La deuxième, celle dirigée par Mme Sy Kadiatou Sow et Modibo Sidibé, est la tendance des hauts cadres du régime UDPM. Et la troisième est celle de la tendance Espoir-Mali Kura (EMK), dirigée par Cheick Oumar Sissoko, Konimba Sidibé (professions libérales), Tiémoko Maïga (ancien PDG de la SOTELMA), ami de Doura Abraham Sissoko, beau-frère de Moussa Traoré, aile modérée de la lutte contre le régime Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
Les militaires, qui ont achevé la lutte, sont soit, la progéniture du Comité militaire de libération nationale (CMLN), soit des barons du Mouvement démocratique (ADEMA). Dès lors, on comprend l’échec de la prise du pouvoir par les dirigeants du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP).
La lutte du Mouvement démocratique a été récupérée en 1992 par l’ancien parti unique avec l’élection de plusieurs secrétaires généraux de l’UDPM dans les rangs de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) à l’Assemblée nationale du Mali. Aujourd’hui, c’est le même scénario qui est repris.
Interdiction de la conférence de presse du SNESUP: la liberté syndicale menacée !
La grève du 27 janvier du Syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNESUP) perturbe le sommeil de l’équipe gouvernementale, dirigée par le général de division Abdoulaye Maïga. En effet, après l’échec de la rencontre du 21 janvier entre le gouvernement et le SNESUP, autour du préavis de grève déposé le 30 décembre 2024 sur la table du ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, la tension est montée d’un cran au sommet de l’État. Du côté des autorités, il faut tuer le poussin dans l’œuf: menaces, intimidations, interdictions des activités sont les moyens de pression que le gouvernement a réunis pour faire échec à la grève de 144 heures du SNESUP, qui débute ce lundi 27 janvier.
Selon nos sources dignes de foi, il vient d’appliquer à la lettre une de ses mesures répressives. Dans la nuit du jeudi au vendredi, il a été notifié au SNESUP l’interdiction de sa conférence de presse du vendredi 24 janvier. Elle devait se dérouler à l’École normale supérieure (ENSup).
Elle avait pour objectif d’informer les militants de l’échec des négociations et d’attirer l’attention de l’opinion publique malienne sur la mauvaise foi de la transition militaire à appliquer un décret déjà signé en 2017. L’interdiction de cette conférence de presse, une activité syndicale, menace la liberté syndicale, consacrée par la Constitution et les conventions internationales.
Pour ou contre la tenue des élections ?
Des voix s’élèvent de plus en plus pour ou contre la tenue des élections. Après quatre (04) ans de transition avec un bilan mitigé, il y a nécessité d’aller aux élections. La transition aura cinq (05) ans le 18 août prochain. Presque un mandat finissant. Les Maliens sont plongés dans le noir, faute de vision politique et de ressources humaines compétentes.
Quatre (04) ans sans électricité et pour nous narguer, on nous parle d’une promotion de vente de panneaux électricité. De qui se fout-on ? La seule porte de sortie de cette transition, c’est la tenue d’élection avec le président de la transition comme candidat. Le terrain politique est différent de la caserne. Ceux qui sont contre la tenue des élections sont les ramifications de l’ancien parti unique (UDPM), érigées en mini partis politiques.
Rassemblées par la Rédaction