On en parle depuis quelques temps avec beaucoup d’insistance et de menaces de sévir contre les mauvais payeurs. Il s’agit en clair des logements sociaux initialement conçus pour être pérennisés à travers la régularité des épargnes d’une génération de bénéficiaires à une autre. Or depuis quelques années le devenir de cette expérience exportable de solidarité est fortement affecté par l’insolvabilité de nombreux acquéreurs. On en trouve qui accuse un retard de plusieurs dizaines de mensualités, tandis que d’autres estiment même en être gratuitement attributaires. Face au péril qui guette le cycle financier des logements sociaux, les autorités de transition viennent de donner de la voix à coups de mises en garde et de sérieuses menaces de leur retrait pur et simple aux plus insolvables. Une association de bénéficiaires leur a même emboîté le pas en montant au créneau pour dénoncer à son tour les mauvais payeurs. Aucune voix ne s’élève, en revanche, pour pointer du doigt le piteux état dans lequel les bâtiments sont acquis. Les dernières attributions en sont d’ailleurs une illustration très parfaite avec des affectations effectuée sans le minimum de commodités. En plus de devoir refaire le badigeonnage, les peintures, carrelages ou même les accessoires laissés à la merci de cambrioleurs, de nombreux bénéficiaires durent renoncer à occuper leurs logements faute de desserte électrique. Or pour être régulier dans les épargnes il faut d’abord jouir pleinement de la chose pour laquelle on contribue.
La Rédaction