Le diplomate américain Marco Rubio boycottera la réunion des ministres des affaires étrangères du G20 qui se tiendra en Afrique du Sud cette semaine. Cette annonce intervient alors que les tensions entre les Etats-Unis et l’Afrique du Sud ne cessent de croître.
Il s’agit de la première réunion des ministres des Affaires étrangères du groupe des principales économies du G20 depuis que l’Afrique du Sud a pris sa présidence en décembre de l’année dernière.
“Le G20 est un groupe à adhésion volontaire. Par conséquent, si un pays important comme les États-Unis semble ne pas y participer, c’est un signe négatif. D’un autre côté, c’est le début de l’administration Trump. La réunion a coïncidé avec le moment où le président Trump a soulevé la question du projet de loi sur l’expropriation. Il est donc possible qu’il s’agisse davantage de théâtre que de substance, mais c’est un développement préoccupant.”, a expliqué le Professeur Daniel D. Bradlow, Université de Pretoria à l’Associated Press.
La semaine dernière, le président Donald Trump a supprimé l’aide et l’assistance au gouvernement sud-africain dirigé par les Noirs comme il l’a stipulé dans un décret présidentiel. Il a déclaré dans ce document officiel M. Trump que les Afrikaners d’Afrique du Sud, qui sont les descendants de colons principalement néerlandais, étaient visés par une nouvelle loi qui permet au gouvernement d’exproprier des terres privées.
“L’année prochaine, les États-Unis sont censés succéder à l’Afrique du Sud à la présidence. Cela signifie que les États-Unis devraient jouer un rôle de soutien dans la gestion du G20 cette année. Et commencer par ne pas assister à la première réunion des ministres des affaires étrangères n’est pas la meilleure façon d’entamer cet arrangement. Les grandes puissances comme la Chine chercheront toujours à combler un vide si les États-Unis deviennent trop passifs. Mais je ne pense pas que ce soit la seule façon possible de procéder. Il y a un certain nombre d’autres pays qui sont des puissances moyennes, y compris l’Afrique du Sud, qui pourraient dire, vous savez, c’est une occasion de commencer à repenser la façon dont le monde est gouverné et, comment nous traitons les affaires internationales et le faire d’une manière qui est plus sensible aux besoins de tous les pays” a analysé le Professeur Bradlow.
Les analystes estiment que l’absence de Rubio représente l’indifférence de l’administration Trump à l’égard des organismes multilatéraux mais le secrétaire d’état des Etats Unis a accusé l’Afrique du Sud d'”antiaméricanisme” et a fait savoir qu’il ne participerait pas à la réunion du G20.
Le G20 est composé de 19 pays représentant certaines des plus grandes économies du monde, ainsi que l’Union européenne.
L’Afrique du Sud, première nation africaine à occuper la présidence du G20, affirme qu’elle utilisera sa position pour promouvoir les intérêts des pays les plus pauvres, notamment en ce qui concerne le refinancement de la dette et l’aide aux pays en développement pour atténuer les effets du changement climatique.
Le thème du G20 de cette année est “solidarité, égalité, durabilité”.
Source: https://fr.africanews.com/