Des négociations pour la paix entre Kiev et Moscou pourraient se mettre en place dans les prochains mois. Face à cette possibilité, les pays occidentaux ont promis de ne pas exclure l’Ukraine.
À l’heure où l’hypothèse de négociations de paix est de plus en plus évoquée, Moscou pointe Paris du doigt. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a affirmé jeudi que la France avait cherché à établir « un dialogue sur la question ukrainienne » avec la Russie, sans impliquer Kiev.
Les pays occidentaux, qui cherchent à afficher un front uni dans leur soutien à Kiev, ont maintes fois répété qu’aucune décision ne pouvait être prise sur l’Ukraine derrière son dos.
« Je n’entrerai pas dans les détails pour ne pas décevoir qui que ce soit mais, à plusieurs reprises, nos collègues français ont lancé des appels par le biais de canaux confidentiels : laissez-nous aider, établissons un dialogue sur la question ukrainienne. D’ailleurs, sans l’Ukraine », a déclaré Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse. Un discours qui irait à l’encontre de ce que « l’Occident ne cesse de répéter : pas un mot sur l’Ukraine sans l’Ukraine », a-t-il ajouté.
« Nous n’avons pas refusé », a affirmé Sergueï Lavrov, disant les responsables russes « prêts à écouter ». Sergueï Lavrov n’a pas indiqué quand ces contacts supposés auraient eu lieu, ni exactement sur quels sujets ils portaient. Et la France n’a pour l’heure pas réagi à ces allégations.
Lavrov évoque un « comportement ambigu » de la France
L’hypothèse de négociations de paix pour mettre fin au conflit en Ukraine, déclenché par l’assaut russe de février 2022, est de plus en plus évoquée à moins d’un mois du retour à la Maison Blanche de Donald Trump. Le républicain, déjà président de 2017 à 2021, a maintes fois promis de rétablir la paix en Ukraine « en 24 heures » et a appelé à un « cessez-le-feu immédiat » ainsi qu’à des pourparlers.
Mais le flou qui entoure son plan suscite l’inquiétude de l’Ukraine. En difficulté sur le front et très dépendante de l’aide occidentale, elle craint d’être contrainte à un accord défavorable. La semaine dernière, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté les Occidentaux à l’unité lors d’un sommet à Bruxelles. « C’est seulement ensemble que les États-Unis et l’Europe peuvent vraiment arrêter (le président russe Vladimir) Poutine », a-t-il dit.
Jeudi, Sergueï Lavrov a de son côté dénoncé le « comportement ambigu » de la France vis-à-vis du conflit ukrainien. Car en parallèle des propositions pour des entretiens sans Kiev, Paris fait partie des États européens qui ont évoqué l’hypothèse de l’envoi de troupes en Ukraine. Ce type de déclarations « n’incite pas à prendre au sérieux » les positions françaises, estime Sergueï Lavrov.
Source: https://www.leparisien.fr/