Lettre à grand-père : Ainsi naquit la jungle…

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“Non ! L’animal le plus dangereux n’est point le lion. Encore moins la panthère. Ils ne dévorent point. Ils sont doux et ne font aucunement mal. Le crocodile : cet animal doux et beau de ses gros yeux, nous l’applaudirons. Rarement dehors. Toujours dans l’eau. Là où le lion marche vaillamment dans la forêt, la panthère éloquemment, le crocodile tout innocent dort”.

“Ceux qui ont dit que le crocodile mange, que le lion tue et que la panthère massacre, ont tous menti. Pire mensonge contre nos rois des eaux, des arbres et de la forêt. Ceux qui mangent ce sont les chats. Ils sont si dangereux, méchants, cruels ! Quand ils nous voient, ils sont plus vite que le vent pour juste nous ôter la vie. Maudit soit le chat”. C’était à l’assemblée des rats, souris et écureuils.

“Ne croyez jamais à ce qu’on vous raconte ! Attendez de voir de vos yeux ! Que la poule et ses poussins ne tuent pas ? Ces êtres font ravage sur nous, nos proches. Ils dispersent nos familles. Ils tuent nos ouvriers et nos soldats. Ils tuent souvent même la Reine. Combien de fois, un père de famille, est parti se charger d’un grain de mil. Tout un grain ! Et n’est plus revenu. Ni lui, ni son grain”.

“Oui, les poules et ses poussins l’avaient dévoré. Ils l’avaient charcuté, dépouillé de sa richesse et l’ont dévoré. Ils ne lui ont laissé ni sa vie ni son grain. Ils l’ont mangé et ont mangé son grain. Sa famille qui l’attendait ne l’a plus revu. Ni lui ni son grain. Il n’est plus revenu. Notre ennemi, c’est bien la poule et ses poussins. Ils nous tuent et nous mangent”, ainsi parla la Reine fourmi à sa cour.

“Que c’est comble ! Un peuple qui loue le lion, la panthère et le crocodile de ne point tuer et un autre qui accuse la poule et ses poussins dont le seul tort, est de nous réveiller de nos sommeils. Que ce monde est injuste. Que le lion, ce sanguinaire de la forêt, la panthère, cette méchante des grands arbres et le crocodile, ce monstre, quand nous traversons les fleuves, sont doux” ?

“Quand est-ce que cette existence prendra en compte tous les cris. Quand le lion et la panthère pincent leurs mâchoires dans nos gorges pour boire notre sang frais et quand le crocodile nous noie et nous dévore. Les fourmis et les écureuils sont-ils sourds à nos cris et si insensibles aux larmes de nos petits, pour glorifier ces monstres” ? Se demanda l’assemblée des zèbres, des chèvres, des biches et des vaches.

Et jamais, les écureuils et les fourmis ne prirent en compte les prières des zèbres et des vaches. Les zèbres et les vaches, non plus, ne se soucièrent guère des fourmis, des écureuils. Et, l’éléphant, n’y voyait point une affaire. Ce monde n’eût jamais la chance de voir la justice jusqu’à la colère de la nature. Et le chasseur arriva. Ainsi naquit la jungle. La loi du plus fort et le chaos.

A mardi pour ma 264e Lettre. Amine.

Lettre de Koureichy

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