Le rappeur Gims a déposé plainte avec sa compagne contre Booba pour des faits de harcèlement moral et de cyberharcèlement. Le parquet de Paris annonce l’ouverture d’une enquête.
C’est un nouvel épisode dans la passe d’armes entre deux rappeurs français, parmi les plus connus. Mais cette fois-ci, elle se déroule sur la scène judiciaire. Une enquête a été ouverte à Paris après une plainte déposée par le rappeur Gims et sa compagne visant une autre figure du milieu, Booba, a appris BFMTV ce jeudi 19 septembre, confirmant une information de l’Agence France presse (AFP).
Gims et sa compagne, connue du grand public sous le pseudonyme de Demdem, ont ont saisi la justice pour des faits de “harcèlement moral” et de “cyberharcèlement”, a-t-on appris de sources proches de l’affaire et des avocats du rappeur.
Dans cette plainte, déposée à la fin du mois d’août, auprès de la procureure de la République de Paris, – et que BFMTV a pu consulter – , les avocats du couple, Maître Rachel-Flore Pardo, Maître David-Olivier Kaminski et Maître Antonin Gravelin-Rodriguez, mettent en exergue que “dès le mois d’avril 2018, débutait les agissements frauduleux de M. Élie Yaffa (le nom de Booba NDLR) en matière de cyberharcèlement qui perduraient, a fortiori, au regard du nombre absolument impressionnant de ses admirateurs qui ne faisaient qu’encourager ces hostilités”.
Les avocats égrainent ensuite une longue liste de provocations, dénigrements et moqueries imputables au Duc de Boulogne via ses différents comptes sur les réseaux sociaux (Instagram, X, Tik-Tok), à l’encontre de leurs clients.
Un “harcèlement toxique”
Les conseils de Gims et de Demdem soulignent que Booba, le 27 juillet dernier, lors d’un festival à Nyons en Suisse, a pris à partie son public dans les termes suivants: “Je compte sur vous pour lui donner l’heure. Je compte sur vous les gars, sa femme, elle a insulté ma fille, ma petite fille que j’aime tant. Je compte sur vous pour lui rendre la monnaie sa pièce demain, cette petite s….”
Leurs avocats estiment également que “point culminant de la gravité des faits présentement dénoncés, Monsieur Élie Yaffa n’hésitait pas à écrire une chanson nommée Dolce Camara, dont les paroles insultantes sont les suivantes: riche comme Bongo, bang-bang. On les aime fraîches, bien michtos, qui savent accueillir comme Demdem”, mentionnant ainsi la compagne de Gims.
Dans la même plainte, les conseils de Gim et de Demdem rappellent aussi que Booba est “déjà mis en examen pour des faits similaires” à l’encontre de l’agente d’influenceurs, Magali Berdah et considèrent que ces agissements ont pour conséquence de “dégrader considérablement la vie quotidienne” de leurs clients et celle de leurs enfants.
“Il est grand temps que ce harcèlement toxique prenne fin, insiste Me David-Olivier Kaminski, l’un des conseils de Gims et de Demdem. Le harcèlement, ce n’est pas donner son point de vue, c’est commettre une infraction pénale et s’exposer à des poursuites judiciaires”.
Booba mis en examen dans une autre affaire
Les avocats de Booba ont cependant “réfuté” toutes les accusations de harcèlement. “On remarque qu’une partie des faits dénoncés portent sur son titre Dolce Camara, qui relève de la libre expression artistique de Booba. Il serait inquiétant pour l’avenir de l’état du droit que des créations artistiques puissent faire l’objet de poursuites pénales, de surcroît du chef de harcèlement moral”, ont ainsi expliqué Me Marie Roumiantseva et Me Gilles Vercken.
En 2022, Booba s’en était pris publiquement à l’agente d’influenceurs Magali Berdah sur les réseaux sociaux, l’accusant d’être liée à des escroqueries promues par des influenceurs.
Le rappeur avait annoncé un dépôt de plainte contre Magali Berdah pour “pratiques commerciales trompeuses”, mais la plainte a été classée sans suite.
De son côté, il a été mis en examen pour “harcèlement moral aggravé” à l’encontre de Magali Berdah et placé sous contrôle judiciaire.
Stéphane Sellami avec AFP
Source : BFMTV