Les avocats de l’ex-famille dirigeante Bongo ont annoncé mardi à l’AFP avoir déposé une nouvelle plainte à Paris, pour dénoncer l'”arrestation” et la “séquestration” arbitraires au Gabon de plusieurs de ses membres, et assuré que l’ex-président Ali Bongo Ondimba avait entamé une grève de la faim en contestation.
Alors que le général Brice Oligui Nguema, à la tête du Gabon depuis le putsch d’aout 2023, doit se rendre à Paris dans les prochains jours, Mes François Zimeray et Catalina de la Sota ont transmis à l’AFP un communiqué annonçant leur dépôt d’une plainte avec constitution de partie à Paris.
Cette procédure vise à obtenir la désignation d’un juge d’instruction en France pour enquêter sur ces accusations.
Une première plainte simple déposée par l’épouse d’Ali, Sylvia Bongo, le 1er septembre, deux jours après le coup d’Etat, pour dénoncer cette détention arbitraire, a déjà été classée en octobre, d’après les avocats.
La nouvelle plainte dénonce une “arrestation illégale, la séquestration aggravée par des actes de tortures et les actes de barbarie commis à l’encontre d’Ali Bongo Ondimba, de Sylvia Bongo et de leurs fils Noureddin, Jalil et Bilal”, les quatre premiers étant présentés comme ressortissants français.
D’après les conseils, Noureddin Bongo a été “torturé à plusieurs reprises, battu avec un marteau et un pied-de-biche, étranglé, fouetté ou encore électrocuté au taser. Sylvia Bongo, contrainte d’assister aux tortures (…), a également été battue et étranglée, dans le cadre d’une dépossession sans limite des biens de la famille”.
“Face à ces traitements (…), l’ancien président Ali Bongo Ondimba et ses fils Jalil et Bilal entrent en grève de la faim”, affirment les avocats.
Ali, Jalil et Bilal ont quant à eux “été assignés à résidence, privés de moyens de communication avec l’extérieur et également soumis à des actes de torture”, soutiennent encore les conseils.
Pour Me François Zimeray, “les responsables de ces agissements auront à rendre compte devant la justice française. Il s’agit là d’atteintes à la personne humaine parmi les plus graves de notre Code pénal, dont les auteurs encourent une peine de réclusion criminelle pouvant être portée à perpétuité.”
Les avocats ont déjà demandé mi-mars à un groupe de travail de l’ONU de reconnaître leur “détention arbitraire” après le coup d’Etat de l’armée du 30 août 2023.
Populaire chez l’immense majorité des Gabonais pour avoir mis fin à 55 ans de “dynastie Bongo”, le général Brice Oligui Nguema, leader du putsch, a été proclamé président de transition par l’armée deux jours après le coup d’Etat du 30 août 2023.