Pour conduire et surtout gagner une guerre de haute intensité, il faut une économie solide. Or :
L’Europe de l’Ouest (UK-UE) est en grande difficulté
Puissance en déclin rapide, le Royaume-Uni est à l’arrêt. De la crise du pouvoir d’achat au Brexit chaotique, en passant par l’endettement record et le changement de gouvernement, la croissance britannique est aujourd’hui la plus faible d’Europe.1
Les deux moteurs de l’UE (Allemagne et France) sont en panne
L’Allemagne est au bord de l’effondrement. En février 2022 le chancelier Scholz révisait en profondeur la géopolitique allemande après 70 ans d’une doctrine commerciale qui avait fait le succès de l’Allemagne. La prolongation de la guerre en Ukraine ainsi que les crises économique, énergétique et migratoire sont en train d’accélérer l’effondrement industriel et politique d’une Allemagne en récession depuis deux ans.
La coalition au pouvoir vient d’exploser et de nouvelles élections législatives anticipées viennent d’être annoncées pour le 11 février 2025. Scholtz va se faire éjecter et une nouvelle coalition, fragile elle aussi, va se mettre en place. On ne se lance pas dans une guerre contre plus fort que soi avec une coalition fragile et une majorité de l’opinion qui rejette la guerre.
La France n’est pas en reste. Elle est dans la tourmente économique : récession, chômage, déficits budgétaire et commercial, faillites d’entreprises, dette en hausse : «La France s’effondre : peut-on encore arrêter le massacre ?».Il faut cesser de rêver. La France ne peut envisager la guerre contre beaucoup plus fort qu’elle avec une gouvernance et une économie moribondes et des forces armées Bonzaï et échantillonnaires.
On me rétorquera que l’OTAN est une alliance formidable de 32 États, présumés riches, et qu’elle est donc naturellement puissante. C’est, selon moi, une conclusion erronée qui était encore valable il y a 20 ou 30 ans, mais qui ne l’est plus.
L’OTAN de 2024 est devenue une addition de faiblesses, de forces armées nationales sous dimensionnées, sous entraînées, sous équipées, sous financées, plus ou moins bien organisées et dirigées, qui se dispersent aujourd’hui sur plusieurs fronts (sécurité intérieure et engagements extérieurs dont l’Ukraine, le Proche et Moyen-Orient et la mer de Chine). On voit mal ce qui pourrait améliorer la situation à court terme, surtout avec l’élection de Donald Trump aux USA et le déclin actuel évident des économies de l’Occident otanien. Plus les jours passent, plus Vladimir Poutine doit boire du petit lait à voir l’Occident otanien s’effondrer sur lui-même. C’est une sorte de revanche de 1990…
En septembre 2024, selon les données d’Eurostat, la Russie est redevenue le principal fournisseur de gaz de l’Union européenne pour la première fois depuis le printemps 2022. L’Europe a acheté pour 1,4 milliard d’euros de gaz à la Russie, soit un tiers de plus que le mois précédent. On mesure l’immense hypocrisie de certains pays membres de l’UE qui prétendent toujours avoir réduit leur dépendance au gaz russe, mais qui continuent d’enrichir leur adversaire désigné.
Source: https://reseauinternational.net/