Dans le cadre de la mise en œuvre de son programme d’activités, le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a conduit une Mission de vérification concernant le Suivi des recommandations de la mission de vérification financière de la Gestion de la Direction Générale de la Santé et de l’Hygiène Publique (DGS-HP), effectuée en 2021 et concernant les exercices 2018, 2019 et 2020. Cette vérification a pour objectif de s’assurer que les recommandations formulées par la mission initiale ont été mises en œuvre et que les lacunes constatées ont été corrigées. Les travaux ont porté sur les dépenses de fonctionnement, d’investissement et de mise en œuvre de programmes d’activités. Elle a abouti à des conclusions qui révèlent qu’au regard du taux de mise en œuvre des recommandations, qui est de 35%, le niveau de mise en œuvre n’est pas satisfaisant. Sur vingt-deux (22) recommandations formulées à l’issue de la vérification initiale de la DGS-HP, deux (02) recommandations sont non applicables. Sur les vingt (20) recommandations applicables, sept (07) sont entièrement mises en œuvre, soit un taux de 35%, cinq (05) sont partiellement mises en œuvre, soit un taux de 25% et huit (08) sont non mises en œuvre, soit un taux de 40%. Recommandations entièrement mises en œuvre Il ressort de la vérification que le Directeur Régional de la Santé de Ségou a demandé au Ministre chargé de la Santé et du Développement Social la nomination d’un Comptable-matières secondaire; que le Directeur Régional de la Santé de Sikasso informe les soumissionnaires non retenus par écrit du rejet de leurs Offres et qu’il établit des contrats pour tous les achats dont le montant le requiert; que le Directeur Régional de la Santé de Kayes précise les spécifications techniques des biens à acheter et qu’il respecte les critères d’attribution des marchés par Demande de Renseignement et de Prix à compétition Ouverte contenus dans les dossiers d’Appel d’Offres. Il respecte aussi le délai minimum de dépôt des Offres lors des procédures d’Appel à concurrence. Recommandations partiellement mises en œuvre La Mission de suivi a constaté que le Directeur Général de la Santé et de l’Hygiène Publique (la DGS-HP) n’exige pas, dans le dossier d’appel à concurrence, la fourniture de tous les documents à caractère éliminatoire et qu’il ne respecte pas les procédures de Demande de Renseignement et de Prix à compétition Restreinte. Quant au Directeur Régional de la Santé de Ségou, il ne veille pas à l’utilisation correcte des modèles de procès-verbaux de réception. L’Assistant du Comptable Régional de la Direction Régionale de la Santé de Ségou n’a pas codifié toutes les matières en service tout comme le Comptable-matières Secondaire de la Direction Régionale de la Santé de Sikasso n’a pas codifié toutes les matières conformément à la réglementation en vigueur. Recommandations non mises en œuvre Le Ministre de la Santé et du Développement Social n’a pas nommé le Comptable-matières secondaire de la Direction Régionale de la Santé de Ségou. Le Directeur Régional de la Santé de Sikasso ne respecte pas les dispositions réglementaires relatives à la composition des Commissions de réception. Le Directeur Régional de la Santé de Sikasso ne veille pas à l’utilisation des modèles de Procès-verbaux (PV) de réception institués par la réglementation. Le Directeur Régional de la Santé de Ségou ne respecte pas les dispositions réglementaires relatives à la composition des Commissions de réception. Le Directeur Régional de la Santé de Sikasso n’exige pas dans le dossier d’appel à concurrence la fourniture de tous les documents à caractère éliminatoire. La Direction Régionale de la Santé de Ségou ne tient pas l’ensemble des documents de la comptabilité-matières. Le Comptable-matières de la Direction Régionale de la Santé de Sikasso ne tient pas l’ensemble des documents de la comptabilité-matières conformément à la réglementation en vigueur. Le Comptable-matières de la Direction Régionale de la Santé de Sikasso ne procède pas à la certification de toutes les factures. Recommandations sans objet Parce que l’Office de Protection des Végétaux (OPV) n’a pas eu l’occasion de les appliquer, les recommandations suivantes sont sans objet: le Directeur Général de la Santé et de l’Hygiène Publique applique le manuel de procédures du Programme de Développement Socio-Sanitaire (PRODESS) et le Directeur Régional de la Santé de Kayes ne procède pas à des mises en concurrence réelle lors des achats par demande de cotation. Ibrahim DIALLO/CCOM BVG

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Depuis son accession à la primature, le Premier ministre Choguel Maiga était perçu comme un acteur clé de la transition, chargé de diriger le pays vers des élections démocratiques et de restaurer la stabilité politique. Cependant, des signes récents suggèrent que son soutien au sein de la hiérarchie militaire au pouvoir pourrait s’effriter. La nomination d’un Premier ministre consensuel s’impose pour sortir le pays du marasme polico-économique et social.

Le Premier ministre a été confronté à de nombreux défis, notamment la gestion de la transition politique et la résolution des crises sécuritaires et économiques au Mali. Cependant, certains observateurs estiment que ses performances ont atteint leurs limites et qu’il est  temps de le remplacer.

Le Premier ministre est critiqué pour sa gestion de la crise énergétique qui entraîne des délestages prolongés et des mécontentements au sein de la population. De plus, certains reprochent à Choguel Maïga une certaine inertie dans la mise en œuvre des réformes promises lors de sa prise de fonction devant le CNT. Il  s’agit des fameuses « Dix Recommandations ».

D’autres critiques portent sur son incapacité à rassembler et à mobiliser les différents acteurs politiques et sociaux du pays. Une autre catégorie pense que son leadership manque de fermeté et de vision stratégique pour faire face aux défis actuels du Mali.

Dans ce contexte, des voix se font entendre pour appeler à un remaniement ministériel et à la nomination d’un nouveau Premier ministre capable de relever les défis auxquels le pays est confronté.  Ses partisans qui ne sont plus nombreux au sein du M5-RFP ne veulent rien entendre. Ils soutiennent que leur mentor mérite d’être soutenu dans ses efforts et qu’il devrait avoir la possibilité d’avoir la confiance des militaires pour mener à bien les réformes engagées.

Choguel affaibli ?

A sa maladie qui l’a éloigné de la Primature pendant 4 mois, et les  différents « repos », s’ajoutent les querelles au sein du M5-RFP, tous des facteurs de perturbation dans sa gestion. Le M5-RFP était un acteur clé du mouvement de contestation qui a conduit au renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta en 2020 et à la mise en place d’une transition politique dirigée par les militaires.

Cependant, les divergences internes au sein du M5-RFP ont éclaté au grand jour après la formation du gouvernement de transition dirigé par Choguel Maiga II. C’est ainsi que ce mouvement se disloqua. Plusieurs mouvements et associations membres ont crée le M5-Malikura.

Il faut noter que ces querelles internes ont affaibli la coalition politique et ont compliqué la tâche de Choguel Maïga pour mener à bien les réformes nécessaires dans un contexte de crise économique, sociale et sécuritaire. De plus, elles ont contribué à une instabilité politique accrue, compromettant ainsi les efforts de stabilisation et de transition vers un gouvernement civil démocratiquement élu.

La fronde entre deux camps du M5-RFP : Un camp dirigé par les soutiens de  Choguel et l’autre par Oumarou Diarra, ancien ministre, évincé du gouvernement denote que le PM n’a plus la « main mise » sur ses anciens camarades. C’est désormais le désamour entre membres du M5-RFP après le départ des Cheick Oumar Sissoko, Mme Sy Kadiatou Sow, Modibo Sidibé, Konimba Sidibé, tous membres du M5-RFP Malikura.

Après tous ses déboires, le PM a quelle légitimité pour conduire l’attelage gouvernementale ?  Nommé Premier ministre comme représentant du M5-RFP, aujourd’hui, la plus part des membres du M5-RFP ne sont plus avec lui.  En sommes, les querelles internes au sein du M5-RFP où « il n’a presque plus le soutien de la base » ont donc eu un impact significatif sur la capacité de M. Maiga à exercer pleinement ses fonctions et à répondre efficacement aux défis auxquels le Mali est confronté.

Lâcher par les militaires ?

Du côté de ses anciens collaborateurs que sont les militaires, le premier ministre Maïga semble également perdre de sa popularité. Cette situation peut être attribuée à plusieurs facteurs, notamment des divergences politiques et son incapacité de gérer la crise énergétique où il ne cesse de pointer du doigt le Président Assimi comme le seul « responsable ».

Où a-t-on vu un PM se débiner et pointer du doigt le Président sur une affaire aussi sérieuse qui pourrait le fragiliser?

En conséquence, il est possible que la popularité du Premier ministre Choguel Maiga ait diminué au sein des militaires au pouvoir. Il convient de noter que la situation économique et sociale au Mali est complexe et necessite des changements rapides, et que la perception de la popularité d’un leader peut varier en fonction de divers facteurs et intérêts politiques.

Ce que les militaires doivent entreprendre

Pour relever les défis, la nomination d’un Premier ministre consensuel en remplacement de Choguel s’impose. L’idéal pour ce changement de PM serait juste aux lendemains de la tenue du Dialogue nationale. Oui, il faut un sang nouveau et un chef de gouvernement qui peut conseiller  aux militaires la nécessité d’organiser les élections afin que le pays sorte de cette impasse.

Les  missiles lancés aux puissances occidentales et sous régionales, les déclarations va-en guerre contre les opposants politiques, les cours d’histoire interminables, doivent laisser la place à une vraie réflexion pour dégager des stratégies pour sortir le pays du « trou ».

La nomination d’un Premier ministre consensuel au Mali pourrait effectivement être perçue comme une mesure nécessaire pour relever les défis actuels auxquels le pays est confronté. Dans le contexte de la transition politique en cours, il est crucial de mettre en place un gouvernement capable de rassembler les différentes forces politiques et sociales du pays afin de travailler de manière efficace à la résolution des problèmes.

Dans ce contexte où le pays se trouve, le choix d’un nouveau Premier ministre pourrait être une tentative de renouveler et de dynamiser le leadership politique du pays. La nomination d’un Premier ministre consensuel pourrait également contribuer à apaiser les tensions et les divisions politiques qui persistent au Mali. En choisissant une figure respectée et acceptée par une large partie de la classe politique et de la société civile, les autorités de la transition ou du moins les colonels au pouvoir pourraient renforcer la légitimité de leur gouvernement et favoriser un climat de confiance et de coopération.

Cependant, il est important de noter que la nomination d’un PM consensuel ne résoudra pas à elle seule les nombreux défis auxquels le Mali est confronté. Il faudra également mettre en œuvre des réformes politiques, économiques et sociales.

Amadou Sidibé

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