Expo Bi-Mali : Le collectif de FSN

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La fondation Ségou Art Festival sur le Niger, en collaboration avec une gallérie dakaroise, a organisé une exposition collective intitulée « Bi-Mali » qui regroupe 5 artistes plasticiens maliens : Amadou Opa Bathily, Noumounkè Camara, Souleymane Ouologuem, Hamidou Koumaré et Adama Diarisso.

 Bi-Mali, une exposition off qui s’inscrit dans le cadre de la 15e édition de la Biennale de Dakar 2024, présente les œuvres de 5 artistes plasticiens maliens au niveau de la gallérie Art Box de Dakar.

A l’entrée de la salle, à travers la vitrine, déjà, deux sculptures en métal du jeune Hamidou Koumaré. Hamidou manie avec souplesse des matériaux comme le fer, les clous, le bois, le plâtre, le ciment, mais également, l’argile et le tissu, en leur donnant forme. Inspirée par la gent féminine dans toute sa splendeur, il aborde généralement des thèmes d’actualité et le concept du vivre-ensemble. Ses œuvres parlent plus de la danse féminine, en mettant un accent sur l’intimité de la femme.

Pour Koumaré, la femme représente la vie. Si l’on prend soin de la vie comme on prend soin de sa femme, il y aurait moins de problèmes dans le monde. Ses personnages prennent des formes rondes.

Après l’entrée, l’une des œuvres de Souleymane Ouologuem, peintre. Les concepts qui le définissent le mieux sont « Fondation » et « Protection de la famille », noms donnés aux œuvres qu’il y a présentées. Ouologuem travaille sur cette problématique car pour lui, la fondation est la base de tout dans la vie. Passée d’une étape à une autre, tout a un socle qui fonde notre existence. Dans cette exposition, il présente 4 œuvres qui permettent de façon spécifique l’évolution qu’a connu son travail ces dernières années. Avec toujours cette touche qui montre sa préférence pour la couleur bleue.

Les rites, les traditions, la cosmogonie dogon, son ethnie, constituent l’essence de son travail. Il utilise peintures, pastel, collages avec des couleurs qu’il compose lui-même à partir de pigments, colorants et colles. Les thèmes fréquemment traités par l’artiste sont : la Fondation du Ginna Dogon, la connaissance, l’éducation, la dégradation des valeurs culturelles, la cohésion sociale…, en puisant dans l’éducation mais surtout dans le patrimoine de la culture dogon.

Amadou Opa Bathily, qui y présente 3 œuvres « Les Soninké » et deux sur « Le retour des inconnus ». La disposition de ses œuvres entre celles de Hamidou, de Noumounkè et de Diarisso, renvoie plus de lumière, d’éclat aux toiles voisines vu la matière utilisée par l’artiste.

Opa fait beaucoup de récupération en ayant comme matière de prédilection, l’aluminium recyclé. Technique qu’il finira par nommer « recup-art ».

Il a fait ses débuts dans la création en fabriquant des petits personnages, des animaux et autres en quantité avec des boîtes de conserve. Aujourd’hui, Opa a acquis de nouvelles expériences qu’il explore depuis la fin de sa formation.

Noumoukè Camara, quant à lui, a présenté 4 œuvres qu’il a titré « la tête dans la musique ». Animé d’une volonté d’exhaler le vitalisme de ses sujets, il évolue dans l’art depuis plus d’une vingtaine d’années.

Connu pour sa maîtrise indiscutée du dessin au Mali, Noumouké Camara prône un art libre, franc, transgressif et inflexible. Il travaille essentiellement avec de l’encre.

Entre l’art figuratif et celui abstrait, ses œuvres s’apparentent plus au style qu’il définit lui-même : « Neo-graphisme » et qui dépeignent sans tabous, et sans humour. A priori, ses œuvres font penser à des traits variés de la géométrie que l’on étudie à l’école. Une marque de fabrique (noir sur blanc) qui est reconnaissable partout avec de l’encre au départ et maintenant un peu de coloration sur certaines de ses créations.

Il a pour motif principal la femme dont il exalte les attributs mais aussi les taxis, taxis-moto, les maquis, les vendeuses ambulantes… tout ce qui renvoie aux mouvements, au bruit, au dynamisme de la ville.

Adama Diarisso a intitulé ses 3 œuvres « zone d’ombre ». Il met en exergue l’océan, les vagues, les mouvements. Il utilise principalement l’acrylique et également le collage.

Son principal support de création est la toile. Avec une certaine maîtrise des couleurs, Diarisso axe son travail sur tous les ressentis de l’homme en société notamment l’amour, la paix et la souffrance, … Une de ses œuvres reflète justement cela car elle parle des étapes de la vie.

Pour le responsable chargé des arts visuels de la fondation festival sur le Niger, Moussa Berthé, c’est à travers le projet « Korè qualité », un programme de renforcement de capacités des jeunes artistes, que la fondation a organisé une résidence de création. Une création qui a eu lieu de 2013 à2019.

 

Aminata Agaly Yattara

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