A l’issue de trois jours de travaux, les participants à la première édition du Forum international annuel (FIA) sur le développement du Liptako Gourma, tenue du 10 au 12 décembre à Bamako, ont formulé plusieurs recommandations. Ils ont adressé des doléances aux Etats membres, aux partenaires financiers ainsi qu’aux universitaires.
Tenue sur le thème : “relèvement et stabilisation : facteurs clés du développement territorial de la région du Liptako-Gourma”, la première édition du FIA a principalement abordé les questions sécuritaires et de développement de cette région que le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont en commun.
Selon les données fournies par les organisateurs du forum, le Liptako Gourma est une zone où vivent plus de 2 millions de personnes réparties entre les trois pays. Une vie qu’elles mènent, dit-on, dans des conditions précaires de sécurité, d’économie et autres défis liés aux changements climatiques.
C’est dans la recherche de solutions à ces difficultés que le Projet communautaire de relèvement et de stabilisation du Sahel (PCRSS) a été initié pour renforcer la résilience et le relèvement des communautés touchées grâce à une approche régionale intégrant : le développement des infrastructures socio-économiques, le renforcement des moyens de subsistance, la coordination régionale et production de données fiables.
Pour créer un cadre d’échanges et de collaboration entre les différents acteurs du développement de la région, le FIA a ainsi vu le jour avec des objectifs spécifiques qui sont entre autres : favoriser un dialogue inclusif entre autorités locales, ONG, OSC, partenaires techniques et financiers, universités, agences de développement, et forces de sécurité, identifier des solutions innovantes pour un développement harmonieux de la région et mettre en place une stratégie commune basée sur le partage d’expériences et d’expertises.
Après sa mise en place, le FIA a tenu sa première rencontre internationale afin de proposer des solutions de sortie de crises. Après des jours de partages d’expériences entre participants venus du Niger, du Burkina en plus de ceux du Mali, quelques recommandations ont été formulées à l’endroit de plusieurs entités.
Aux Etats membres de la zone du Liptako Gourma, il a été recommandé d’identifier de nouveaux mécanismes stratégiques pour faire de la région un espace économique viable et sécurisé, de renforcer davantage le rôle de l’Autorité du Liptako Gourma dans la promotion des approches et des interventions transversales et transfrontalières dans le Liptako-Gourma, d’intensifier leurs efforts, dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), pour améliorer les investissements en matière d’interconnectivité, en particulier dans la réalisation d’infrastructures routières, aériennes, ferroviaires et fluviales et en supprimant les obstacles à la libre circulation des personnes et des biens dans la région, de soutenir les autorités et les légitimités traditionnelles dans leurs efforts visant à rétablir la confiance entre les populations et l’Etat, en élaborant des stratégies visant non seulement à améliorer la coordination et la collaboration entre eux, mais aussi à renforcer leurs capacités et à faciliter leurs actions de partage des connaissances et de cohésion sociale dans la région du Liptako Gourma.
Aux universitaires, il a été demandé de capitaliser les connaissances locales afin de générer des informations qui conduiront à des changements irréversibles dans la bonne gouvernance, la résilience, la connectivité, les échanges commerciaux et la gestion des ressources naturelles à l’échelle des trois pays. Quant aux partenaires, il a été proposé d’accroître des mécanismes de financement flexibles et accessibles pour la préparation aux catastrophes et à l’action préventive, en utilisant des financements basés sur les prévisions le cas échéant pour soutenir la résilience et prévenir les crises.
Organisatrice dudit forum, il a été demandé à l’Autorité du Liptako-Gourma de mutualiser les bonnes pratiques de relèvement, de stabilisation et de développement territorial identifiées au niveau des trois pays, les bonnes pratiques en matière de résilience aux fragilités, conflits et violences (FCV) dans la zone dite des trois frontières, d’élargir l’approche Nexus Humanitaire – Développement aux problématiques liées à la paix, la sécurité et l’environnement et de créer un cadre pérenne de dialogue inclusif entre l’ensemble des acteurs du développement des pays du Liptako-Gourma.
Alassane Cissouma