“Nous recevons régulièrement les hommages du ministère saoudien du Hadj pour notre bonne organisation”
Dans une interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, le directeur général de la Maison du Hadj, Dr. Abdoul Fatah Cissé, donne ses impressions sur le bilan de l’organisation du Hadj-2024, dresse les grandes lignes des préparatifs et des changements attendus pour 2025. Il saisira l’occasion pour rendre un vibrant hommage à l’ambassadeur du Royaume d’Arabie saoudite au Mali. Selon Dr. Abdoul Fatah Cissé, le diplomate saoudien a été d’un grand soutien pour la Maison du Hadj et les associations islamiques dans le cadre du renforcement des relations entre les deux Etats.
Aujourd’hui Mali : Pouvez-vous vous présentez à nos les lecteurs ?
Dr. Abdoul Fatah Cissé : Je suis Dr. Abdoul Fatah Cissé, directeur général de la Maison du Hadj et également Délégué général de l’organisation du Hadj au Mali.
La Maison du Hadj semble avoir atteint ces dernières années sa vitesse de croisière dans l’organisation du Hadj. Selon vous à quoi est dû ce succès ?
Effectivement, la Maison du Hadj a atteint sa vitesse de croisière dans l’organisation du Hadj. Pour cela, nous rendons grâce au bon Dieu, au gouvernement de la Transition qui nous a beaucoup accompagné et continue de nous accompagner.
Nous pouvons dire aujourd’hui que les autorités ont compris la problématique dans l’organisation du Hadj, en prenant des dispositions pour réglementer le secteur. Un signal fort de ce changement est le transfert de la responsabilité opérationnelle de l’organisation du Hadj à la Maison du Hadj avec des lois, des décrets, des arrêtés pour réglementer le pèlerinage à La Mecque.
Aujourd’hui, on peut dire que le pèlerinage est réglementé à cent pour cent. De 2022 jusqu’à nos jours, nous n’avons pas eu de problème notamment pour le respect des exigences saoudiennes. Nous respectons à la lettre toutes les consignes édictées par la partie saoudienne. C’est dire que nous sommes dans la phase du Hadj sans arriéré et sans impayé, ce qui n’était pas le cas par le passé.
En plus du respect des exigences saoudiennes, il y a aussi le côté malien, car le gouvernement de la Transition a fait de la prise en compte des préoccupations des pèlerins maliens une priorité. Pour cela, nous nous sommes donné pour objectif de satisfaire les pèlerins maliens, ce qui nous a donné de la crédibilité en Arabie saoudite et au Mali.
Nous avons pu en outre réaménager la Maison du Hadj, la sécuriser et l’entretenir quotidiennement. Nous fonctionnons en plein temps.
Vous voulez donc dire que l’organisation du Hadj côté malien est très bien appréciée en Arabie saoudite ?
Le Mali est parmi les rares pays qui sont introduits au niveau du palais royal en Arabie saoudite. Pour la bonne organisation du Hadj, nous recevons régulièrement l’hommage du ministère du Hadj d’Arabie saoudite qui nous donne des prix, des médailles pour nous encourager et nous remercier car nous sommes considérés comme le bon exemple.
Et par rapport à la campagne dernière, est-vous satisfaits ? Avez-vous rencontré des difficultés ?
La campagne dernière s’est très bien passée. Nous avons pu amener tous nos pèlerins à temps et revenir à temps. Depuis 2022, c’est le principe chez nous. Nous sommes vraiment très satisfaits. Le seul problème que nous avons pu déceler est relatif à la répartition du quota entre les agences de voyage. Parce qu’il y avait un désordre dans la répartition du quota.
Pour mettre fin à ce système, nous avons mis sur place une plateforme lisible et transparente pour l’ensemble des acteurs de Hadj. Avec cette plateforme, le quota est attribué en fonction des pèlerins. Car nous avons constaté en 2022 qu’il y avait 300 agences de voyage et en 2023 ce chiffre est passé à 400 agences. Et en 2024, nous nous retrouvons avec 500 agences de voyage.
Chaque année ça augmente, et nous nous sommes dit que si nous continuons avec ce système, nous allons nous retrouver un jour avec mille agences de voyage. Donc, il y a lieu de mettre fin à cela et aller sur une plateforme lisible, transparente pour l’ensemble des pèlerins. La répartition des quotas est la base de cette plateforme. Toutes les agences agréées seront sur la plateforme et nous allons leur permettre d’enregistrer directement leurs pèlerins sur la plateforme.
Nous avons constaté aussi que sur les 500 agences répertoriées en 2024, 300 agences ne sont pas des agences qui organisent le Hadj, ce sont des agences qui prennent le quota pour sous-traiter avec les vrais organisateurs du Hadj.
Le gouvernement de la Transition nous a vraiment accompagné pour mettre fin à cette pratique qui entraînait le plus souvent de nombreux désagréments dans l’organisation du Hadj. Le conseil d’administration a adopté la plateforme et le gouvernement de la Transition a passé une communication verbale pour l’entériner. En 2025, la répartition du quota sera sur cette plateforme. Nous allons mettre fin à tout ce que nous avons a connu par le passé comme désordre en termes de distribution du quota entre les agences de voyage. Cela va donner beaucoup plus de satisfaction aux pèlerins maliens et protégera davantage les acteurs du Hadj et le Mali devrait encore en tirer une bonne réputation.
Les préparatifs de 2025 ont-ils déjà commencé ?
Les préparatifs de 2025 ont déjà commencé et bientôt nous allons faire le lancement officiel du Hadj au Mali. Nous allons donner le chronogramme et tous les acteurs du Hadj vont travailler sur cela pour respecter les exigences et le chronogramme édictés par les autorités saoudiennes. Au niveau de l’Arabie saoudite, c’est commencé depuis le 17 juin 2024, l’Arabie saoudite a attribué le quota du Mali et il a donné un chronogramme à respecter et qui prend fin en avril 2025.
Quel est le quota du Mali en 2025 ? Il est en hausse par rapport à 2024 ou c’est le même ?
C’est le même quota de 2024 qui a été reconduit en 2025 à savoir 13 323 pèlerins. Nous allons continuer avec cela et demander une augmentation pour les années à venir.
Dans l’organisation du Hadj, quels sont vos rapports avec les agences de voyage et les autorités saoudiennes ?
Avec les agences de voyage, nous avons de très bons rapports parce qu’il y a des agences de voyage qui sont des acteurs principaux du Hadj au Mali. 85 % des pèlerins maliens sont transportés par les agences voyage.
Quant aux autorités saoudiennes, elles ne connaissent pas les agences de voyage mais plutôt l’Etat malien, à travers le Bureau du Mali qui organise le Hadj. Donc nous sommes l’interface entre les agences de voyage et les autorités saoudiennes.
Depuis trois ans, nous avons réglementé tout ce que nous avons comme problème notamment le transport, l’hébergement, le problème de prestation Mina, Arafat et Muzdalifah. Tout cela est réglé à cent pour cent. Le seul problème qui restait était la répartition du quota. Et les acteurs que sont les agences de voyage sont d’accord avec nous aujourd’hui pour mettre en place une plateforme pour donner l’occasion aux vrais organisateurs de faire leur travail sans problème afin de protéger nos pèlerins et donner une bonne réputation à notre pays.
Un dernier mot à l’endroit de l’ambassadeur de l’Arabie saoudite au Mali S. E. Khaled Mabruk Al Khailed ?
Son Excellence Mabruk est un diplomate chevronné. Pendant sa mission, il a renforcé les liens entre le Mali et l’Arabie saoudite. Et il a fait beaucoup pour renforcer les relations diplomatiques et islamiques et aider aussi les associations, les instituts islamiques. A la Maison du Hadj, il a été avec nous pour nous faciliter tout ce que nous faisons.
Le jour où nous avons eu des problèmes avec les prestataires saoudiens, il s’est mis en mission pour nous aider à surmonter ces difficultés. Il a créé un lien pour renforcer la relation entre le Mali et l’Arabie saoudite. Il a aidé les mosquées, les associations islamiques et offert beaucoup d’opportunités aux associations islamiques introduites auprès des autorités saoudiennes. Durant son séjour, nous avons constaté que beaucoup de Maliens ont participé, par son entremise, à des rencontres en Arabie saoudite. C’est pour dire que S. E. Khaled Mabruk Al Khailed a fait beaucoup durant ce mandat pour le Mali et l’Arabie saoudite.
Les Maliens vont longtemps garder en mémoire S. E. Mabruk, c’est un ambassadeur qui est ouvert à tout le monde. On souhaite que le nouvel ambassadeur qui va venir au Mali continue sur son chemin. Que les liens entre le Mali et l’Arabie saoudite se renforcent davantage, car ils sont historiques. Il ne s’est pas limiter à ça, il est des contacts avec nos diplomates qui sont en Arabie saoudite et collaboré aussi avec ceux du consulat général du Mali à Djeddah, l’ambassade du Mali à Riyad.
Propos recueillis de Kassoum Théra