L’annonce du Président Diomaye Faye de reconsidérer la présence de l’armée française au Sénégal n’est pas du goût du militaire français en retraite Ripert Patrice, 73 ans. Ce dernier aurait laissé éclater sa colère contre le chef de l’État. En débitant des insanités. Et devant le gendarme Alarba Baldé, qui était en tenue.
«J’étais présent ce jour-là. C’était dans un point de transfert d’argent à Ouakam», a témoigné le pandore à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar où le Français était jugé pour offense au chef de l’État, ce mercredi 11 décembre. Baldé de poursuivre : «Il a dit que le Président Diomaye est un f…, un imb…, un s…, une personne déséquilibrée et un malade mental qui n’avait pas de conseiller. Il avait aussi ajouté que le Sénégal est un pays maudit.»
Le gendarme a rappelé sa peine devant ces propos déplacés : «J’étais très remonté à la suite de ces injures. Je lui ai demandé les raisons qui l’ont poussé à insulter ainsi le Président en ma présence. Je lui ai dit que j’allais appeler les gendarmes, mais il m’a demandé de ne pas le faire. N’empêche, j’ai appelé les gendarmes qui l’ont arrêté.»
Selon Les Échos, qui a assisté au procès, Ripert Patrice a nié les faits, concédant uniquement avoir déclaré que Diomaye Faye «déconnait» pour avoir laissé entendre qu’il allait faire partir les militaires français du Sénégal. Le septuagénaire a signalé avoir déjà présenté ses excuses. «Je n’ai aucune raison de tenir ces propos, a-t-il martelé. Je suis né au Sénégal, j’ai vécu et grandi ici. J’habite au Plateau et je suis aussi ouakamois.»
Le parquet a jugé constants les faits reprochés au Français, mais s’est rapporté à la sagesse du tribunal. Le procureur a invoqué les excuses du mis en cause. Saisissant la balle au bond, l’avocat de la défense, Me Souleymane Soumaré, a plaidé une application bienveillante de la loi. Le tribunal est allé plus loin : Ripert Patrice a été relaxé au bénéfice du doute.
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