Depuis le 21 septembre 2023, l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest, Unité universitaire de Bamako a un nouveau président du nom de père Yvonick Dakoury Zoni. Dans un entretien avec le journal Mali Tribune, le nouveau président apporte un éclairage sur ses vision et perspectives pour l’Unité-Ucao de Bamako. Ancien secrétaire général et aujourd’hui président, le Père Yvonick sait de quoi il parle.
Mali Tribune : Avant d’être président de l’Unité de Bamako, vous étiez secrétaire général, quel souvenir gardez-vous de ce passage ?
Yvonick Dakouri Zoni : Oui j’ai été récemment au secrétaire général de l’Ucao-UUBa dont le siège à Ouagadougou, où j’ai fait mes deux mandats de 2017 au 30 juin 2023. Mes supérieurs hiérarchiques qui sont les évêques m’ont proposé de continuer la mission en la poursuivant ici comme président. Je dirais essentiellement que ce fut une étape enrichissante de mon parcours académique parce que de formation, je suis docteur en droit canonique, droit de l’église et d’études philosophiques. Je n’ai jamais fait de formation en tant que tel au niveau administratif et pour moi ça a été une occasion de beaucoup apprendre. Mes deux responsables d’alors le père Joseph Diarra et le père de Augustin Ndiaye qui était le directeur de l’Ucao m’ont formé à travers des formations continues pour le personnel. Pour moi, c’est un souvenir quand même très positif car ça a été l’occasion de m’enrichir au niveau de l’administration universitaire.
Mali Tribune : Aujourd’hui vous êtes président de l’Ucao-UUBa, quelle vision portez-vous pour l’Ucao de Bamako ?
Y D. Z. : Ma chance, c’est d’avoir occupé le poste de secrétaire général de l’Ucao et en tant que secrétaire général, chaque année, avec mes responsables et mes collègues, nous faisions les visites statutaires. C’est à dire que nous parcourions toutes les structures universitaires de l’Ucao dans sept pays de l’Afrique. A partir de ces visites, je connais un peu déjà l’unité de Bamako, Ucao du Mali. Je savais déjà que j’avais beaucoup de choses à reformer. Je connais un peu plus la réalité.
Ma vision pour cette université s’inscrit dans celle des pères fondateurs, les évêques. Et je pense que ce qui est fondamental, c’est d’essayer de faire de cette unité universitaire un pôle d’excellence à tous les niveaux. Que ce soit au niveau académique, administratif et financier. Au niveau académique, nous avons le Cames, le ministère de l’Enseignement supérieur et toutes les structures qui s’occupent de l’éducation catholique.
Au niveau administratif nous avons nous avons un manuel de procédure que je m’atèle à faire respecter en tant que président. Et au niveau administratif j’essaie d’appliquer un peu les normes. Ma vision c’est surtout d’aider cette université à remplir les critères définis par les fondateurs.
Mali Tribune : En cette vision, que pensez-vous faire à court terme mais aussi à long terme ?
Y D. Z. : Justement à court terme je pense que je vise les infrastructures afin d’assurer un bon environnement d’études pour les professeurs et les étudiants. Ensuite, les matériels didactiques et bureautiques pour l’administration et les professeurs. A long terme, nous voudrons avoir une université en bonne et due forme au niveau des infrastructures, du personnel et des enseignants.
Mali Tribune : Qu’avez-vous pu réaliser en quatre mois de présence déjà ?
Y D.Z : De nature je n’aime pas trop parler de ce que j’ai réalisé. Je préfère que les autres en parlent, l’université est en chantier. J’essaie de rendre cette université propre et agréable. Une université, c’est l’endroit où on forme les futurs cadres d’un pays.
Mali Tribune : Que diriez-vous à vos étudiants, parents d’élèves et partenaires ?
Y D. Z. : Ce que je dirais aux partenaires, aux étudiants, aux parents d’élèves et aux membres de l’administration, c’est de nous faire confiance, nous, mon équipe, mes supérieurs, les évêques et moi. Les évêques de la Cédéao, de l’Afrique de l’Ouest. Car nous voulons offrir une opportunité aux jeunes, nos étudiants et étudiantes de se former. Pas seulement la formation de la tête mais aussi la formation du cœur. Il faudrait que ces jeunes puissent vraiment finir les études avec des valeurs. C’est pour cela dans notre parcours, on met dans la formation, ce qu’on appelle, l’éducation aux valeurs. Beaucoup pensent que je suis dur avec mes réformes, dont la tenue vestimentaire. Je ne peux pas accepter des étudiants qui viennent à l’école avec des tapettes. Je n’ai jamais vu ça. Je suis tombé des nues quand j’ai vu ça ici. Nous allons créer un cadre enrichissant pour qu’ils puissent étudier dans un environnement calme et serein.
Mali Tribune : A la fin de votre mandat, quel souvenir souhaiteriez-vous laisser de vous ?
Y D. Z. : Je voudrais laisser ce que j’ai comme valeurs et ce que j’ai comme limites. Personne n’est parfait. Chacun de nous a des qualités comme des défauts. L’homme est capable du meilleur de lui-même mais également du pire. Moi, ce que je voudrais laisser, c’est cette naturalité de ma personne mais en privilégiant ce qui est meilleur. Je m’efforce à donner des valeurs, parce qu’en tant que président, je dois être celui qui donne l’exemple. Je poserai des actions au niveau moral, niveau spirituel et intellectuel, des actes concrets, sur lesquels, on pourra me juger à la fin de mon mandat.
Mali Tribune : Un message à l’endroit de vos collègues ?
Y D. Z. : Oui, mes collègues, je les félicite parce qu’on a beaucoup de choses à faire mais il faudrait aussi dire que beaucoup de choses ont été faites. Surtout au niveau académique. Surtout la directrice académique et ses collègues. Ils ont beaucoup travaillé pour que la qualité de la formation soit au rendez-vous. Je les félicite pour cela. Puisque nous tendons vers l’excellence, je les encourage aussi à parfaire ce qui a déjà été réalisé.
Propos recueillis par
Koureichy Cissé