Sa Majesté Mohammed VI, Roi du Maroc a  adressé, le 29 juillet 2024, un Discours à la Nation à l’occasion du 25ème anniversaire de son accession au Trône :

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Dans un discours à la Nation à l’occasion du 25ème anniversaire de l’accession de Sa Majesté Mohammed VI, Roi du Maroc au Trône des Ses glorieux Ancêtres, le Souverain a appelé à la mise œuvre des projets en retard en vue de faire face au stress hydrique que connait le Maroc en raison de la succession de 6 années de sècheresse. Cette situation de crise touche notamment certaines régions du monde rural, rappelant avoir donné ses directives aux autorités compétentes pour qu’elles prennent les mesures urgentes et novatrices nécessaires afin de prévenir la pénurie d’eau.
Le Souverain a également appelé à la mise à jour continue du Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Irrigation 2020-2027, lequel a contribué, par la grâce de Dieu, à atténuer la gravité de la situation hydrique, et le parachèvement du programme de construction des barrages, en donnant la priorité aux projets programmés dans les régions connaissant d’importantes précipitations.
Le Roi a, à cet effet, souligné que « les défis auxquels est confronté notre pays nous commandent de redoubler d’efforts et de vigilance, de concevoir des solutions innovantes, de subordonner les modèles de gestion aux règles de bonne gouvernance ».
« Vu l’accroissement des besoins et des contraintes, Nous insistons sur l’impératif d’une mise à jour continue des leviers de la politique nationale de l’eau et sur la définition d’un objectif stratégique, quelles que soient les circonstances: garantir l’eau potable à tous les citoyens et couvrir 80% au moins des besoins d’irrigation sur tout le territoire national », a insisté le Souverain.
Et d’ajouter: « En accord avec Notre Vision stratégique volontariste et ambitieuse, Nous appelons à accélérer la réalisation des grands projets de transfert d’eau entre les bassins hydrauliques, en assurant la connexion entre le bassin de Oued Laou-Larache et Loukous et celui de Oued Oum Er-Rbia, en passant par les bassins Oued Sebou et Bouregreg ».
Ces projets permettront l’exploitation d’un milliard de mètres cubes d’eau qui se perdaient dans la mer et garantiront une répartition spatiale équilibrée des ressources hydriques nationales, a poursuivi le Roi, notant, par ailleurs, que la réalisation des stations de dessalement de l’eau de mer doit être accélérée, selon le programme arrêté à cet effet pour assurer la mobilisation annuelle de plus de 1,7 milliard de mètres cubes.
« À l’horizon 2030, le Maroc pourra ainsi couvrir plus de la moitié de ses besoins en eau potable à partir de ces stations, irriguer d’importantes superficies agricoles et renforcer de cette manière sa sécurité alimentaire », a-t-il dit, rappelant que c’est le cas de la station de dessalement de Casablanca, « le plus grand projet du genre en Afrique et la deuxième installation au monde qui sera alimentée à 100% en énergie propre ».
S’agissant de l’utilisation de l’eau, le Souverain a souligné que « le plus grand défi reste la réalisation des stations programmées et des projets d’énergies renouvelables y afférents, dans les délais fixés et sans aucun retard ».
« Pour produire de l’eau, les stations de dessalement doivent être alimentées avec de l’énergie propre. C’est pourquoi il faut accélérer la réalisation du projet d’interconnexion électrique qui vise à acheminer l’énergie renouvelable, à partir des Provinces du sud, vers le Centre et le Nord », a-t-il insisté.
Le Roi a, en ce sens, appelé au développement d’une industrie nationale de dessalement de l’eau, à la création de filières de formation d’ingénieurs et de techniciens spécialisés, à l’encouragement de la constitution d’entreprises nationales spécialisées dans la réalisation et l’entretien des stations de dessalement.
« Nous tenons à souligner de nouveau qu’aucune négligence, aucun retard, aucune mauvaise gestion ne sont tolérés dans une question aussi cruciale que l’eau », a-t-il soutenu.
Eu égard aux efforts déployés pour assurer l’accès de tous à l’eau, a poursuivi le Souverain, « nous devons nous dire la stricte vérité au sujet de la rationalisation de l’utilisation de l’eau : il est, en effet, totalement insensé de dépenser des dizaines de milliards pour la mobilisation des ressources hydriques alors que des formes de gaspillage et de mésusage de l’eau persistent ».
Après avoir affirmé que la préservation de l’eau est une responsabilité nationale qui engage toutes les institutions et tous les acteurs, et un devoir qui incombe également à tous les citoyens, il a appelé les autorités compétentes « à plus de fermeté dans la protection du domaine public hydraulique, à l’opérationnalisation de la police de l’eau, à la lutte contre le phénomène d’exploitation abusive et de pompage anarchique des eaux ».
Pour faire face à cette situation de stress hydrique, le Souverain a donné un certain nombre de directives, dont:
•    La généralisation de l’irrigation goutte-à-goutte, Nous appelons énergiquement à davantage de coordination et de cohérence entre la politique hydrique et la politique agricole, surtout pendant les périodes de pénurie.
•    L’adoption d’un programme plus ambitieux de traitement et de réutilisation des eaux. De fait, les volumes ainsi traités peuvent représenter une source importante pour couvrir les besoins des secteurs de l’irrigation, de l’industrie et d’autres activités.
•    La nécessité d’encourager l’innovation dans le domaine de gestion de l’eau et de mettre à profit les nouvelles technologies y afférentes.
•    L’extension de la station de Dakhla et le relèvement futur de la capacité de production des autres stations, au vu de la forte impulsion au développement socio-économique donnée aux provinces du Sud du Royaume par les stations de dessalement réalisées dans la région.
Pour cela, a-t-il estimé, « il convient d’exploiter le grand potentiel en énergies propres que recèlent ces provinces afin de satisfaire les besoins des populations et répondre aux exigences des secteurs productifs comme l’agriculture, le tourisme, l’industrie et bien d’autres filières ».
Dans son discours du Trône, le Roi Mohammed VI a évoqué également la cause palestinienne et la guerre à Gaza. En plus d’exprimer de nouveau l’engagement indéfectible du Royaume en faveur des droits des Palestiniens, le Roi du Maroc a tracé la voie pour une paix durable dans le cadre de la solution de deux États.
Le Souverain préconise que «le recours aux négociations pour ressusciter le processus de paix entre les parties palestinienne et israélienne impose de barrer la route aux extrémistes de tous bords». «La sécurité et la stabilité ne seront totalement instaurées dans la région que si cette dynamique est inscrite dans le cadre de la solution à deux États, aux termes de laquelle Gaza est partie intégrante des territoires de l’État palestinien indépendant, avec Al Qods Oriental comme capitale», conclut le Souverain marocain dans cette partie de son discours réservée à la cause palestinienne.
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Voici le texte intégral du Discours Royal:
“Louange à Dieu, Prière et salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons. Cher peuple, C’est avec une immense fierté que nous commémorons aujourd’hui le vingt-cinquième anniversaire de Notre Accession au Trône. Nous rendons grâce à Dieu pour les nombreux acquis que Nous avons accumulés au fil de ces années et pour les multiples réalisations que Nous avons accomplies en matière de réformes politiques et institutionnelles et en ce qui concerne la consolidation de l’identité marocaine. Nous avons également lancé bon nombre de projets économiques et développementaux et de programmes sociaux qui visent à garantir la cohésion sociale et à assurer l’accès des citoyens aux services de base. Nous nous sommes en outre attaché à consacrer l’intangibilité de l’intégrité territoriale et à conforter la place du Maroc en tant qu’acteur influent et partenaire responsable et fiable aux niveaux régional et international. Cher peuple, Certes, ce que Nous avons d’ores et déjà réalisé nous donne de l’assurance pour aborder l’avenir avec optimisme. Mais les défis auxquels est confronté notre pays nous commandent de redoubler d’efforts et de vigilance, de concevoir des solutions innovantes, de subordonner les modèles de gestion aux règles de bonne gouvernance. L’un de ces défis majeurs est la problématique de l’eau, qui ne cesse de se complexifier du fait de la sécheresse, de l’impact du changement climatique et de la croissance naturelle de la demande. Cette situation est également imputable au retard accusé dans la réalisation de certains projets programmés dans le cadre de la politique de l’eau. De fait, six années consécutives de sécheresse ont profondément affecté les réserves hydriques et les eaux souterraines, rendant la situation hydrique plus précaire et plus complexe. Pour faire face à ces conditions dont pâtissent de nombreuses régions, surtout en milieu rural, Nous avons donné Nos Directives aux autorités compétentes pour qu’elles prennent les mesures urgentes et novatrices nécessaires afin de prévenir la pénurie d’eau.
De plus, Nous n’avons eu de cesse de souligner la nécessité d’une mise en œuvre optimale des différentes composantes du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027, lequel a contribué, par la grâce de Dieu, à atténuer la gravité de la situation hydrique. Vu l’accroissement des besoins et des contraintes, Nous insistons sur l’impératif d’une mise à jour continue des leviers de la politique nationale de l’eau et sur la définition d’un objectif stratégique, quelles que soient les circonstances: garantir l’eau potable à tous les citoyens et couvrir 80% au moins des besoins d’irrigation sur tout le territoire national. A cet égard, il est indispensable de parachever le programme de construction des barrages, en donnant la priorité aux projets programmés dans les régions connaissant d’importantes précipitations. En accord avec Notre Vision stratégique volontariste et ambitieuse, Nous appelons à accélérer la réalisation des grands projets de transfert d’eau entre les bassins hydrauliques, en assurant la connexion entre le bassin de Oued Laou-Larache et Loukous et celui de Oued Oum Er-Rbia, en passant par les bassins Oued Sebou et Bouregreg. Ces projets permettront l’exploitation d’un milliard de mètres cubes d’eau qui se perdaient dans la mer et garantiront une répartition spatiale équilibrée des ressources hydriques nationales. Par ailleurs, la réalisation des stations de dessalement de l’eau de mer doit être accélérée, selon le programme arrêté à cet effet pour assurer la mobilisation annuelle de plus de 1,7 milliard de mètres cubes. À l’horizon 2030, le Maroc pourra ainsi couvrir plus de la moitié de ses besoins en eau potable à partir de ces stations, irriguer d’importantes superficies agricoles et renforcer de cette manière sa sécurité alimentaire. C’est le cas de la station de dessalement de Casablanca, le plus grand projet du genre en Afrique et la deuxième installation au monde qui sera alimentée à 100% en énergie propre. Le plus grand défi reste la réalisation des stations programmées et des projets d’énergies renouvelables y afférents, dans les délais fixés et sans aucun retard. Pour produire de l’eau, les stations de dessalement doivent être alimentées avec de l’énergie propre. C’est pourquoi il faut accélérer la réalisation du projet d’interconnexion électrique qui vise à acheminer l’énergie renouvelable, à partir des Provinces du sud, vers le Centre et le Nord. A cet égard, Nous appelons au développement d’une industrie nationale de dessalement de l’eau, à la création de filières de formation d’ingénieurs et de techniciens spécialisés, à l’encouragement de la constitution d’entreprises nationales spécialisées dans la réalisation et l’entretien des stations de dessalement. A ce propos, Nous tenons à souligner de nouveau qu’aucune négligence, aucun retard, aucune mauvaise gestion ne sont tolérés dans une question aussi cruciale que l’eau. Cher peuple, Eu égard aux efforts déployés pour assurer l’accès de tous à l’eau, nous devons nous dire la stricte vérité au sujet de la rationalisation de l’utilisation de l’eau : il est, en effet, totalement insensé de dépenser des dizaines de milliards pour la mobilisation des ressources hydriques alors que des formes de gaspillage et de mésusage de l’eau persistent.
De fait, la préservation de l’eau est une responsabilité nationale qui engage toutes les institutions et tous les acteurs. Ce devoir incombe également à tous les citoyens. A cet égard, Nous appelons les autorités compétentes à plus de fermeté dans la protection du domaine public hydraulique, à l’opérationnalisation de la police de l’eau, à la lutte contre le phénomène d’exploitation abusive et de pompage anarchique des eaux. De même, outre la généralisation de l’irrigation goutte-à-goutte, Nous appelons énergiquement à davantage de coordination et de cohérence entre la politique hydrique et la politique agricole, surtout pendant les périodes de pénurie. Dans le même cadre, Nous donnons Nos orientations pour l’adoption d’un programme plus ambitieux de traitement et de réutilisation des eaux. De fait, les volumes ainsi traités peuvent représenter une source importante pour couvrir les besoins des secteurs de l’irrigation, de l’industrie et d’autres activités. Enfin, Nous tenons à souligner la nécessité d’encourager l’innovation dans le domaine de gestion de l’eau et de mettre à profit les nouvelles technologies y afférentes. S’agissant des provinces du Sud du Royaume, force est de constater que les stations de dessalement réalisées ont contribué à insuffler une forte impulsion au développement socio-économique de la région. Aussi, Nous orientons vers l’extension de la station de Dakhla et le relèvement futur de la capacité de production des autres stations. Pour cela, il convient d’exploiter le grand potentiel en énergies propres que recèlent ces provinces afin de satisfaire les besoins des populations et répondre aux exigences des secteurs productifs comme l’agriculture, le tourisme, l’industrie et bien d’autres filières. Cher peuple, L’intérêt que Nous attachons aux affaires internes de notre pays ne saurait Nous détourner de la tragédie du peuple palestinien frère. Aussi, en Notre qualité de Président du Comité Al-Qods, Nous avons œuvré à l’ouverture d’une voie inédite pour acheminer des aides alimentaires et médicales urgentes à nos frères à Gaza. Avec le même engagement responsable, Nous continuons à appuyer les initiatives constructives visant à trouver des solutions pratiques pour la conclusion d’un cessez-le-feu concret et durable et le redressement de la situation humanitaire. De plus, l’aggravation de la situation dans la région exige de sortir de la logique de gestion de crise en faveur de la recherche d’une solution définitive à ce conflit, selon l’optique suivante : Premièrement : Si parvenir à la cessation des hostilités à Gaza est une priorité urgente, ceci doit se faire en parallèle avec l’ouverture d’un horizon politique susceptible d’instaurer une paix juste et durable dans la région. Deuxièmement : Le recours aux négociations pour ressusciter le processus de paix entre les parties palestinienne et israélienne impose de barrer la route aux extrémistes de tous bords. Troisièmement : La sécurité et la stabilité ne seront totalement insaturées dans la région que si cette dynamique est inscrite dans le cadre de la Solution à deux Etats, aux termes de laquelle Gaza est partie intégrante des territoires de l’Etat palestinien indépendant, avec Al-Qods Oriental comme capitale.
Cher peuple,
Concourir à l’essor de la Nation, à la défense de ses intérêts supérieurs et de ses Causes justes est une responsabilité qui échoit à l’ensemble des citoyennes et des citoyens. A ce propos, Nous tenons à exprimer la fierté que Nous inspirent les efforts déployés par toutes les forces vives de la Nation et les acteurs nationaux, publics et privés, pour assurer au pays progrès et développement. C’est aussi l’occasion pour Nous de rendre un hommage particulier à Nos Forces Armées Royales, à la Gendarmerie Royale, à l’Administration territoriale, à la Sûreté nationale, aux Forces Auxiliaires et à la Protection civile, toutes composantes confondues, pour leur mobilisation constante, sous Notre commandement, à défendre l’unité nationale et à préserver la sécurité et la stabilité du pays. A cet égard, Nous nous recueillons avec ferveur à la mémoire des valeureux martyrs de la Nation, au premier rang desquels Notre Auguste Grand-Père, feu Sa Majesté le Roi Mohammed V et Notre Illustre Père, feu Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu les ait en Sa sainte miséricorde. Pour conclure, il n’y a rien de mieux qu’un verset du Saint-Coran où Dieu décrète : «Dieu a fait descendre du ciel une eau par laquelle Il fait revivre la terre après sa mort ». Véridique est la parole de Dieu. Wassalamou alaikoum wa rahmatoullah wa barakatouh”.

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