Discours du Ministre Diop à la cérémonie de rétrocession du site de la MINUSMA de Bamako

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Je voudrais commencer par souhaiter la chaleureuse bienvenue à Monsieur Atul KHARE, Secrétaire général adjoint des Nations Unies, chargé de l’appui opérationnel.  La fin du processus de retrait dans le délai du 31 décembre 2023, décidé par la résolution 2690 du Conseil de sécurité, à la demande du Gouvernement du Mali, a ouvert la voie à la phase de liquidation, ultime étape marquant la fin de la présence au Mali de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali.

Dans ce contexte, le Gouvernement s’est fixé comme objectif un retrait coordonné, ordonné et sécurisé, dans les délais impartis. La cérémonie qui nous réunit aujourd’hui est empreinte de symbole, d’enseignements et d’opportunités pour mieux envisager le format approprié de l’intervention des Nations Unies au Mali.

Symbole tout d’abord : La MINUSMA, à son déploiement, en juillet 2013, était le symbole de la solidarité internationale au chevet du Mali qui luttait à la fois contre les groupes armés et contre les hordes terroristes, qui se sont par la suite coalisés contre les Forces armées maliennes, contre les représentants de l’État, mais aussi et surtout contre les paisibles populations innocentes dont le seul tort était de vivre dans des localités convoitées par ces groupes obscurantistes.

La MINUSMA avait symbolisé aux yeux des Maliens, ce que la Communauté internationale, à travers les Nations Unies, avait de mieux à offrir : la paix et la stabilité.

Aujourd’hui, 15 novembre 2024, avec la rétrocession de ce site, le dernier site de la MINUSMA au Mali, c’est un autre symbole que, par le hasard du calendrier, nous célébrons : celui du premier anniversaire de la reprise de Kidal par les Forces Armées maliennes. Kidal, rappelons-le, était occupée depuis 2013 par la coalition de groupes armés et de groupes terroristes.

Dans ce cadre, je salue le sacrifice, la bravoure et l’action héroïque des FAMa ayant permis la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national. Enseignements ensuite : L’évolution de la MINUSMA dans le temps, particulièrement dans son mandat, nous a enseignés, hélas, que la Mission n’était pas en capacité de répondre aux attentes pressantes, aux attentes existentielles des Maliennes et des Maliens, qui avaient fondé beaucoup d’espoir sur cette Force pour la défendre contre les groupes terroristes. Il est ainsi apparu évident que la Mission, dans sa forme ne répondait pas aux exigences du terrain.

Si la Mission, dans sa première année, a contribué à consolider l’emprise des Forces maliennes sur les zones libérées de l’occupation terroriste, les évolutions successives ont montré les limites de son intervention. Initialement présente dans certaines régions du Nord du Mali, l’insécurité s’est progressivement étendue aux régions du Centre du pays puis d’autres localités, jusque-là épargnées des violences barbares.

De nombreuses raisons peuvent expliquer, sans justifier, cette situation, comme un mandat inadapté, des « caveats » (règles d’engagement) de certains contingents etc.

Un autre aspect, plus profond et tout aussi déterminant dans notre décision de mettre fin à la présence de la MINUSMA au Mali, est l’instrumentalisation, par certaines puissances, des questions des droits de l’homme à des fins politiques et de déstabilisation, instrumentalisation qui a menacé jusqu’à la cohésion du Mali.

Je tiens particulièrement à saluer la bonne foi de la plupart des pays contributeurs de troupes et de forces de police qui ont envoyé leurs fils et leurs filles combattre aux côtés de leurs frères d’armes du Mali, pour la paix et la sécurité au Mali et au Sahel.

L’engagement était sincère, le véhicule pour traduire cet engagement en résultat n’était malheureusement pas approprié.  Aussi, au nom de Son Excellence Le Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat, du Gouvernement et du Peuple du Mali, je rends hommage à toutes les victimes de la crise au Mali, Casques bleus comme FAMa, civiles comme militaires, maliennes comme étrangères.

Aujourd’hui, l’heure n’est pas au bilan ni aux responsabilités particulières, elle est plutôt au rappel objectif de notre parcours ensemble, avec ses succès, ses défis et ses incompréhensions.

Il est important de souligner que le retrait de la MINUSMA s’est opéré dans un contexte marqué par un changement de paradigme, marqué par la détermination sans faille des plus hautes Autorités du Mali et du commandement militaire à assurer, par nos capacités nationales, notre propre sécurité, bref à prendre en main notre destin.

Le changement de paradigme concerne également le processus de paix, qui a fait l’objet d’une appropriation nationale, notamment à travers le dialogue inter-Maliens, sans ingérence extérieure, sans diktat, sans paternalisme, ni condescendance. Cette reprise en main de notre destin, conformément aux principes constitutionnels qui guident l’action publique, me permet d’aborder le dernier point de mon intervention, en lien avec les opportunités et les perspectives.

Comme nous l’avons affirmé et réitéré en de nombreuses occasions, la fin de la présence de la MINUSMA ne signifie pas la fin de la coopération entre le Mali et les Nations Unies, bien au contraire. La coopération entre le Mali et les Nations Unies existait avant l’arrivée de la MINUSMA et se poursuit au moins autant, sinon mieux, depuis son départ, grâce à l’expérience et à l’expertise de l’équipe pays des Nations Unies au Mali.  En effet, les leçons apprises de la MINUSMA et le changement de paradigme opéré par les Autorités de la Transition offrent l’opportunité de mieux centrer l’intervention des Nations Unies sur les attentes, les besoins et les priorités des populations, sous la coordination du Gouvernement.

La MINUSMA a été un mécanisme important dans la coopération du Mali avec les Nations Unies mais je suis heureux de reconnaître et saluer l’excellente articulation entre la vision du Gouvernement et les actions sur le terrain des Fonds, Agences et Programmes des Nations Unies intervenant au Mali.

Je suis rassuré de voir que l’équipe pays des Nations Unies au Mali centre ses activités sur sa vocation, à savoir l’appui aux efforts du Gouvernement du Mali en vue du développement harmonieux du pays, pour le bien-être des populations.

  • Monsieur le Secrétaire général adjoint,
  • Mesdames et Messieurs,

Si le calendrier de retrait et les circonstances de départ de la Force de la Mission ont rencontré quelques défis, la phase de liquidation de la MINUSMA s’est, quant à elle, déroulée dans d’excellentes circonstances, grâce à la dynamique engagée et entretenue par le Gouvernement du Mali et par les Nations Unies.

Je salue, à cet égard, l’équipe gouvernementale, notamment mes Collègues Ministres et leurs Collaborateurs pour leur coopération et leur engagement. Par la même occasion, je salue également l’équipe des Nations unies pour sa franche coopération et sa disponibilité.

Pour terminer, j’aimerais apprécier à sa juste valeur, votre implication personnelle, Monsieur le Secrétaire général adjoint à l’appui opérationnel, dans les différentes étapes qui ont mené à ce jour, pour la rétrocession du site de Bamako, après celles des camps et emprises dans les régions du Mali.

Je vous remercie.

Source : MAECI

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4 COMMENTAIRES

  1. In nutshell Mali is thankful for United Nations MINUSMA attempt at bringing peaceful treaty between Malian government plus terrorists but that mission was murderously misguided from onset seeking peace with terrorists plus giving them majority of Mali that they would offer to NATO plunder. We have learned if we do not defend ourselves we will not be defended. Four cheers for courageous Malian leadership, FAMA soldiers plus spirited law abiding people.
    People of Books.
    Henry Author Price Jr aka Kankan

  2. Le départ de la MINUSMA pendant la période de la transition est une insulte au peuple malien.
    L’INTÉRÊT DU PEUPLE MALIEN EST FOULÉ AUX PIEDS!!!!
    Il est nécessaire de rappeler que la venue de la MINUSMA a été décidée par une ASSEMBLÉE NATIONALE LÉGITIME.
    Malgré le coup d’Etat contre ATT,l’assemblée nationale est restée sur place.
    Son président, conformément à la constitution, a été président de la transition après la démission du président élu.
    DONC, C’EST LE PEUPLE MALIEN QUI A AUTORISÉ LA VENUE DE LA MINUSMA APRÈS DES DÉBATS HOULEUX
    Son départ devrait être autorisé par le peuple malien.
    CE SONT LES USURPATEURS DONT ABDOULAYE DIOP SE FAIT LE CHANTRE QUI ONT DEMANDÉ LE DÉPART DE LA MINUSMA.
    L’intérêt du peuple malien n’est jamais pris en compte par les USURPATEURS.
    ILS SONT AU SOMMET DE L’ETAT CONTRE LE PEUPLE MALIEN.
    C’est pourquoi, plus ils traînent à organiser les élections, plus la souffrance du peuple malien s’aggrave.
    On n’a pas besoin d’un sondage pour exprimer la préoccupation primordiale du peuple malien.
    Elle n’a pas changé depuis 2012.
    Il a élu très majoritairement IBRAHIM BOUBACAR KEITA du fait qu’il a incarné l’instauration de la sécurité au début des années 1990 pendant le premier quinquennat d’AOK.
    Les thuriféraires d’IBK, pour faciliter son élection aux élections présidentielles, l’ont attribué le succès du retour de la paix oubliant, à dessein, qu’il agissait pour un élu qui a eu la confiance du peuple malien.
    À l’œuvre,IBK a révélé au peuple malien qu’il n’était qu’un pion parmi tant d’autres entre les mains d’ALPHA OUMAR KONARE.
    IL A ÉTÉ INCAPABLE D’INSTAURER LA SÉCURITÉ MALGRÉ LA PRÉSENCE DES FORCES INTERNATIONALES.
    Il a plutôt favorisé l’insécurité par des décisions inappropriées tel celle de vouloir chasser les séparatistes de Kidal au lieu d’affronter leur parrain français.
    Il a fini par se soumettre à la France sachant qu’elle est derrière nos ennemis.
    LA SIGNATURE DE L’ACCORD D’ALGER EST L’EXPRESSION D’UNE SOUMISSION HONTEUSE AU NEO-COLONIALISME FRANÇAIS.
    ABDOULAYE DIOP était le ministre qui a représenté le gouvernement d’IBK pendant la négociation de l’accord d’Alger.
    Le peuple malien a compris qu’il a fait un mauvais choix.
    C’est pourquoi à chaque appel des leaders politiques pour manifester contre le pouvoir d’IBK, il sortait massivement.
    En 2017,MAHMOUD DICKO, CHOGUEL MAIGA étaient très proches d’IBK, les maliens sont sortis très massivement contre une volonté de modifier la constitution afin de tenir compte des exigences de l’accord d’Alger.
    En 2020,MAHMOUD DICKO, CHOGUEL MAIGA étaient dans l’opposition, les maliens sont sortis massivement pour demander la démission D’IBRAHIM BOUBACAR KEITA au constat qu’il a triché les élections présidentielles de 2018 et législatives de 2020.
    Conclusion :les manifestants ne suivaient pas les leaders, mais profitaient de leurs appels pour exprimer leurs mécontentements du choix d’IBK de se soumettre à la France.
    Ceux qui étaient chargés de la protection d’IBK, qui lui doivent tout, ont eu peur de constater d’autres prendre sa place sachant qu’ils sont accusés de trafic de drogue par la communauté internationale.
    LE COUP D’ETAT EST VENU NATURELLEMENT POUR SAUVER DES INTÉRÊTS.
    Ce ne sont pas les manifestants qui ont amené les militaires au pouvoir, mais IBK lui-même par son choix de se faire entourer par des mafieux à la tête desquels son directeur de la sécurité d’Etat le GENERAL MOUSSA DIAWARA devenu multimilliardaire pendant la présidence IBK.
    L’opposition animée par SOUMAILA CISSE au pouvoir, MOUSSA DIAWARA et d’autres seraient mis à la disposition de la justice.
    Ils en étaient conscients.
    Pour éviter la prison, ils ont pris la place de leur patron.
    LA JUSTICE EST L’EXPRESSION DE LA VOLONTÉ DU PEUPLE MALIEN. Les COLONELS PUSCHISTES ont peur de la sanction du peuple malien.
    Ils ont décidé de l’écarter afin de sauver leurs têtes.
    Les alliés du peuple malien sont chassés du pays.
    Les nations unies sont là par la volonté du peuple malien.
    Elles doivent partir après les élections, pas avant.
    On est sûr que le candidat qui va exiger le départ de la MINUSMA va être élu ayant en face de lui des candidats qui vont expliquer au peuple malien les conséquences du départ de la MINUSMA?
    Les conséquences sont:
    – les exactions impunies des MERCENAIRES RUSSES contre la population civile.
    – la non assistance des ruraux au constat de l’absence de l’Etat du fait de l’insécurité….
    Les PUSCHISTES,qui ont empêché le peuple malien d’exercer son pouvoir après avoir manifesté depuis 2017 contre IBK,sont entrain de perpétuer la trahison d’IBK.
    Si IBK s’est soumis à la France,ASSIMI GOITA et ses camarades se sont soumis à POUTINE.
    IL FAUT SE SOUMETTRE AU PEUPLE MALIEN.
    Seul le choix du peuple malien peut ramener la sécurité.
    On aurait donné la possibilité au peuple malien de s’exprimer, la MINUSMA serait toujours là car le peuple malien ne fuit pas les problèmes, les affronte.
    S’il est convaincu que la MINUSMA est manipulée par la France, un effort diplomatique est mené pour y mettre fin au lieu de demander son départ.
    On a beau courir,on finira par s’arrêter.
    Autrement dit, le peuple malien finira par gagner contre les USURPATEURS qui prennent des décisions en son nom sans son autorisation

    • This is our decision. Leave inside your thoughts and learn about us. WE WANT THEM GONE. Thanks to our current gouvernement 🙏🏽

  3. Merci Abdoulaye Diop pour ton leadership et un devoir patriotique bien accompli. BRAVO AUX FAMA POUR VOTRE PATRIOTISME SANS FAILLE GRACE A VOUS KIDAL EST MALIEN POUR TOUJOURS!

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