Père Yvonic Dakoury Zoni, President UCAO-UUBA : “Ce que nous avons déjà réussi”

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Le père Yvonic Dakoury Zoni, président de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest/Unité universitaire à Bamako, depuis septembre 2023, n’est pas peu fier des innovations et changements qu’il a apportés à Ucao-Uuba. Entretien.

Mali-Tribune : Pouvez-vous nous entretenir un peu des changements ?

Père Yvonic Dakoury Zoni : Tout d’abord, nous avons aidé nos étudiants à vivre dans la loyauté parce je me suis rendu compte qu’il y avait bon nombre d’étudiants qui fréquentaient notre université mais qui n’étaient pas inscrits. Ce que je trouvais irrationnel et inadapté. Alors, j’ai commencé les contrôles car c’est une question de bon sens, de justice et d’équité. Il n’est pas normal que de futurs cadres d’une nation surtout d’Afrique se forment dans la fraude.

Ensuite, j’ai fait en sorte que la tenue vestimentaire soit respectée. Au niveau des étudiants en licence, beaucoup fréquentaient l’université sans la tenue de l’université et en tapettes. Un étudiant n’est pas n’importe qui mais un futur cadre. Donc il doit apprendre à bien s’habiller.

Au niveau des infrastructures, j’ai fait construire une salle de réunion au niveau de la direction car on n’en avait pas. J’ai pu doter l’université de quelques bureaux de doyen et aussi des secrétaires académiques de sorte que la direction académique soit un peu déchargée et que les doyens soient plus autonomes.

Deux nouvelles salles ont été construites d’une capacité de 150 places chacune pour nous permettre d’accueillir plus d’étudiants. En octobre 2023, nous avons reçu 102 inscrits pour la licence 1 sciences économiques. On n’avait pas la capacité d’accueillir tous ceux-là. Mais cette année, nous avons devancé le problème !

La propreté. Une université est un lieu où on forme de futurs cadres du pays. Malheureusement, en Afrique, nous avons des potentialités, mais ne savons pas comment les exploiter. Donc, pour moi, en rendant la cour propre, c’est une manière d’inculquer aux étudiants qu’il leur revient d’embellir le milieu ambiant dans lequel ils se trouvent. C’est une question de santé, de bon sens et aussi, je pense, de vision pour l’Afrique. Si chacun arrivait à prendre soin soi-même, à soigner sa manière d’être, de vivre et de se vêtir, le milieu serait plus agréable.

Il faudrait dire que notre université a beaucoup de potentialités qui sont pour certaines inexploitées pour d’autres pas encore exploitées.

Mali-Tribune: Comment est financée la rénovation ?

P Y. D. Z. : Les gros œuvres ont été réalisés par les finances de la maison à partir des frais de scolarité des étudiants. Il a fallu une bonne gestion pour pouvoir recouvrer et investir pour le bien de l’université. Bien qu’elle soit une université privée, c’est une université catholique et elle n’a pas pour objectif de s’enrichir. Ce qu’elle gagne est réinvesti pour son bien-être et le bien-être des étudiants.

Au-delà, en tant que premier responsable de cette université, j’ai mis mes relations en jeu pour récolter d’autres ressources. C’est ce que ferait tout chef de famille assumant ses responsabilités et voulant offrir le meilleur à sa famille. Dieu Seul, en plus de moi, sait ce qui se fait dans le secret. Je le fais tranquillement.

Mali- Tribune : Quel est votre objectif pour l’année universitaire ?

P Y. D. Z. : Avoir une université qui aide les étudiants à la recherche. Je souhaiterais aider les étudiants, en occurrence ceux en masters, à avoir la culture de la recherche et trouver des initiatives pour que ça ne soit pas des choses plus compliquées pour eux et qu’ils se prennent eux-mêmes en charge dans cette trajectoire. L’objectif principal est qu’aussi les étudiants qui sortent de l’Ucao/UUBa soient pertinents en matière de recherche.

Propos recueillis par

Marie Thérèse Coulibaly (stagiaire)

 

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