Du dialogue inter-maliens à la charte : Le long chemin vers la paix et la réconciliation

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Le Mali, en quête de paix et de stabilité, a franchi une étape majeure avec la tenue du dialogue Inter-maliens, organisé du 13 avril au 10 mai 2024 sur l’ensemble du territoire national et dans les missions diplomatiques et consulaires à l’étranger. Cette importante rencontre, qui a mobilisé des milliers de nos compatriotes venus de tous les horizons, a abouti à la formulation de 300 recommandations structurées autour de thématiques essentielles : Paix, Réconciliation nationale, Cohésion sociale, Sécurité, Développement et Gouvernance.

Pour concrétiser ces recommandations, le Président de la Transition, le Général d’armée, Assimi Goïta, a décidé de mettre en place une commission chargée de rédiger l’avant-projet de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Installée le 25 janvier 2025, cette commission a pour mission de consulter les forces vives de la nation et de soumettre un rapport final ainsi qu’un avant-projet de Charte. Ce document vise à renforcer la Sécurité, la Paix, la Réconciliation et le Vivre-ensemble au Mali.

Du Dialogue à la Charte

Annoncé par le Président de la Transition lors de ses vœux pour l’année 2023, le Dialogue Inter-maliens a été initié après la dénonciation par les Autorités maliennes de l’Accord d’Alger. L’un des objectifs de ce dialogue était d’instaurer des échanges directs entre Maliens et ici au Mali sur des sujets clés : Sécurité, Développement et gouvernance. Pour conduire le processus, un Comité de pilotage a été mis en place par le chef de l’Etat, ce comité présidé par l’ancien Premier, Ousmane Issoufi Maïga, affectueusement appelé « Pinochet » a réussi à organiser avec brio les différentes phases du Dialogue : communale, régionale en avril 2024 et nationale en mai 2024.

La phase nationale, tenue à Bamako du 6 au 10 mai 2024, a réuni plus de 3000 participants, et a formulé près de 300 recommandations. L’on peut retenir parmi elles (les recommandations) l’élaboration d’une Charte pour la Paix et la Réconciliation nationale, l’ouverture d’un dialogue avec les mouvements armés maliens, l’instauration d’une journée nationale du pardon, le retour des réfugiés et déplacés, ainsi que la dissolution des milices et groupes d’auto-défense. En outre, le Dialogue Inter-maliens a insisté sur l’importance des traditions locales dans la prévention et la résolution des conflits, le renforcement des autorités traditionnelles et la construction d’un monument en mémoire de l’attaque du bateau de Tombouctou à Chambou en septembre 2023.

D’autres recommandations ont porté sur des sujets variés, notamment l’économie, le développement durable, les élections à venir, la sécurité et la défense du territoire. Ces propositions reflètent un processus inclusif ayant mobilisé des participants issus de toutes les couches de la société malienne, réaffirmant ainsi l’engagement du Mali à résoudre ses défis internes par le dialogue et la compréhension mutuelle.

La Charte,  un ambitieux projet de Réconciliation !

Pour traduire ces recommandations en actions concrètes, le Président Assimi Goïta a mis en place une commission de rédaction de l’avant-projet de la Charte pour la Paix et la Réconciliation nationale. Cette commission a travaillé de juillet à novembre 2024. Elle a fait appelle à toutes les couches socio-professionnels et à l’ensemble des Institutions de la République pour travailler sur l’avant-projet de Charte afin d’aboutir à l’élaboration d’un document consensuel dans lequel chaque malien se reconnait.

Ensuite, le chef de l’Etat, toujours dans sa quête d’amener la paix au Mali et de réconcilier les Maliens, a mis en place une autre Commission en janvier 2025. Elle est chargée de rédiger le projet de la Charte pour la Paix et la Réconciliation nationale.  Cette commission est constituée d’experts venant d’horizon divers. Quatre membres du gouvernement y sont membres : Les ministres de la Justice, de la Réconciliation nationale, des Finances et celui des Mines.

Mission assignée à cette commission ?  Transformer l’avant-projet en un document définitif, consensuel et inclusif, visant à instaurer une Paix durable et à favoriser la Réconciliation, la cohésion sociale et le vivre-ensemble au Mali. «Ce document est d’une importance capitale pour notre pays. Il servira de référence pour toutes les actions et initiatives futures du Mali, en cohérence avec les principes de paix et de réconciliation», affirme Ousmane Issoufi Maïga.

Approche inclusive

Dans la conduite de sa mission, l’équipe Pinochet a opté pour une approche inclusive. C’est ainsi que cette équipe basée au Cicb a multiplié les rencontres avec toutes les couches sociales et professionnelles. Objectif de cette démarche : prendre en compte les contributions, avis et recommandation de toutes les couches. Même démarche opérée au niveau de la diaspora avec l’implication des ambassades et consulats. A propos de la présence des ministres dans sa commission, Ousmane Issoufi Maïga estime : «Nous avons la chance d’avoir parmi nous plusieurs ministres de la République, qui nous accompagnent, nous éclairent et nous donnent leur avis sur l’avant-projet de texte que nous devons finaliser».

Le chemin vers la paix est long et semé d’embûches, mais la mobilisation des forces vives de la nation et la volonté politique affichée par les Autorités laissent entrevoir un avenir plus serein pour notre pays. La Charte pour la paix et la réconciliation nationale, une fois finalisée, pourrait devenir un document de référence pour la reconstruction d’un Mali paisible et réconcilier  sans ingérence ni interférence extérieures.

M SANOGO

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