Jean-Pierre Ilboudo, journaliste, docteur en sciences de l’information et de la communication, enseignant des universités, dirige la Faculté de communication et culture de l’Université Aube Nouvelle au Burkina Faso. Après la Radio nationale du Burkina, il a été directeur des études au Centre interafricain d’études en radio rurale de Ouagadougou, avant d’aller travailler pour la FAO en Italie et après pour l’Unesco, au Bureau de Dakar. Enseignant à l’Université catholique de Bamako, il revient ici sur le sens et le contenu à donner à la communication pour le développement (CPD).
Mali-Tribune : Quels sont les enjeux liés à la CPD ?
Jean-Pierre Ilboudo : Ils sont multiples. L’enjeu principal c’est que la CPD n’est pas bien comprise dans sa mise en œuvre par les gouvernants. Dès qu’il s’agit de mettre de l’argent pour communiquer, beaucoup ne le comprennent.
Si vous avez un projet de développement, quel que soit son budget total, vous devriez consacrer au moins 8 % à la communication, au plus 12 %. Et c’est un montant important parce que, contrairement à ce que certains pensent, la communication ce n’est pas de l’agitation et ce n’est pas uniquement des banderoles.
Le deuxième enjeu est qu’on ne peut pas faire le développement à la place des communautés. Il faut les impliquer dès le départ. Il faut faire en sorte que les communautés soient elles-mêmes les propres actrices de ce développement et qu’elles s’approprient le projet et qu’elles le mettent en œuvre. Si nous voulons que l’Afrique se développe, faisons en sorte que la communication soit l’alpha et l’oméga des projets et des programmes de développement. Voyez l’exemple des ONG.
Mali-Tribune : Quels conseils pour des étudiants et les acteurs du développement local ?
Jean-Pierre Ilboudo : Cherchez la connaissance, parce que plus vous connaissez, plus on vous respectera. Faites un effort pour avoir une grande culture générale qui est importante en communication et en même temps cherchez à connaître les différentes disciplines liées à la communication.
Propos recueillis par
Regina Déna (stagiaire)