Financement de Kadhafi : les confidences d’un proche de Sarkozy

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La chute brutale de Mouammar Kadhafi en 2011, après les frappes de l’OTAN soutenues par la France et les États-Unis, suivie de sa mort violente aux mains des rebelles libyens près de Syrte, prend aujourd’hui une résonance particulière. Le dirigeant libyen, passé en quelques mois du statut d’allié à celui d’ennemi, aurait-il financé la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 ? Cette question hante désormais les couloirs du tribunal correctionnel de Paris, où défilent les anciens proches du président.

Les dénégations d’un homme de l’ombre
Claude Guéant, figure centrale de l’appareil sarkoziste, multiplie les tentatives d’explication devant le tribunal. L’ancien secrétaire général de l’Élysée, qui fête ses 80 ans, peine à justifier ses nombreuses rencontres avec l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine. Des petits-déjeuners au prestigieux hôtel Astor aux dîners dans l’hôtel particulier parisien de l’homme d’affaires, en passant par des voyages en Arabie saoudite, les occasions n’ont pas manqué. Pourtant, celui qu’on surnommait « le cardinal » pour son goût du secret affirme n’avoir jamais su grand-chose des activités de son interlocuteur. Une position qui fait sourciller le Parquet national financier, rappelant que Takieddine était déjà connu pour son rôle d’intermédiaire dans les contrats d’armement, notamment l’affaire Karachi.

Un réseau d’influence aux ramifications complexes
Les relations avec la Libye de Kadhafi tissent une toile où se mêlent intérêts diplomatiques et soupçons de corruption. L’épisode de la rencontre avec Abdallah Senoussi, le redoutable chef des services secrets libyens condamné par la justice française pour l’attentat du DC-10 d’UTA, illustre cette ambiguïté. Claude Guéant assure avoir été « piégé » lors d’un dîner à Tripoli en 2005, ignorant qu’il allait rencontrer un homme condamné pour la mort de 170 personnes. Une « naïveté » qui laisse perplexe la présidente du tribunal, tant elle semble peu compatible avec le profil d’un ancien directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur.

L’avertissement tardif de Brice Hortefeux
L’ancien ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, autre fidèle de Nicolas Sarkozy, livre quant à lui un témoignage teinté d’amertume. Après avoir lui aussi fréquenté Takieddine, entre yachts sur la Côte d’Azur et voyages en Libye, il confie désormais à ses enfants : « Si un jour vous entendez le mot ‘intermédiaire’, partez en courant ». Un conseil qui résonne comme un aveu tardif des dangers de ces relations troubles avec des personnages aux multiples facettes, accusés aujourd’hui d’avoir orchestré un « pacte de corruption » entre Nicolas Sarkozy et le régime libyen.

Source: https://lanouvelletribune.info/

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