La capitale américaine, Washington, se prépare à accueillir la semaine prochaine des milliers de personnes pour l’investiture de Donald Trump et a déployé 48 km de barricades et fait appel à 25.000 agents des forces de l’ordre en prévision.
Des manifestations d’opposants et de partisans sont également prévues dans capitale américaine le week-end précédent l’investiture, qui aura lieu lundi sur les marches du Capitole avant un défilé vers la Maison blanche.
Cette investiture intervient après une campagne présidentielle marquée par des violences, et notamment deux tentatives d’assassinat contre Donald Trump, ainsi que des récentes attaques meurtrières.
Un vétéran de l’armée américaine a fauché des dizaines de personnes au volant d’un pick-up à la Nouvelle-Orléans dans la nuit de la Saint-Sylvestre, faisant 15 morts dont l’assaillant.
Le 1er janvier, un soldat est mort après avoir fait exploser un véhicule Cybertruck du constructeur automobile Tesla devant l’hôtel Trump de Las Vegas, blessant au moins sept personnes.
“Nous sommes dans un environnement à menace élevée”, a mis en garde Matt McCool, responsable des services secrets américains.
L’investiture aura lieu à l’endroit même où, le 6 janvier 2021, des partisans de Donald Trump ont pris d’assaut le Capitole pour protester contre la victoire de Joe Biden à la présidentielle.
Ce jour-là, Donald Trump a continué à revendiquer faussement sa victoire en affirmant que son échec avait été causé par des fraudes.
LOUP SOLITAIRE
Les autorités ne sont au courant d’aucune menace spécifique, mais restent particulièrement vigilantes face aux “loups solitaires”, comme l’assaillant de la Nouvelle-Orléans, ou deux incidents récents près du Capitole, où des individus ont tenté de pénétrer dans le bâtiment avec des armes blanches et de mettre le feu.
“La menace d’un loup solitaire reste la principale justification pour laquelle nous sommes en état d’alerte renforcée tout au long de la semaine prochaine”, a déclaré le chef de la police du Capitole, Thomas Manger, lors d’un briefing de sécurité.
Le FBI et le département de la Sécurité intérieure ont averti lundi la police de tout le pays du risque d’attaques similaires à celles de la Nouvelle-Orléans.
Washington, pour sa part, fermera une grande partie de son centre-ville à la circulation, bloquant l’accès avec des barrières en béton et des camions poubelles.
La barricade, composée de barrières noires de 2 mètres de haut, s’étendra sur 48 kilomètres, soit la plus longue jamais érigée à Washington, ont indiqué les autorités. Quelque 7.800 soldats de la Garde nationale et 4.000 agents d’autres services de police du pays renforceront la sécurité.
Bien que certains habitants de la ville, où 90% des électeurs ont voté pour Kamala Harris, prévoient de fuir la circulation ou de rester chez eux, des dizaines de milliers de personnes sont attendues pour des célébrations et des manifestations.
Selon les données de Smith Travel Research et partagées avec Reuters par Destination DC, l’organisme officiel du tourisme de Washington, environ 70% des 34.500 chambres d’hôtel de la capitale étaient réservées la semaine dernière pour les deux nuits précédent l’investiture. Le taux d’occupation des hôtels était d’environ 95% pour l’investiture de Donald Trump en 2017 et d’environ 78% pour la deuxième investiture de Barack Obama en 2013.
MARCHES ET RASSEMBLEMENTS
Cette année, environ 25.000 personnes sont attendues à une marche anti-Trump samedi, et de nombreuses autres manifestations auront lieu jusqu’à lundi.
L’investiture de Donald Trump en 2017 avait déjà été marquée par des manifestations massives.
Des milliers de personnes sont attendues dans le cadre d’une douzaine d’autres manifestations ou rassemblements autorisés par les autorités locales entre samedi et lundi, y compris un rassemblement pro-Trump dimanche au Capital One Arena, qui compte 20.000 places.
Juliette Kayyem, ancienne responsable de la sécurité intérieure, estime que les autorités sont prêtes à gérer tous les scénarios, bien qu’elle pense que le pire ne se produira probablement pas.
“Il est toujours plus facile de réduire la sécurité que de l’augmenter”, a-t-elle conclu.
(Reportage Gabriella Borter et Andrew Goudsward à Washington, version française Noémie Naudin, édité par Kate Entringer)