L’annonce de la visite de Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, au Tchad n’a pas laissé l’opinion publique indifférente à travers le continent africain sur dans les pays francophones. Alors que le pays renforce ses liens avec Moscou, un sentiment d’expectative mêlé d’épatement règne. Cette visite annonce-t-elle un basculement géopolitique pour le Tchad, longtemps considéré comme un bastion de la France en Afrique centrale ?
L’élection de Mahamat Idriss Déby à la présidence en 2021 a ouvert un nouveau chapitre pour le Tchad. Certains y voient une opportunité de rompre avec la dépendance historique envers l’Occident et de tracer une voie plus autonome. Le renforcement des liens avec la Russie s’inscrit-il dans cette dynamique ? La jeunesse tchadienne, avide de changement et de développement, aspire à un partenariat « gagnant-gagnant » avec Moscou. La Russie, de son côté, cherche à étendre son influence sur le continent africain et pourrait trouver au Tchad un allié stratégique.
L’enjeu sécuritaire reste central dans la relation entre le Tchad et la Russie. N’Djamena, engagé dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, pourrait être tenté de se tourner vers Moscou pour diversifier ses partenaires militaires et obtenir un soutien accru face aux groupes armés. La Russie, forte de son expérience en Syrie et en République centrafricaine, se présente comme une alternative crédible à la France, dont l’engagement au Sahel est de plus en plus contesté. Cependant, ce rapprochement avec Moscou pourrait inquiéter certains partenaires occidentaux du Tchad notamment Paris et Washington.
Il y a quelques jours, l’armée russe a intervenue pour aider l’armée tchadienne à libérer 21 soldats tchadiens capturés par des combattants de groupes armés illégaux lors d’une opération de déminage dans la région du Tibesti il y a neuf mois. Cette intervention a été perçue comme un geste de solidarité et de coopération entre la Russie et le Tchad, soulignant ainsi l’importance de la collaboration internationale dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui menacent la sécurité et la stabilité de nombreux pays africains. L’action de l’armée russe a été saluée à travers le continent africain comme une preuve de soutien envers les forces armées africaines et un signal fort envoyé aux groupes armés illégaux qui cherchent à déstabiliser la région.
La visite de Sergueï Lavrov a également mis en lumière l’importance des enjeux économiques. Le Tchad, riche en ressources naturelles (pétrole, uranium, or), est en quête d’investissements étrangers pour développer son économie et améliorer les conditions de vie de sa population. La Russie, forte de ses expériences et désireuse de s’implanter durablement en Afrique, pourrait trouver au Tchad un terrain fertile pour ses intérêts géostratégiques. Des accords de coopération économique et commerciale pourraient voir le jour dans des secteurs clés tels que l’énergie, les infrastructures et l’agriculture.
«il faut que nos amis tchadiens dresse une liste des domaines dans lesquels ils voudraient avoir notre appui», a insisté Sergueï Lavrov.
L’impact de ce rapprochement sur la scène internationale ne passera pas inaperçu. La France, alliée historique du Tchad, observera de près l’évolution de la situation. Paris, qui a récemment redéployé ses forces au Niger, pourrait voir d’un mauvais œil l’influence grandissante de Moscou dans son ancien pré-carré. Les États-Unis, engagés dans une rivalité croissante avec la Russie sur la scène mondiale et récemment déloger du Tchad et du Niger, pourraient également chercher à contrer l’influence russe au Tchad.
A la question de savoir, si cette visite du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de la Russie ne va pas empoisonner les relations entre le Tchad et la France, Abderaman Koulamallah, répond qu’il ne voit pas en quoi les relations du Tchad avec la Russie doit avoir un impact sur les relations avec la France. Le Tchad est un pays souverain « Nous ne sommes esclaves de personnes. Ni de la France, ni de la Russie, ni d’aucune puissance», martèle Abderaman Koulamallah, Ministre tchadien des affaires étrangères.
« Notre relation avec le Tchad ne va pas influencer le rapport du Tchad avec la France. Nous ne choisissons pas nos amis et nos ennemis, c’est la France qui demande aux autres de choisir leurs amis et leurs ennemis », ajoute Sergueï Lavrov.
« Le Tchad est indépendant et libre. Il peut nouer de partenariat avec n’importe quelle puissance mais encore faudrait-il qu’on apprenne des leçons du passé et ne pas remplacer un maître par un autre » estime Ahmat Adoum le directeur de publication du journal hebdomadaire le Quotidien du Sahel sur la chaîne télévision Tchad 24
L’avenir nous dira si la visite de Sergueï Lavrov marquera un tournant géopolitique majeur pour le Tchad. Une chose est certaine : N’Djamena est à un moment charnière de son histoire et ses choix auront des conséquences importantes sur son avenir et sur celui de la région. L’espoir d’un développement économique et social doit s’accompagner d’une vigilance accrue pour préserver la souveraineté et les intérêts du peuple tchadien.
« Plus de domination, l’ensemble des peuples africains doivent désormais exiger une transparence dans la signature des accords avec les puissances, car pour la conservation de leurs pouvoirs, certains de nos Chefs d’États sont capables de tout », ajoute Ahmat Adoum Moussa le DP du journal hebdomadaire le Quotidien du Sahel.
Il est encore trop tôt pour affirmer si cette visite marque un tournant décisif dans l’orientation géopolitique du Tchad. Le pays, confronté à de nombreux défis sécuritaires et économiques, doit naviguer avec prudence sur la scène internationale. La recherche d’un partenariat « gagnant-gagnant » est légitime, mais il est important que cela ne se fasse pas au détriment des valeurs démocratiques et de l’intérêt supérieur du peuple tchadien. Les regards sont désormais tournés vers N’Djamena et les prochains développements de cette alliance naissante.
Source: https://afrinz.ru/fr
le boulevard de la liberation de l’afrique est ouvert et ne se refermera pas en plein vol .
“…La recherche d’un partenariat « gagnant-gagnant » est légitime, mais il est important que cela ne se fasse pas au détriment des valeurs démocratiques et de l’intérêt supérieur du peuple tchadien….”
“… LES INTERETS SUPERIEURS DU PEUPLE…” JE PEUX COMPENDRE, MAIS QUAND AU “VALEURSDEMOCRATIQUES… (TCHADIENNES?), CELA ME BOUCHE UN COIN….
DEPUIS QUAND LE TCHAD EST DEVENU UN PAYS “DEMOCRATIQUE”?
c est un boulevard vers la liberte mondiale.
il suffit de detruire le dollars