Poutine écarte l’option nucléaire dans le conflit en Ukraine

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Le chef du Kremlin avait brandi cette menace à plusieurs reprises depuis le lancement de son offensive militaire en Ukraine. Au forum de Saint-Pétersbourg, il a promis vendredi que la Russie deviendrait la quatrième économie au monde.

« Nous voyons ce qu’est le caractère russe. Nous comptons dessus. Et nous n’avons donc pas besoin de l’arme nucléaire… ». Devant l’élite politique et d’affaires russe tout acquise à sa cause, Vladimir Poutine a ce vendredi une nouvelle fois promis la victoire en Ukraine. « Sans brandir l’arme nucléaire », a insisté le chef du Kremlin. Habitué à inverser la narratif dans son bras de fer avec l’ouest, il a assuré ne jamais avoir agité cette menace malgré ses nombreuses déclarations provocatrices en plus de deux ans d’ « opération militaire spéciale » en Ukraine.

Au forum économique de Saint-Pétersbourg, au contraire, Vladimir Poutine a été clair, une première depuis le début du conflit : « Le recours au nucléaire est possible en cas exceptionnel – menace sur la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays. Je ne pense pas que ce soit le cas. »

Mais, il a aussi prévenu : « les armes nucléaires tactiques russes sont quatre fois plus puissantes aujourd’hui » que celles lancées par les Etats-Unis sur le Japon à la fin de la seconde guerre mondiale. Une manière d’entretenir toute de même la menace après une heure de discours à la tribune puis près de trois heures de conversation avec Sergueï Karaganov. Cet influent politologue pro-Kremlin, l’an passé, avait suggéré une frappe nucléaire limitée pour forcer l’Occident à reculer en Ukraine et éviter une troisième guerre mondiale.

Plein d’assurance sur le plan économique
Vladimir Poutine, qui n’a d’ailleurs pas écarté un possible changement de la doctrine nucléaire nationale, s’est montré d’autant plus confiant que son armée ne cesse d’avancer au Donbass. « Les troupes russes repoussent progressivement l’ennemi », a-t-il expliqué, assurant que, depuis le début de l’année, 47 centres d’habitation et 880 kilomètres carrés ont été « libérés ». Il a confirmé que le complexe militaro-industriel fonctionne à plein régime. « La Russie a multiplié par plus de vingt sa production de munitions et est plusieurs fois en avance sur l’ennemi en matière de technologie aéronautique », a précisé le président.

Sur le front économique, Vladimir Poutine a montré pareille assurance dans son discours au forum de Saint-Pétersbourg, habituel grand rendez-vous du président avec ses élites. Avec un message en guise de promesse – mais aussi de pied de nez aux sanctions occidentales contre Moscou : entrer dans le Top 4 des plus grandes économies du monde. Le ministère russe prévoit un PIB en hausse de 2,8 % en 2024, mais avec une inflation plus élevée et un rouble plus faible. Au premier trimestre de cette année, la croissance s’est élevée à 5,4 %, après une hausse de 3,6 % l’an passé.

La reprise de la Russie, après la crise de 2022, repose en grande partie sur la production d’armes et de munitions financée par l’Etat. L’économie a dépassé celle du Japon pour devenir la quatrième économie mondiale en termes de PPA (parité de pouvoir d’achat), selon les données révisées de la Banque mondiale publiées début juin. Le Fonds monétaire international a pour sa part relevé ses prévisions de croissance pour 2024, de 2,6 % à 3,2 %, soulignant de fortes dépenses publiques et des investissements liés au complexe militaro-industriel.

Diatribe contre les Etats-Unis
« L’année dernière, la part des paiements des exportations russes dans les monnaies dites « toxiques » d’Etats hostiles (NDLR : dollar et euro) a diminué de moitié, tandis que la part du rouble dans les transactions d’exportation et d’importation augmente – elle approche aujourd’hui les 40 % », s’est félicité Vladimir Poutine.

Il s’est lancé dans une longue diatribe contre la domination américaine sur l’économie mondiale. Selon le président, les Etats-Unis exploitent leur position de monopole sur le marché financier. Mais il s’est réjoui : leur part dans la structure internationale est en déclin, « ce qui constitue un pas vers un système financier mondial multipolaire ». Enfin, le chef du Kremlin a confié que la Russie est en train de concevoir un système de paiement indépendant « qui ne sera pas soumis à des sanctions ni à toute autre pression ». Un projet mené dans le cadre du BRICS, cette organisation constituée avec le Brésil, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud mais que Moscou veut désormais étendre à d’autres pays du « sud global ».

Benjamin Quénelle (Correspondant à Moscou)

Source: https://www.lesechos.fr/

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16 COMMENTAIRES

  1. President Poutine ce serait tellement beau et honnête de voir une bombe atomique sur Paris, Londres, Kiev, Washington DC, et Berlin! BRAVO D’AVANCE

  2. Infos / A La Une / Iran / Moyen-Orient / L’INFO EN CONTINU
    Portrait: Saïd Jalili, ancien négociateur en chef du nucléaire fait partie des candidats validés
    Sunday, 09 June 2024 6:19 PM [ Last Update: Sunday, 09 June 2024 7:34 PM ]
    US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
    Saeed Jalili, candidat validé à la présidentielle du 28 juin 2024.
    Par l’équipe du site PressTV

    Le Conseil des gardiens de la Constitution, un organe de supervision le processus électoral, composé de 12 membres, a validé six candidats à la prochaine élection présidentielle iranienne prévue pour le 28 juin.

    Parmi ceux dont la candidature a été validée figure Saïd Jalili, ancien négociateur en chef du nucléaire et secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, la plus haute instance de sécurité du pays.

    Jalili a été l’un des premiers à déposer sa candidature à la présidentielle le 30 mai.

    Après avoir rejoint la course, il a déclaré aux médias que le pays était confronté à une « opportunité historique » qui ne devait pas être ignorée, soulignant que le prochain président devrait être conscient de l’importance du capital national.

    L’élection présidentielle est prévue pour le 28 juin, après une période de campagne qui durera deux semaines et des débats télévisés qui seront animés par la télévision publique IRIB.

    Homme politique et administrateur chevronné, Jalili a occupé de nombreux rôles importants tout au long de sa carrière publique.

    Il est né à Machhad, dans le nord-est du pays, en 1965, de Mohammad Hassan Jalili, professeur de français. Sa mère était originaire d’Ardabil, une ville du nord-ouest de l’Iran.

    Saïd Jalili a terminé ses études primaires et secondaires dans sa ville natale de Machhad.

    Durant la guerre imposée par l’Irak de Saddam Hussein à l’Iran dans les années 1980, soutenue par l’Occident, il a servi sur le front de la guerre, où il a été grièvement blessé en 1986, y perdant une partie de sa jambe droite.

    Jalili a officiellement débuté sa carrière diplomatique et politique en 1989 en rejoignant le ministère des Affaires étrangères.

    Entre 1991 et 1996, il a dirigé le Bureau d’inspection du ministère et, en 1998, il a été nommé directeur adjoint du Département pour l’Amérique du Nord et l’Amérique centrale.

    En 2001, il a été nommé directeur de la planification politique au Bureau du Leader de la Révolution islamique.

    Il s’est inscrit à l’Université Imam Sadiq à Téhéran, où il a terminé sa thèse de doctorat intitulée « Le paradigme de la pensée politique de l’Islam dans le Saint Coran », qui deviendra plus tard le livre « La politique étrangère du Prophète ».

    Pendant plusieurs années, Jalili a enseigné les sciences politiques à l’Université Imam Sadiq.

    Élection anticipée en Iran: six candidats validéshttps://t.co/vqQ6VnTvc7

    — Press TV Français (@PressTVFrench) June 9, 2024
    En 1992, il épouse Fatemeh Sajjadi, avec qui il a un fils, Sajjad.

    De 2007 à 2013, Jalili a été secrétaire de la plus haute instance de sécurité du pays et également négociateur principal avec les États occidentaux sur le programme nucléaire iranien.

    On se souvient de lui comme d’un négociateur ferme et méticuleux qui ne faisait aucune concession.

    Jalili était très critique par rapport à l’accord nucléaire de 2015 avec six puissances mondiales, estimant que l’Iran ne devrait pas faire de concessions et que le développement économique ne devrait pas dépendre de la volonté des puissances étrangère.

    Après avoir quitté ses fonctions en 2013, il a été nommé au Conseil de discernement du bien de l’Ordre islamique par le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei.

    Lors de l’élection présidentielle de 2013, il s’est présenté avec le slogan « Une vie vertueuse », terminant troisième avec plus de quatre millions de voix.

    Il s’est présenté à nouveau à la présidence en 2021, mais s’est retiré au profit d’Ebrahim Raïssi, qui a finalement remporté une victoire écrasante.

    Saïd Jalili a souligné l’importance de reconnaître l’importance de l’élection et d’apprécier le potentiel de la nation. Jalili a cité l’aveu des responsables américains selon lesquels la politique de « pression maximale » de Washington avait échoué, arguant que l’Iran se trouvait face à une opportunité historique.

    Jalili a souligné la nécessité de « décisions précises » axées sur les priorités et la justice, garantissant le droit de chaque Iranien de participer au progrès du pays.

    Il a souligné la nécessité d’une participation maximale du public pour parvenir à la croissance et au progrès.

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    SOURCE: FRENCH PRESS TV
    Iran candidat élection présidentielle Saeed Jalili portrait 28 juin
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    • President Putin, Russian government plus military will deliver victory Africa expect them to deliver in Ukraine. It is great news to hear of Russia ongoing economic rise. It go to show younger African leaders know how to choose reliable partners who are winners.
      Henry Author Price Jr aka Kankan

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