Mise en œuvre des recommandations du dialogue inter-malien : Le plan d’actions enclenché !

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A l’issue du dialogue inter maliens , tenu du 13 avril au 10 mai 2024 sur l’ensemble du territoire national et dans les Missions diplomatiques et Consulaires du Mali à l’étranger, 298 recommandations ont été formulées traitant toutes les problématiques de la vie de la Nation autour des thématiques suivantes : paix, réconciliation nationale et Cohésion sociale, questions politiques et institutionnelles ; économie et Développement durable , aspects sécuritaire et défense du territoire ; géopolitique et environnement international. En vue de faciliter la mise en œuvre de ces recommandations un projet de plan d’actions 2024-2028 a été élaboré par le gouvernement.

En effet, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a informé  lors du dernier Conseil des Ministres de l’élaboration du plan d’actions de mise en œuvre des recommandations du Dialogue inter-maliens pour la Paix et la Réconciliation nationale.
En recevant le rapport du Dialogue inter-maliens pour la Paix et la Réconciliation nationale le 13 mai 2024, le Président de la Transition, a exprimé sa satisfaction quant à la réussite du dialogue. Il a salué l’engagement des Maliens qui ont participé activement au processus, reflétant leur désir profond de voir leur nation avancer vers la paix et la stabilité.

A cette occasion, le Président de la Transition a souligné que ce rapport ne signifiait pas la fin du processus, mais le début d’une mise en œuvre rigoureuse des résolutions et recommandations pour réaliser les aspirations profondes du peuple malien à la paix, à la réconciliation et au développement durable.

C’est dans ce cadre que le Président de la Transition, a instruit le ministre d’Etat,
ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation de proposer un projet de Plan
d’actions de mise en œuvre des recommandations du Dialogue inter-maliens pour la Paix et la
Réconciliation nationale en rapport avec ses homologues, en particulier le ministre chargé la
Réconciliation.

Le dialogue avait été annoncé par le Président de la Transition lors de ses vœux du nouvel an 2023 et a été mis en action après l’arrêt de l’Accord d’Alger. L’objectif était de nationaliser les discussions sur des questions clés comme la sécurité, le développement et la gouvernance au Mali. Et pour baliser le terrain et poser les jalons d’un véritable dialogue entre Maliens, le Président de la transition, le colonel Assimi GOITA, avait mis en place un Comité de pilotage. Lequel comité a organisé les différentes phases du dialogue : communale, régionale (avril 2024), nationale (mai 2024).

Au terme des différentes phases près de 300 recommandations ont émergé de ce dialogue. Ces recommandations ont été élaborées lors de la phase nationale du dialogue qui a rassemblé plus de 3000 participants du 6 au 10 mai 2024. Parmi les recommandations, on retrouve l’initiation du dialogue avec tous les mouvements armés maliens, l’instauration d’une journée nationale du pardon, le retour des réfugiés et déplacés, ainsi que la dissolution des milices et des groupes d’auto-défense.

Les participants ont également souligné l’importance d’utiliser les traditions locales pour prévenir, gérer et résoudre les conflits, renforcer les autorités traditionnelles dans ces processus, et ériger un monument en mémoire de l’attaque du bateau de “Tombouctou” à Chambou en septembre 2023. D’autres recommandations ont porté sur l’économie, le développement durable, les élections à venir, la sécurité et la défense du territoire.

Ces recommandations sont le fruit d’un processus inclusif qui a mobilisé des participants de toutes les couches de la société malienne, réaffirmant l’engagement du Mali à résoudre ses défis internes par le dialogue et la compréhension mutuelle.

Pour la commission chargée de «Paix, réconciliation nationale et cohésion sociale», entre autres recommandations reçues (sur 41), on peut noter : le respect de la réglementation en vigueur en matière d’utilisation des réseaux sociaux ; le renforcement de l’éducation civique et morale à l’école pour développer l’esprit patriotique ; l’enseignement de l’histoire et de la géographie rendu obligatoire à tous les apprenants du secondaire au supérieur ; la promotion de la formation professionnelle, de l’insertion des personnes vivant avec un handicap et leur prise en charge adéquate ; le renforcement des capacités des autorités et légitimités traditionnelles dans la prévention, la gestion et le règlement des conflits communautaires ; la mise sur pied d’un cadre d’échange permanent entre l’Administration et les usagers etc.

Pour la commission chargée de la thématique «Questions politiques et institutionnelles», sur 51 recommandations, en voici quelques-unes :  contrôler la ligne éditoriale des prêches par les religieux afin d’éviter la propagation des messages de haine ou susceptibles de créer un conflit entre les différentes  tendances religieuses ;  former les maîtres coraniques contre la radicalisation et l’enrôlement des enfants, encadrer la construction des lieux de culte ; améliorer la gouvernance par le respect des textes en vigueur relatif à la lutte contre la corruption, le favoritisme, le clientélisme, l’enrichissement illicite, l’impunité, le népotisme et le tribalisme ; développer une stratégie de communication sur les méfaits de la corruption ; renforcer l’indépendance et la transparence de l’institution judiciaire pour ne  meilleure distribution de la justice ; opérationnaliser la Cour des comptes avec la création des chambres régionales ; accélérer les procédures judiciaires etc.

Pour la commission en charge de la thématique «Économie et développement durable», on retient 59 recommandations dont voici quelques-unes : favoriser l’émergence d’une économie locale diversifiée et durable ; développer une politique économique inclusive orientée vers une transformation structurelle es secteurs de production ; intensifier les investissements dans l’éducation, la recherche, et l’innovation pour stimuler la croissance ; investir massivement dans les infrastructures et services de transports pour stimuler la production et l’accès aux marchés ; créer une banque de la diaspora ; développer et diversifier les sources d’énergie pour assurer la sécurité énergétique du pays etc.

Pour la commission « Aspects sécuritaires et défense du territoire », 80 recommandations ont été formulées. Parmi elles : faciliter les rapports entre les Forces armées et de sécurité et les populations ; renforcer le rôle des autorités traditionnelles dans la gestion des conflits ; sensibiliser et former les autorités locales et les populations dans la mise en œuvre des plans de gestion des risques, des crises et des catastrophes ; renforcer les actions civilo-militaires ; déconcentrer le recrutement dans les Forces armées et de sécurité (quotas par commune, cercle et région) ; renforcer la surveillance des frontières ; intensifier les campagnes de sensibilisation sur les dangers de la prolifération des armes ; lutter contre l’économie criminelle ; créer un site mémoriel des martyrs de la Nation ; écrire l’histoire militaire du Mali et l’enseigner dans les écoles maliennes ;  créer des canaux d’échanges et de communication entre les Forces armées et de sécurité et les chercheurs, etc.

Pour la commission « Géopolitique et environnement international », il est fait état de 68 recommandations. Les plus pertinentes en sont : anticiper et accompagner le retour des réfugiés et des déplacés dans leurs localités respectives ; prendre les dispositions nécessaires pour la réinsertion socio-économique des déplacés et des réfugiés ; tenir compte de nos valeurs sociétales dans la gestion des crises ; doter le Mali d’un satellite de communication et de surveillance pouvant couvrir tout le territoire ; rendre la justice et promouvoir le pardon ; promouvoir le consensus national autour des questions de défense et de sécurité ; éviter l’amalgame et la stigmatisation dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ; sanctionner la diffusion de fausses informations sur la situation sécuritaire ; renforcer la communication entre l’État et les légitimités traditionnelles ; renforcer les capacités des autorités et légitimités traditionnelles ; instituer les comités de veille citoyenne dans les villages, fractions et quartiers ; prendre en compte les questions de sécurité comme critère de performance dans l’évaluation des communes.

Afin de traduire ces recommandations en actions concrètes, une commission a été mise en place pour rédiger l’avant-projet de la Charte pour la paix et la réconciliation. Cette commission devra consulter les forces vives de la nation et rendre compte au Président de la transition régulièrement. À la fin de son mandat de deux mois, la commission remettra un rapport et l’avant-projet de la Charte qui regroupera toutes les actions visant la sécurité, la paix, la réconciliation et le vivre ensemble.

Mémé Sanogo

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