Le General Tiani s’auto-proclame président de la République du Niger sans vote : La Démocratie confisquée au Sahel !

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Le Niger était, jusqu’à la tenue des Assises Nationales, le dernier des trois pays qui composent l’AES, à ne pas se prononcer sur la durée de la transition et sur la nature du pouvoir qui gouverne le pays. Ça y est ! C’est fait maintenant les délégués venus aux assises Nationales, sans surprise, se sont substitué au peuple nigérien pour proclamer le Général   Tiani Président de la République avec un mandat de cinq ans renouvelable à satiété. Comme si cela ne suffisait pas ils lui ont donné la possibilité d’être candidat à la fin de la transition, mais aussi et surtout de se donner le grade le plus élevé, à savoir de Général d’armée du Niger. Les masques sont désormais tombés les autorités de l’AES viennent non seulement d’enterrer la démocratie avec elle les constitutions, ensuite elles  légitiment  le coup d’Etat, mais aussi et surtout   s’autoproclament maintenant Présidents  de la République pour cinq ans  officiellement ou en catimini sans  vote populaire comme cela se doit conformément à toutes les constitutions des trois pays. Le Général d’armée Assimi Goita, le Capitaine Ibrahim Traoré et le Général Abdouramane Tiani mesurent-ils l’immensité des défis qui se posent à leurs pays et dont la résolution nécessite une grande stabilité institutionnelle et politique ? Par cette autopromotion les détracteurs des trois Présidents n’ont-ils pas raison à ceux très nombreux qui ont toujours pensé que la cause fondamentale du retrait des trois pays de la CEDEAO réside dans leur volonté de confisquer le pouvoir et la démocratie pour un temps indéterminé ?

Le retour à l’ordre constitutionnel est donc renvoyé aux calendes grecques dans les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel, AES, gouvernés par des militaires. Les autorités ont décidé de mettre entre parenthèses la démocratie en s’autoproclamant Président de la République sans passer par la voie légalement reconnue par la Constitution. Le Niger est le dernier pays à boucler  la série des Assises dites nationales dont l’objectif principal n’était rien d’autre que  de donner une  légitimité aux autorités issues des coups d’Etat. Le Mali a ouvert le bal par la tenue des Assises Nationales de la Refondation, ANR. Ces Assises ont permis aux participants de formuler des milliers de recommandations et de résolutions dont entre autres celle qui préconise une transition d’une durée comprise entre 6 mois et 5 ans, ensuite ce fut le tour du  Burkina Faso d’organiser des Assises Nationales avec comme recommandation phare la proclamation du Capitaine Ibrahim Traoré comme Président de la République avec un mandat de cinq ans et la possibilité pour lui de se porter candidat à la prochaine présidentielle. Le Niger qui est le dernier pays de l’AES en  rupture  d’ordre constitutionnel, a  tenu également ses Assisses Nationales. Ce forum dit national n’a pas dérogé à la tradition qui a pignon sur rue dans les pays du sahel, à savoir l’autopromotion. Le Général Tiani a eu le quitus des délégués aux Assisses qui l’ont élevé au rang de Président de la République avec un mandat de cinq ans renouvelable, avec la possibilité pour lui de se donner le plus  haut grade de l’armée et surtout d’être candidat au terme de la transition.

 Le Général d’armée Assimi Goita, le Capitaine Ibrahim Traoré et le Général Abdouramane Tiani mesurent-ils l’immensité des défis qui se posent à leurs pays et dont la résolution nécessite une grande stabilité institutionnelle et politique ?    En s’autoproclamant Présidents de la République sans vote et en violation de la constitution et de tous les principes régissant la démocratie, ces présidents viennent de créer une jurisprudence sans précédent. Leurs actes loin de fédérer toutes les énergies et de rassembler les peuples autour de leurs pays respectifs, vont davantage les diviser, alors même que les défis existentiels auxquels les  trois pays sont confrontés devraient recueillir l’assentiment et le génie créateur  de tous les fils afin de les juguler ensemble. Au lieu de s’imposer par la force des arguments, par leur vision, les trois présidents s’imposent plutôt par la force des armes. A-t-on besoin de rappeler que tout pouvoir obtenu au bout du canon souffre d’un déficit de légitimité et de légalité? Ce pouvoir devient du coup très éphémère, en tout cas il n’aura pas la même saveur, la même légitimité et la même légalité qu’un pouvoir obtenu dans les urnes avec le vote  d’une majorité écrasante du peuple. Il est indéniable que cette façon de faire ne contribue pas à faire la promotion de la paix, de la stabilité et ne favorise nullement pas la cohésion nationale, toutes choses indispensables pour former un bloc contre les obscurantistes qui écument le sahel.

Par cette autopromotion les détracteurs des trois Présidents n’ont-ils pas raison à ceux très nombreux qui ont toujours pensé que la cause fondamentale du retrait des trois pays de la CEDEAO réside dans leur volonté de confisquer le pouvoir et la démocratie pour un temps indéterminé ?

L’histoire est-elle en train de donner raison à ceux qui très nombreux ont vite compris que la principale raison du retrait des pays de l’AES de la CEDEAO était et demeure la volonté des Présidents de ces trois pays d’échapper aux principes de l’organisation sous régionale qui ne saurait s’accommoder des  ruptures de l’ordre constitutionnel. Les chefs d’Etat de la  CEDEAO, conformément au protocole additionnel ne pourrait tolérer en son sein des dirigeants qui ne sont pas issus des urnes. En effet, pour échapper à toutes sanctions et demeurer au pouvoir autant qu’ils le désirent,  les Présidents des trois pays de l’AES ont jugé nécessaire de s’affranchir de ces principes qualifiés d’ingérence dans les  affaires intérieures d’Etats souverains et avec la  complaisance coupable d’une frange  de leurs populations crédules  , les dirigeants du Mali, du Burkina Faso et du Niger se sont autoproclamés Présidents à durée indéterminée.

Youssouf Sissoko                 

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1 commentaire

  1. Le malheureux Youssouf Sissoko, i MALANKOLON DEN ani FASO MANDJUGU DEN, tu vas mourir de chagrins car les chiens aboient mais la caravane passe. La democratie ‘made in France’ est morte dans le Sahel et tu n’as que tes deux yeux pour pleurer!

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