L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, suspend la participation du PPA-CI, son parti, à la Commission électorale indépendante (CEI), estimant que l’institution « ne rassure plus ».
« Depuis plusieurs mois, j’observe avec gravité le fonctionnement de la Commission électorale indépendante (CEI). J’observe, je réfléchis, j’analyse. Mais, aujourd’hui, je me dois de décider », a déclaré M. Gbagbo dans une note.
Pour Laurent Gbagbo, « la CEI n’est plus ce qu’elle prétend être. Elle n’est plus une institution indépendante. Elle est devenue l’instrument docile d’un pouvoir qui refuse l’alternance, qui refuse la transparence, et qui refuse l’inclusion ».
En outre, le président du PPA-CI martèle que l’organisation est devenue « un pouvoir qui a peur du verdict du peuple et qui tente, par tous les moyens, de le contourner. Face à cette situation, j’ai pris la décision de suspendre la participation du PPA-CI à la CEI ».
« Je le dis avec la plus grande responsabilité : je refuse de me rendre complice de ce qui est en train d’advenir à notre pays. Je refuse de cautionner un processus électoral qui porte déjà les stigmates de l’exclusion, de la fraude et de la manipulation. »
Il a soutenu que « la CEI, aujourd’hui, viole ses propres textes pour satisfaire les intérêts du pouvoir. Elle tente d’écarter des leaders de l’opposition de la course présidentielle. Elle refuse d’auditer une liste électorale gangrenée par des irrégularités massives ».
La Côte d’Ivoire, en 2011, rappelle-il, « a connu le pire. Et cela, à cause d’une CEI partiale, soumise, instrumentalisée par l’opposition d’alors, aujourd’hui au pouvoir ». Par conséquent, il demande à ses représentants à la CEI de « suspendre immédiatement toute activité jusqu’à nouvel ordre ».
« Tout le monde voit la crise monter. Tout le monde sent la tension. Tout le monde, sauf ceux qui dirigent aujourd’hui, aveuglés par leur volonté de conserver le pouvoir, même au prix de la destruction du pays. Nous n’en serons jamais complices », a affirmé M. Gbagbo.
« Nous demandons donc l’ouverture d’un dialogue politique sincère entre les principaux partis de l’opposition, la société civile et le pouvoir, pour remettre la Côte d’Ivoire sur le chemin d’élections crédibles, inclusives et apaisées », a-t-il lancé.
AP/Sf/APA
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