
Le président américain Donald Trump a signé jeudi un décret attendu de longue date destiné à supprimer le département fédéral de l’Education une mesure qui figurait parmi les principales promesses de campagne du dirigeant républicain.
Cette décision est d’ores et déjà contestée par les procureurs généraux d’Etats américains dirigés par des démocrates, qui ont déposé un recours pour empêcher la suppression du département de l’Education et stopper le licenciement de près de la moitié du personnel enseignant annoncé la semaine dernière.
Donald Trump et le milliardaire Elon Musk, soutien de campagne devenu conseiller du président américain, ont entrepris un éventail de mesures visant à supprimer des agences et des programmes fédéraux, sans demander l’aval du Congrès, dans le cadre d’une “purge” pour faire des économies dans le budget de l’administration.
Le chef de la Maison blanche ne peut fermer le département de l’Education sans le vote du Congrès, qui pourrait s’avérer délicat à obtenir, bien que les pairs républicains de Donald Trump contrôlent les deux chambres.
Au Sénat, contrôlé à 53 voix contre 47 par les républicains, une majorité de 60 voix est nécessaire pour le vote de lois majeures – le soutien de sept démocrates est donc nécessaire.
Les sénateurs démocrates n’ont aucunement exprimé leur volonté d’approuver la suppression du département de l’Education.
Le décret présidentiel demande à la secrétaire à l’Education, Linda McMahon, de “prendre toutes les mesures nécessaires pour faciliter la fermeture du département de l’Education et rendre l’administration scolaire aux Etats, tout en continuant de garantir la poursuite ininterrompue des services, programmes et prestations dont dépendent les Américains”.
Le budget restant du département de l’Education ne doit pas profiter à de quelconques programmes ou activités qui favorisent “la diversité ou l’idéologie de genre”, est-il ajouté.
Donald Trump a répété par le passé sa volonté de supprimer le département de l’Education, qu’il a décrit comme une “grande arnaque”. Il avait déjà proposé cette mesure lors de son premier mandat présidentiel, mais le Congrès n’avait alors pas adopté de texte en ce sens.
“Le contrôle de l’éducation par le gouvernement fédéral a failli aux étudiants, parents et enseignants”, est-il écrit dans le document de la Maison blanche, qui déplore que plus de 3.000 milliards de dollars ont été dépensés par le département de l’Education depuis sa création en 1979 sans pour autant améliorer la réussite des étudiants au regard des examens traditionnels.
Aux yeux de ses défenseurs, le département de l’Education est crucial pour la préservation des standards élevés de l’école publique. Les détracteurs du projet de Donald Trump accusent les républicains de tenter d’imposer l’enseignement payant.
La nomination de Linda McMahon, cofondatrice et ancienne directrice générale de la franchise professionnelle de catch WWE, a été confirmée le 3 mars par le Sénat. Elle a défendu le projet du président américain tout en promettant que les financements fédéraux alloués par le Congrès à des districts scolaires à faibles revenus seraient maintenus.
(Andrea Shalal, avec la contribution de Nandita Bose; version française Jean Terzian et Sophie Louet)