Sommet des BRICS : Une alternative géopolitique

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Depuis mardi s’est ouvert à Kazan, 6e plus grande ville de Russie, capitale de la République du Tatarstanen, le 16e sommet des dix membres des Brics+. Outre les projets d’élargissement de l’organisation à la Turquie et d’autres pays du Caucase comme l’Azerbaïdjan, les questions des institutions, de la paix et du multilatéralisme, les Brics apparaissent comme un véritable repositionnement géopolitique mondial.

L’acronyme Brics désigne le rapprochement de quatre pays aux vastes territoires ; à savoir : le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, auxquels s’est intégrée l’Afrique du Sud en 2011.

Depuis 2011, le groupe des Brics a pris la forme d’une conférence diplomatique à part entière, donnant lieu à un sommet par an, se déroulant à tour de rôle dans chacun des cinq États. Le but de ces sommets est d’affirmer la place majeure de ces pays sur la scène internationale et de mettre en scène leur poids économique, politique, diplomatique et militaire, en particulier au regard d’autres États ou groupes d’États comme les États-Unis ou l’Union européenne.

C’est dans ce sens que depuis le mardi 22 octobre s’est ouvert à Kazan, ville située dans le centre-est de la partie européenne de la République fédérale de Russie, le 16e sommet des membres des Brics, l’un des rendez-vous diplomatiques le plus important jamais organisé en Russie avec la participation de plus d’une trentaine de chefs d’Etat et gouvernement, dont le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.

Après le basculement important qui a eu lieu lors du dernier sommet à Johannesburg en octobre 2023, la plupart des dirigeants sont présents pour cette première réunion à dix membres excepté le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva qui  a annulé sa participation pour des raisons de santé. Les pays fondateurs (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont accueilli les cinq nouveaux entrants (Arabie saoudite, Egypte, Emirats arabes unis, Ethiopie, Iran).

Selon les analystes et observateurs, Vladimir Poutine profite de ce sommet pour souhaiter à la fois se tenir aux côtés de ses alliés mondiaux dans un contexte de tensions persistantes avec l’Occident et négocier avec eux des accords pour soutenir l’économie russe et son effort de guerre.

Avant même l’ouverture de ce sommet inédit, le locataire du Kremlin s’est entretenu en bilatéral avec plusieurs chefs d’Etat membres et invités de marque comme le président vénézuélien, Nicolas Maduro.

En plus du rééquilibrage politique et économique face à un ordre international que ces pays jugent dominé par l’Occident, la question de l’élargissement des Brics à d’autres pays est débattue. La Turquie, l’Azerbaïdjan et la Malaisie ont officiellement déposé leur candidature, et un certain nombre d’autres pays ont exprimé leur souhait de rejoindre le bloc.

L’engouement de certains pays du Caucase, de l’Asie du Sud-est, de l’Afrique de l’Ouest et Centrale envers les Brics s’explique par le fait qu’aujourd’hui ce groupe de dix pays se présente comme un contre-pouvoir, voire une alternative pour un repositionnement géopolitique mondial aux puissances économiques occidentales dominantes.

“Les Brics viennent dire qu’il faut écouter tout le monde, partager avec tout le monde, échanger avec tout le monde, et permettre à chacun d’échanger quand il le veut, comme il le désire et où il le veut”, développe un analyste géopolitique.

“Cette approche permettra à tous ces pays qui veulent intégrer les Brics notamment aux États africains d’affirmer leur souveraineté. Parce que c’est de cela qu’il s’agit pour les États africains, le véritable développement de l’Afrique par l’Afrique, avec des échanges justes, corrects, avec qui on veut, quand on veut”, conclut-il.

Selon les statistiques en 2023, le bloc des Brics contribue à 36,8 % en 2023 du PIB mondial, dépassant pour la première fois la part du G7 (30,7 % du PIB mondial).

Cette hausse équivaut au repli affiché par le G7. Celui-ci a perdu 9,7 points au cours de la même année. Son apport dans l’économie mondiale est à la hauteur de 29 %, soit à son niveau le plus bas jamais enregistré.

A en croire les mêmes données, la tendance devrait s’accentuer dans les prochaines années, portée par la croissance importante des économies de la Chine et de l’Inde, car l’idée de créer une nouvelle monnaie commune pour contrecarrer le dollar, qui pèse 44 % des transactions sur les devises, était largement discutée ces dernières années.

Ousmane Mahamane

 

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