Poids lourd financier et médiatique dans la campagne pour les républicains, l’homme le plus riche du monde se verrait bien rejoindre l’administration de Donald Trump fraîchement réélu.
ÉTATS-UNIS – « Une star est née. » Ces mots, ce sont ceux de Donald Trump qui, fraîchement réélu à la tête de la Maison Blanche ce mercredi 6 novembre, a salué toute son équipe, dont un homme sans qui sa campagne n’aurait sans doute pas eu la même teneur : Elon Musk, « un personnage, un génie », selon le 47e président des États-Unis.
« Jeu, set et match », a quant à lui tweeté l’homme le plus riche du monde, quelques heures avant même que soit officialisée la victoire du candidat républicain. Une photo de lui discutant avec Donald Trump et le patron de l’UFC Dana White a ensuite été partagée, accompagnée d’une légende promettant un avenir « émoji flamboyant » au pays.
Elon Musk a joué un rôle crucial dans l’élection de Donald Trump. D’un point de vue financier, d’abord. Il a, par exemple, fait don de plus de 75 millions de dollars entre juillet et septembre, et lancé une loterie quotidienne consistant à offrir un million de dollars à un électeur inscrit dans l’un des sept États décisifs pour la victoire et signataire d’une pétition conservatrice.
En meeting et sur les réseaux sociaux, aussi. Le patron de X n’a pas seulement permis une visibilité accrue des contenus de droite sur la plateforme depuis son rachat de Twitter. Il a lui-même fait de son compte (suivi par plus de 200 millions d’abonnés) une caisse de résonance pro-Trump, notamment sur les questions de genre et d’immigration, ou dans son relais de fake news et théories du complot.
« Je suis prêt à servir »
L’implication du milliardaire n’est peut-être pas dénuée d’intérêts personnels. « Je suis prêt à servir », a-t-il tweeté dans le courant du mois d’août, accompagnée d’une image de lui générée par une IA le représentant sur un podium avec la mention « Département de l’efficacité gouvernementale ».
Les lettres D.O.G.E pouvant, ici, faire référence au Dogecoin, une cryptomonnaie sur laquelle Elon Musk s’exprime souvent, la sincérité de son message peut être mise en doute. Il a tout du moins été publié quelques heures à peine après une interview de Donald Trump, interrogé par Reuters sur l’avenir de son ami s’il était élu.
L’inviterait-il à rejoindre son administration ? « C’est un homme très intelligent, a alors répondu le candidat en campagne. Je le ferais certainement. S’il le voulait, je le ferais certainement. C’est un homme brillant. » Et pourquoi pas prendre la tête d’une « commission sur l’efficacité du gouvernement » en vue de « réformes » profondes, a-t-il émis.
Une nomination qui soulèverait de possibles conflits d’intérêts, souligne l’AFP, étant donné le rôle essentiel de SpaceX dans les missions de l’agence spatiale américaine (NASA) et la dépendance de Tesla à l’égard des régulateurs américains, surtout concernant la technologie de conduite autonome. SpaceX et Tesla ont cumulé au moins 15 milliards de dollars de contrats du gouvernement américain dans les dix dernières années, selon le New York Times.
L’action de Tesla grimpe
« Plusieurs raisons l’ont poussé à s’engager derrière les républicains, note à son tour le journaliste américain et coauteur du livre Plainte contre X Ryan Mac au Nouvel Obs, mais la principale est d’espérer lever les dizaines de procédures à l’encontre de ses entreprises ». Des dizaines d’enquêtes ouvertes par différentes administrations américaines ciblent les sociétés de l’homme d’affaires, pointant entre autres la sécurité des voitures Tesla ou les dégâts causés par les fusées SpaceX.
Si au cours de la campagne, Elon Musk s’est amusé d’être qualifié de futur « secrétaire d’État à la réduction des coûts », il a lui-même déjà proposé des coupes budgétaires de deux milliers de milliards de dollars dans les dépenses publiques. Ces suggestions peuvent-elles aboutir ?
Ce mercredi, Donald Trump n’a encore confirmé aucune des hypothèses. Mais son hommage à l’oligarque dans son discours a fait grimper l’action du groupe Tesla de plus de 15 %, laissant sans doute espérer les parieurs que la proximité entre les deux hommes se transforme maintenant à la Maison Blanche.
Source: Le HuffPost