Partout au Mali, capitale, régions et cercles, la journée dédiée aux légitimités traditionnelles a été célébrée, le lundi 11 novembre 2024. Occasion indiquée par les chefs de villages et des fractions pour appeler de façon solennelle le Président de la transition, le général d’armée Assimi Goïta, à se porter candidat à la prochaine élection présidentielle.
Célébrée cette année sous le thème “rôle et responsabilité des autorités et des légitimités traditionnelles dans la préservation et l’éducation aux valeurs socioculturelles”, la journée des légitimités traditionnelles, depuis son institution en 2022, est une occasion pour réaffirmer le soutien des chefs de villages et fractions aux autorités de la transition. Cette année encore, la journée a été célébrée comme l’année dernière avec la mobilisation de l’ensemble des gouverneurs, préfets et sous-préfets aux côtés des légitimités traditionnelles.
Des régions sud en passant par celles du centre jusqu’au nord, les images diffusées par la chaine nationale ORTM, on y voit les différentes légitimités traditionnelles du pays appelées le Président de la transition, le général d’armée Assimi Goïta, à être candidat à la prochaine élection présidentielle. « Les légitimités traditionnelles de Sikasso remercient les autorités de la transition qui ont entre autres fait des réformes pour le bien-être des Maliens. Le collectif des légitimités traditionnelles de Sikasso est favorable à la candidature du général d’armée Assimi Goïta pour les élections à venir », a déclaré le porte-parole du collectif des chefs villages de Sikasso sur les antennes de l’ORTM. Le même message a été tenu par les légitimités traditionnelles de Tombouctou, Ménaka, Gao, à Mopti, à Kayes…
C’est la première fois dans l’histoire politique du Mali que les chefs de villages et de fractions, censés être neutre politiquement, prennent la parole publiquement pour soutenir la candidature de leur concitoyen, de surcroît un militaire. Est-ce une manière pour les légitimités traditionnelles d’exprimer leur reconnaissance au Président de transition qui, en un an, a réussi à réunir toutes les légitimités traditionnelles du pays et à créer un statut particulier pour le pouvoir traditionnel.
Depuis 2022, les chefs de villages et fractions ont un statut et ont même une médaille autour de leur cou, un drapeau vert-or-rouge flottant sur les toits de chaque chefferie, symbole du pouvoir traditionnel. Les autorités de la transition mises sur les légitimités traditionnelles, en plus de l’action militaire, pour prévenir et régler les conflits, et leur contribution dans la consolidation du processus de paix déclenché depuis la fin de l’accord pour la paix et la réconciliation.
Les signaux de la présidentielle en 2025
Malgré l’absence de chronogramme électoral, la candidature du général d’armée Assimi Goïta à la future présidentielle est sur toutes les lèvres. Des syndicalistes et des organisations de la société civile ainsi que les recommandations du dialogue pour la paix et la réconciliation appellent le général d’armée Goïta à se présenter à la présidentielle, qui devrait mettre fin à cette période de transition. Le général Assimi Goïta reste pour l’instant silencieux aux différents appels. Mais, la loi électorale en vigueur au Mali autorise les militaires désirant briguer la magistrature suprême à démissionner de l’armée à quatre mois de la présidentielle.
La loi de finances 2025 prévoit plus 80 de milliards FCFA pour les dépenses électorales. Sans chronogramme électoral disponible, certaines analystes pensent que ce montant sera peut-être consacré uniquement à l’organisation de l’élection du Président de la République. Cette élection demeure le rendez-vous électoral le plus important depuis l’interruption de l’ordre constitutionnel par un coup d’Etat militaire le 18 août 2020. Depuis cette date, l’absence des autorités issues des élections crédibles et transparentes complique la coopération entre le Mali et plusieurs de ces partenaires bilatéraux.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net