A partir du 29 janvier 2025, le Etats membres-fondateurs de l’Alliance des Etat du Sahel cesseront d’être des membres de la CEDEAO. C’est du moins ce qu’a déclaré, au lendemain de la 66e Assemblée générale, le président de la commission, Omar Touray, tout en précisant que la CEDEAO mettrait en place une période de transition (du 29 janvier au 29 juillet 2025) durant laquelle l’institution va régler les modalités de départ tout en laissant. Le rejet de cette option par la Confédération, à travers un communiqué signé par son Président en exercice, Assimi Goita, confirme le caractère irréversible de la décision des pays de l’Alliance de cheminer sans la CEDEAO. Alors que les populations des trois pays attendent la date indiquée pour savoir dans quelle sauce elles seront mangées, deux camps s’affrontent à coups de démonstrations dans les rues de Paris.
En effet, le 11 janvier, sur la Place de la Bastille, une manifestation a été organisée par les ressortissants des trois pays de l’AES pour dire non à leur retrait de la Cedeao. Ils étaient en effet, quelques dizaines à battre le pavé pour inviter leurs autorités respectives à reconsidérer leur décision. Peu nombreux et moins hostiles, ils scandaient seulement non au retrait de la CEDEAO et vive l’intégration Africaine.
Il n’en fallait pas plus pour que les partisans du retrait répliquent à leur tour par une contre-marche de quelques centaines de ressortissants des pays de l’Alliance des Etats du Sahel ont battu le pavé. Objectif : apporter leur soutien aux dirigeants des pays de l’AES et à leur décision de retirer leurs pays respectifs de toutes les instances de l’organisation sous-régionale.
Manifestement plus impressionnante que celle qui l’a suscitée, la manif est partie de la Place de la Nation à Place de la République. Et on pouvait lire sur les pancartes « vive, Assimi, vive Tiani, vive IB, vive AES, vive l’émancipation, cette coalition représente un avenir solide et prometteur pour les trois pays, entre autres».
Mais ce qui est marrant, c’est que deux camps s’affrontent sur le sol français, un pays que les trois pays de l’AES accusent d’être derrière tous les actes de la CEDEAO visant à déstabiliser les actions de la jeune confédération.
Amidou Keita