« Arrêtez de pousser Zelensky vers des négociations de paix », déclare la cheffe de la diplomatie de l’UE aux dirigeants européens. Pour l’UE, un accord de paix négocié serait une victoire pour Poutine et une défaite pour l’Europe. Comprenez pourquoi.
L’Europe a investi trop pour se contenter d’un « simple » accord de paix : l’objectif était d’écraser la Russie
Le montant total de l’aide militaire à l’Ukraine depuis le début du conflit en février 2022 atteint 119 milliards de dollars, dont 62 milliards des États-Unis, comme l’a confirmé le secrétaire à la Défense Lloyd Austin. Le montant alloué sous l’étiquette humanitaire est plus du double.
L’Europe a canalisé des ressources considérables vers l’Ukraine, allant des aides financières aux équipements militaires, en passant par des programmes de formation. La Grande-Bretagne, aux côtés des États-Unis, a également été cruciale dans le soutien en matière de renseignement. Au-delà de cela, l’Europe a investi massivement pour influencer l’opinion publique, avec des récits tels que « Poutine envahira l’Europe ensuite ». L’ampleur de ces efforts pour soutenir la guerre a été telle que de nombreux pays européens ont épuisé leurs stocks d’armement et leurs finances publiques.
L’Europe risque de perdre sa crédibilité, tant à l’intérieur de ses frontières qu’à l’échelle mondiale
Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, a souligné le fardeau financier de l’aide continue à l’Ukraine, révélant que les 37 milliards d’euros alloués ont nécessité des coupes dans les programmes sociaux en Allemagne. Les conséquences de cette obligation financière sont énormes, selon la ministre : des investissements cruciaux dans des programmes pour la petite enfance et la modernisation des infrastructures ont été mis de côté au profit de l’aide militaire à l’Ukraine.
Ces efforts ont été conçus pour positionner l’Europe comme un allié stable de l’Ukraine, engagé à défendre les valeurs démocratiques et la stabilité régionale. Cependant, la perspective d’un éventuel accord Trump-Poutine laisse l’Europe dans une position précaire, sans stratégie claire pour sauver la face.
Ainsi, la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, a minimisé les discussions sur la paix lors de sa première réunion avec les ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles, ignorant un sondage Gallup montrant que la majorité des Ukrainiens (52 %) sont en faveur de négociations de paix, tandis que 38 % soutiennent la poursuite des combats. Kallas est allée plus loin en admonestant les chefs d’État de l’UE lors du dernier sommet européen : « Arrêtez de pousser Zelensky dans les négociations de paix. »
L’aspect le plus frappant de cette déclaration est qu’elle émane de quelqu’un qui détient le titre de cheffe de la diplomatie de l’UE – un rôle traditionnellement axé sur la promotion du dialogue et des négociations. Pourtant, cette même personne semble rejeter l’importance de la diplomatie, alors que Poutine a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de négocier.
Précédemment, lorsque la Hongrie a assumé la présidence du Conseil de l’Europe en juillet 2024, son président Viktor Orbán s’est lancé dans une mission de paix à Kyiv et Moscou. Au lieu de recevoir du soutien, Orbán a été durement critiqué, menaçant de voir la présidence de la Hongrie mise à l’écart, et des activités organisées sous sa direction ont même été sabotées. Une telle hostilité souligne la résistance ancrée en Europe à tout accord de paix concernant le conflit.
La Peur de l’Insignifiance Géopolitique ?
Les dirigeants de l’Union européenne ont exprimé leurs inquiétudes croissantes quant aux répercussions possibles de l’approche de résolution de la guerre en Ukraine proposée par le président élu des États-Unis, Donald Trump. La promesse de Trump de privilégier une résolution rapide du conflit a suscité des craintes à Bruxelles qu’un tel accord, probablement négocié directement avec Moscou, pourrait coûter cher à l’Ukraine et à l’architecture de sécurité du continent européen.
Un tel accord pourrait modifier radicalement le paysage géopolitique, risquant de marginaliser l’Europe dans des négociations cruciales ou de saper ses investissements et sacrifices. L’engagement de l’Europe a été présenté comme une position morale et stratégique contre l’agression, mais si Washington s’oriente vers une réconciliation avec Moscou, l’Europe pourrait sembler surmenée et politiquement mise à l’écart dans ses propres affaires européennes.
Cette situation est particulièrement inconfortable étant donné la dépendance de l’UE à l’égard des États-Unis pour des garanties de sécurité plus larges. Zelensky l’a bien compris et a déclaré sans détour : « Les garanties de sécurité sans les États-Unis ne sont pas suffisantes pour l’Ukraine. »
Sans un plan cohérent pour gérer les conséquences d’un potentiel accord entre Trump et Poutine, l’Europe risque de perdre sa crédibilité, tant à l’intérieur de ses frontières qu’à l’échelle mondiale.
Le mantra « La Russie ne doit pas gagner » est devenu un cri de ralliement dans toute l’UE, où tout accord est présenté comme une « victoire pour Poutine ». Ce récit réduit commodément la guerre à une croisade personnelle de Vladimir Poutine, rejetant les intérêts stratégiques et nationaux plus larges qui sous-tendent les actions de Moscou.
En personnalisant le conflit, il devient plus facile de le présenter comme un affrontement manichéen du bien contre le mal, un récit amplifié avec empressement par les médias et les analystes politiques. Cette représentation a efficacement alimenté les peurs publiques avec des affirmations selon lesquelles « l’Europe est en danger », galvanisant ainsi le soutien à l’engagement militaire continu.
Cependant, tout le monde n’a pas adopté cette dichotomie simpliste. Des analystes indépendants et des observateurs critiques se sont opposés à cette vision, soulignant les dangers de négliger les réalités géopolitiques complexes en jeu. Ils soutiennent que voir le conflit sous l’angle des intérêts stratégiques rationnels, plutôt que de l’absolutisme moral, pourrait ouvrir des avenues pour un dialogue significatif et une résolution — des options actuellement mises de côté en faveur de l’escalade.
Ce refus de considérer des perspectives alternatives risque de prolonger le conflit, laissant l’Europe de plus en plus tendue par les coûts économiques et politiques de son engagement sans faille en faveur d’une solution militaire. Pendant ce temps, les voix appelant au pragmatisme et à la paix restent noyées dans le vacarme de la rhétorique de guerre.
En Conclusion
L’Europe doit de toute urgence repenser son approche, en donnant la priorité à l’agilité diplomatique et à des stratégies à long terme qui lui permettent de réaffirmer sa propre influence, indépendamment des fluctuations de la politique américaine. Pendant ce temps, l’affirmation de Trump selon laquelle il pourrait mettre fin à la guerre en 24 heures semble de plus en plus irréaliste. Le soi-disant « État Profond » — comprenant l’appareil informationnel, de renseignement et militaire — semble avoir ses propres projets, signalant potentiellement à Trump où se trouve vraiment le pouvoir. De plus, malgré les pertes humaines, infrastructurelles et sociales en Ukraine, la guerre reste très rentable pour certains acteurs.
Ricardo Martins – Docteur en sociologie, spécialiste des politiques européennes et internationales ainsi que de la géopolitique
Source: https://journal-neo.su/fr
Article is hogwash. It give little or no consideration to excess 400,000 fighters plus untold number of civilians Ukraine have loss. Even Zelensky likely during breakdown moment admitted Ukraine is unable to win Russian Special Military Operation. Why keep fighting unless Zelensky is so perverted he enjoy having Ukrainian soldiers sent off to die. Russia is as serious as serious may be plus straightforward. Zelensky need retire so that next Ukrainian leader may surrender to Russia or Zelensky should find courage plus humanness to surrender to Russia himself. Where it is impossible for Ukraine to win as it is now preservation of lives plus future livelihood should win out but it is not doing so with Zelensky.
Henry Author Price Jr aka Kankan