Les rideaux sont tombés le vendredi 10 mai 2024 sur la phase finale du Dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation, laissant entre les mains de l’initiateur de ce grand rendez-vous historique, le président de la transition, une panoplie de recommandations.
Les cinq commissions ont travaillé sur les questions cruciales de la vie de la nation. La commission en charge de la paix et de la réconciliation a mis en première ligne des recommandations telles que le «retour des déplacés» pour construire une paix durable. Toutefois, cela ne saurait se faire dans le désordre des groupes d’autodéfense, d’où la «dissolution des milices» recommandée. Le dialogue a aussi permis de comprendre que le «respect de la règlementation réseaux sociaux» dans notre pays doit être une priorité pour les plus hautes autorités. C’est pourquoi les participants ont aussi recommandé la surveillance des opérateurs de téléphonies.
Connaître son pays, l’aimer, et le servir !
Sur un autre registre, connaître le Mali d’abord à travers son histoire et sa géographie pour le servir, doit être une priorité. Pour ce faire, les délégués ont recommandé l’enseignement «obligatoire» de l’histoire et la géographie du Mali dans les écoles jusqu’à l’université. Ils ont aussi recommandé d’«engager le dialogue avec tous les mouvements armés maliens». Ils ont préconisé la création des «structures de déradicalisation», pour promouvoir l’éducation à la culture de la paix. En plus de tout cela, pour le chantier de la paix et de la réconciliation, les participants ont souhaité le «Rapatriement des démunis» désireux de regagner leur pays.
Politique et institutions
S’agissant des questions d’ordre politique et institutionnel, les participants ont demandé de «durcir» les conditions de création, de réduire le nombre et le financement des partis politiques. Interdire aux chefs religieux et de villages de s’engager dans le militantisme politique, prolonger la transition de 2 à 5 ans et susciter la candidature du colonel Assimi Goïta à la prochaine élection présidentielle. Ils ont par ailleurs émis leurs vœux de voir «Élever au grade de général» les Colonels Goïta, Diaw, Camara, Wagué, Koné et Maïga. Le «consensus» autour de la transition a été souhaité par les délégués. Pour son redressement et sa stabilité, ils n’ont pas badiné sur le «Contrôle de la ligne éditoriale des prêches par les religieux». L’indépendance de la justice ou encore la transparence de la chaîne judiciaire et l’accélération des « procédures judiciaires en cours», ont été aussi des recommandations fortes.
La Justice et l’équité dans les distinctions honorifiques, la promotion de l’appel public à candidatures pour certains postes sont aussi à encourager par le chef de l’Etat, qui a ‘’désormais entre les mains, les clés du nouveau soleil pour le Mali’’, selon les participants. Ceux-ci sont unanimes. Il faut interroger le système éducatif afin de «revoir les conditions de création des écoles» et aussi accentuer le contrôle sur la création des structures sanitaires «pour mettre fin au désordre».
Autre point pertinent des conclusions du dialogue : la nécessité de «maintenir un cadre unique de concertation des associations des maliens établis à l’extérieur».
Envol de l’économie
Pour stimuler la croissance, les participants ont en effet fait fleurir des recommandations, qui vont dans le sens de la création d’une structure de la prospective avec ancrage à la présidence, d’Améliorer la fiscalité intérieure, de créer une banque de la diaspora, d’encourager la recherche et l’exploitation des ressources comme le pétrole, l’uranium entre autres.
Ousmane Tangara
Les coulisses du DIM : Le pupitre présidentiel
À l’ouverture comme à la clôture des travaux du dernier round du DIM, deux pupitres ont été installés aux côtés du présidium : celui de gauche pour les autres intervenants et celui d’à droite réservé exclusivement au maître de céans, Colonel Assimi Goïta. Jusqu’à la fin de la cérémonie, il n’y a eu aucune méprise. Qui est fou ?
Magma et la «peur» des femmes
Entré dans la salle Wa Kamissoko, où siégeait la “Commission économie et développement durable”, Magma Gabriel Konaté, Président de la Commission culture du Cnt, a été surpris par la présence massive des femmes. Il est resté débout quelques minutes avant qu’un délégué ne l’invite à s’asseoir à ses côtés. Magma a tenu, avec l’humour qu’on lui connaît, à justifier son apparent embarras. «Eh, je vais m’asseoir ici à côté, dans un coin de la salle….car j’ai peur quand il y a beaucoup de femmes…». C’était peu avant la reprise des travaux, et il est effectivement resté dans son coin jusqu’à la fin.
Des gouverneurs «ingouvernables»
Général de Brigade Ismaïla Cissé, président de la Commission défense et sécurité, peinait manifestement à «gouverner» ses «gouverneurs» au cours des travaux. Au point qu’un membre de la commission l’a rejoint au présidium pour lui chuchoter à l’oreille de tout faire pour bien «gouverner» ses «gouverneurs» qui monopolisaient la parole en rivalisant de loquacité. Il dut reconnaître lui-même à la fin que ce n’était pas chose aisée.
“Assimi Maréchal, les autres généraux…”
‘’Et le compte est bon’’, poursuit l’auteur de cette proposition qui n’est autre que Ousmane Aly Gata, persuadé que l’on ne saurait “les vendre au même prix”. Le délégué de Tombouctou parlait ainsi de l’élévation, au grade de Général, des 6 colonels. Il n’était pas d’accord qu’ils soient mis au même pied d’égalité. «Même les chevaux ne peuvent être vendus au même prix. Assimi Maréchal et les 5 autres colonels, généraux. Si aujourd’hui ça marche, c’est Assimi qu’on connaît. Et si ça ne marche pas aussi, c’est lui qu’on connait. Et ce sont les autres colonels qui lui ont donné la tête de leur mouvement, en ce moment nous on n’était pas là».
Supprimer Whatsapp ?
La proposition avait été émise de supprimer Whatsapp. Ce qui n’était pas l’avis de l’ancien Directeur de protocole de l’ancien président ATT, Ilal Kamar. «Je m’informe beaucoup à travers WhatsApp, il ne faut surtout pas supprimer ce canal, je ne suis pas d’accord avec cette proposition».
Edm fidèle à son…absence
Incorrigible Edm! Fidèle à ce qui est devenu chez elle une seconde nature, elle n’a pas dérogé malgré le contexte. Elle a joué aux abonnés absents sous le regard du président de la transition lors de la cérémonie d’ouverture du DIM.
Comme s’ils avaient parié sur l’éventualité, certains participants se sont écriés : «Ma fi yé wa… » littéralement en français «ne te l’ai- je pas dit? ».
Le président du comité de pilotage a été obligé d’interrompre son discours, pendant au moins 45 secondes, le temps que les choses rentrent dans l’ordre. «Tout ça fait partie du dialogue», a lancé Ousmane Issoufi Maïga pour détendre l’atmosphère.
Live dans live
Les confrères ont suivi l’ouverture et la clôture cantonné, dans une salle aménagée à cet effet avec les écrans géants. Seuls Ortm et Studio Tamani avaient droit à l’exclusivité des sons et images du dialogue. Quand on n’a pas les moyens de sa politique, il faut adopter la politique de ses moyens. Beaucoup de web activistes ont été obligés de filmer l’écran géant pour servir leurs followers en direct…
Le pied dans le fil
Un incident a failli ouvrir le bal à la fin des travaux, le vendredi 10 mai, dans la salle de banquet du CicB, où se déroulait la présentation finale et l’adoption des différentes recommandations des commissions. Le président du comité de pilotage s’est emmêlé les pinceaux (pardon !) les pieds à un fil qui traînait par terre. C’était celui de l’écran géant installé devant l’assistance. Il y a eu un petit bruit presque inaudible dans la salle vite suivi d’un un «ouf!» de soulagement. Gal Gamou a été le premier et le plus prompt à se dresser aux côtés de son président. Heureusement qu’il y a eu plus de peur que de mal. Le directeur du CicB s’est personnellement investi à ce que tout soit bien rangé dans la salle.
Après avoir regagné sa place au présidium, quelques minutes plus tard, Pinochet a déclaré d’une voix grave : «Mesdames et Messieurs, bonjour. Nous arrivons au début de la fin…C’est un immense bonheur qui nous anime tous…».
La sécurité présidentielle « toujours » prête à en découdre
On dirait qu’ils sont directement venus du terrain pour la sécurité du président de la transition à bord de leurs Pickups auxquels étaient accrochés pêle-mêle: nattes, couvertures, draps et bidons de 20 litres. Jusqu’à la clôture des travaux, les quatre véhicules ne laissaient personne indifférent au hall du CicB.
Motion retirée
Sacré Ousmane Issoufi ! Toujours lucide. «Mesdames messieurs, désolé ! On ne peut pas travailler et se dire merci à soi », a-t-il lancé sous les rires de l’assistance. C’était quand l’ancienne ambassadrice, Mme Seck Oumou Sall a fini de lire la motion de remerciements réservée aux participants lors de la séance d’adoption des recommandations, résolutions et des motions. La motion n’a finalement pas été lue à la cérémonie de clôture.
Quel discours !
Le discours de Pinochet a mis d’accord tout le monde par rapport à la paix, la concorde et la cohésion nationale. Même lorsque du fait de l’émotion sa voix l’a trahi, il a su se contenir et transmettre son message en véritable homme d’Etat. Sacré Pinochet ! Toujours égal à lui-même !
Le président du comité de pilotage en retard
Venu en retard à l’atelier d’information des journalistes, le président du comité de pilotage s’est ainsi adressé à l’assistance «C’est toujours un grand plaisir de vous rencontrer. Je suis très content d’être aujourd’hui avec vous… », Histoire de présenter ses excuses avec tact. La séance s’est poursuivie dans une atmosphère de détente, surtout après le petit déjeuner ….
Rassemblés par O.Tangara
Il fallait appesantir sur la gestion désastreuse de nos communes avec des maires de plus en plus irresponsables et malhonnêtes. Nous restions convaincus que ces gestions calamiteuses font partie des causes des conflits.