Les présidents américain et ukrainien vont discuter de la création d’un fonds d’investissement commun, dont une partie des revenus seront investis en Ukraine.
INTERNATIONAL – Il l’a traité de « dictateur » et l’a dit responsable de la guerre en Ukraine… mais il finit par le recevoir à Washington. C’est peu dire, donc, que la rencontre de Donald Trump et de Volodymyr Zelensky dans la capitale fédérale américaine ce vendredi 28 février est très attendue.
Les deux chefs d’État doivent notamment signer un accord sur les minerais stratégiques ukrainiens, âprement négocié par les deux partis. Le président américain, qui dit désormais avoir « beaucoup de respect » pour son homologue ukrainien, a vraisemblablement adouci le ton pour parvenir à un « deal » avec Kiev. Dans une première déclaration en présence de son homologue, le dirigeant américain a évoqué « un accord très équitable ».
« Nous allons creuser, creuser, creuser », s’était réjoui Donald Trump quelques heures plus tôt après qu’un « accord-cadre » a été trouvé sur la question de l’accès aux ressources du sous-sol ukrainien, exigée par le locataire de la Maison Blanche en compensation de l’aide militaire et financière versée depuis trois ans. Mais les contours du « deal » restent assez flous à ce stade, que ce soit sur le volet financier ou sur les « garanties de sécurité » réclamées par Kiev pour faire face à la Russie.
Un fonds d’investissement américano-ukrainien
L’accord-cadre établit un fonds d’investissement commun dans les métaux et les hydrocarbures, selon des informations confirmées par l’AFP. Le « deal » ne correspondant toutefois pas aux exigences initiales du président américain, qui voulait la mention d’un montant de 500 milliards de dollars, disparu du texte final.
Les « dispositions de l’accord sont désormais bien meilleures pour l’Ukraine », d’après une source citée par la BBC, qui a interrogé mercredi 26 février Volodymyr Zelensky sur les montants discutés avec Washington. Ce dernier s’est contenté de répondre qu’il était « trop tôt pour parler d’argent ». Le fonds américano-ukrainien serait censé réinvestir une partie de ses revenus en Ukraine, selon plusieurs médias américains.
Reste aussi à savoir comment l’exploitation des sous-sols ukrainiens pourra s’organiser. Le pays concentre quelque 5 % des ressources minières mondiales, mais celles que Donald Trump convoite – notamment le manganèse et le graphite – sont pour la plupart inexploitées, difficiles à extraire, ou de facto sous contrôle russe, car dans des territoires occupés.
Pas de garanties de sécurité pures et dures
Le président ukrainien a en revanche réaffirmé auprès du média britannique son souhait que l’accord contienne « une phrase sur les garanties de sécurité pour l’Ukraine ». « Il est important qu’elle soit là », a-t-il insisté, faute de quoi « nous n’aurons pas de cessez-le-feu, rien ne fonctionnera, rien ».
D’après le New York Times, l’accord-cadre ne mentionne que « vaguement » la question des garanties de sécurité, malgré l’insistance de Kiev sur ce point. La version qu’a pu consulter le quotidien américain prévoit que les États-Unis « soutiennent les efforts de l’Ukraine pour obtenir des garanties de sécurité nécessaires à l’établissement d’une paix durable ». Mais en coulisses, Donald Trump continue de dire qu’il ne fournira pas de garanties « au-delà de très peu » et compte « demander à l’Europe de s’en charger ».
« Mais l’idée est qu’avec un investissement conjoint dans les ressources du pays, les États-Unis resteront impliqués dans la sécurité et la stabilité », soulignent Gracelin Baskaran et Meredith Schwartz dans une note d’analyse du Center for Strategic and International Studies. Donald Trump lui-même a dit jeudi que cet accord fonctionnerait comme une sorte de « filet de sécurité ». « Je ne pense pas que quiconque va chercher des ennuis si nous sommes [en Ukraine] avec beaucoup de travailleurs » pour exploiter des minerais, a ajouté le président américain.
Source: https://www.huffingtonpost.fr/
https://www.youtube.com/watch?v=Ch0q31cfEIQ