Empêtré dans une grave crise politique, le Premier ministre canadien Justin Trudeau continue de perdre des soutiens dans son propre Parti libéral où les défections se multiplient, rapportent dimanche les médias locaux, avant des élections fédérales attendues au plus tard en octobre.
M. Trudeau essuie des vagues de coups depuis la démission surprise mi-décembre de sa vice-Première ministre, sur fond de désaccord quant à la façon d’aborder la guerre commerciale qui se profile avec Donald Trump, de retour le 20 janvier à la Maison Blanche. Le républicain a l’intention de faire passer à 25% les droits de douane sur les importations canadiennes et Chrystia Freeland, qui était aussi ministre des Finances du Canada, a claqué la porte en étalant ses divergences avec Justin Trudeau sur le sujet.
Le député libéral Chandra Arya a affirmé dimanche sur la chaîne publique CBC que des dizaines de ses collègues voulaient le départ du Premier ministre, alors que leur parti est minoritaire au Parlement. Plusieurs médias locaux rapportent que plus de 50 des 75 élus libéraux issus d’Ontario – l’État de la capitale canadienne Ottawa et de Toronto – ont retiré samedi leur soutien à M. Trudeau, lors d’une réunion pour discuter de son avenir. Interrogé sur ces informations de presse, M. Arya a répondu qu’une « majorité du caucus pense qu’il est temps pour le Premier ministre de se retirer ».
« Nous serons dans une situation impossible s’il reste », a estimé le député québécois Anthony Housefather, également sur CBC.
Justin Trudeau, au pouvoir depuis neuf ans, a de son côté procédé vendredi à un vaste remaniement de son gouvernement, annonçant des changements pour un tiers des ministères, sans faire mention des tensions actuelles. Il a toutefois entamé une réflexion sur son avenir, lui qui avait annoncé son intention de se représenter dans les mois à venir, les prochaines élections fédérales étant attendues d’ici octobre.
Jagmeet Singh, chef du Nouveau parti démocratique (NPD) et ancien allié de gauche de M. Trudeau, a indiqué ne plus soutenir le gouvernement.
Dans ce contexte, le Premier ministre, qui a mené les siens à deux victoires électorales en 2019 et 2021, est relégué à 20 points derrière son adversaire conservateur Pierre Poilievre dans les sondages. M. Poilievre a d’ailleurs réclamé l’organisation d’un vote avant la fin de l’année pour déclencher le nouveau scrutin, le Parlement ne devant normalement pas siéger avant le 27 janvier.
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