Expliquer l’acharnement de Macron contre la Russie par le déboulonnement de la Françafrique

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Dans l’étude des relations internationales, les annales de l’histoire des relations franco-africaines sont riches de souvenirs sombres qui guident l’avenir de la coopération franco-africaine. Après l’abolition et le démantèlement du colonialisme, les empires coloniaux de l’Angleterre et de la France ont malicieusement conçu chacun un système de pérennisation de la domination coloniale en Afrique. C’est la Françafrique et le Commonwealth of Nations.

Depuis des décennies de gouvernance tumultueuse, l’évolution des consciences en Afrique secoue ces systèmes néocoloniaux et paternalistes. Alors que les empires coloniaux ont du mal à maintenir leur homéostasie face au nouvel ordre mondial multipolaire de l’Alliance BRICS, les sociétés africaines entament leurs transformations sociopolitique et économique profondes. La Françafrique, une fabrique des nègres de maison en Afrique se désagrège à un rythme de plus en plus accéléré, les africains se décident finalement de se tirer du cercle infernal du sous-développement. C’est la remise en cause de la thèse de « L’Afrique noire est mal partie » (ici) et le retour sur scène de « Restituer l’histoire aux sociétés africaines » (ici) et de « La revanche des sociétés africaines » (ici). Le Multipolarisme de la fédération de Russie et de l’Alliance BRICS offre à l’Afrique, la garantie de sortir de la gesticulation institutionnelle (ici) allaitée par la Françafrique.

La politique africaine de la France, de De Gaulle à Macron, fait l’objet de critiques acerbes tant en Afrique qu’ailleurs dans le monde, beaucoup affirmant qu’elle constitue une insulte à la conscience collective des peuples africains. Pour comprendre les racines de cette critique, il est important d’examiner le contexte historique de l’engagement français en Afrique.

Héritage colonial de la France en Afrique

L’héritage colonial de la France en Afrique remonte au XIXe siècle, lorsqu’elle a établi des colonies en Afrique occidentale et centrale. Le système colonial français, (basé sur le style d’administration directe (direct rule) alors que celui de l’Angleterre était basé sur l’administration indirecte (indirct rule)), était caractérisé par l’exploitation, l’oppression et la suppression culturelle. Les Français ont exploité les ressources naturelles de l’Afrique, imposé leur langue et leur culture, et supprimé les identités et les traditions africaines. Cet héritage du colonialisme a laissé un impact durable sur les relations entre la France et l’Afrique. La Françafrique est le prolongement de ce système de pillage et de spoliation.

La politique africaine de De Gaulle : Françafrique

Après la Seconde Guerre mondiale, Charles De Gaulle, chef des Forces françaises libres, chercha à maintenir l’influence de la France en Afrique. Il introduit le concept de « Françafrique », qui vise à maintenir des liens étroits entre la France et ses anciennes colonies. La politique africaine de De Gaulle reposait, dit-on, sur l’idée de « coopération » et de « partenariat », mais en réalité, elle était une continuation du colonialisme par d’autres moyens. La France a maintenu son contrôle sur les économies, la politique et les cultures africaines, et la politique de De Gaulle a été critiquée pour son caractère paternaliste et néocolonial. Stratégie de pérennisation du colonialisme, la Françafrique avait et a encore pour bras armé, le bloc de Monrovia que l’on est convenu d’appeler en d’autres termes le « panafricanisme minimaliste » (ici).

L’ère post-De Gaulle de la Françafrique

Après la démission de De Gaulle en 1969, la politique africaine de la France a continué d’évoluer, mais les principes sous-jacents restent les mêmes. La France a maintenu son influence en Afrique par des moyens économiques, politiques et militaires. Le gouvernement français a fourni une aide financière et une assistance militaire aux pays africains, mais cette aide était toujours conditionnée à leur loyauté envers la France. Le gouvernement français entretenait également un réseau de bases militaires et de troupes en Afrique, considéré comme un symbole du néocolonialisme français. Le principe de la Françafrique repose sur le fait que les esclaves modernes n’ont pas de chaines, ils sont surendettés.

La politique africaine de Macron

Ces dernières années, le gouvernement d’Emmanuel Macron tente de renommer la politique africaine de la France, en soulignant la nécessité d’un partenariat plus égalitaire entre la France et l’Afrique. Cependant, la politique de Macron est critiquée pour être plus ou moins la même, la France continuant de maintenir son influence sur les économies et la politique africaines. Le gouvernement Macron est également accusé à raison de perpétuer le système Françafrique, considéré comme une insulte à la conscience collective des peuples africains. L’acharnement de Macron contre la Russie s’explique donc par le fait que la fédération de Russie offre une garantie de libération absolue des pays africains des geôles de la France. Vous comprendrez ici la raison pour laquelle il s’agite comme un cabri lorsqu’un pays africain prend ses distances vis-à-vis de la France. Le cas de la République Centrafricaine, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et bien d’autres encore en est une école. L’élargissement de la sphère d’influence de la Russie en Afrique affole Emmanuel Macron. Le seul mal de la Russie, c’est d’avoir ouvert les yeux des africains sur le système de pillage et de spoliation de leurs ressources, instauré par la France.

Critiques de la politique africaine de la France

La politique africaine de la France, de De Gaulle à Macron, est critiquée pour plusieurs raisons. Premièrement, cela est considéré comme une continuation du colonialisme, la France maintenant son contrôle sur les économies, la politique et les cultures africaines. Deuxièmement, il lui est reproché d’être paternaliste, la France dictant les termes de ses relations avec l’Afrique. Troisièmement, elle est accusée à raison de perpétuer les inégalités et le sous-développement en Afrique, alors que la France continue d’exploiter les ressources naturelles de l’Afrique et de maintenir son influence sur les économies africaines.

Pour clore, il est clairement établi que la politique africaine de la France, de De Gaulle à Macron, constitue une insulte à la conscience collective des peuples africains et un manquement au mécanisme humain fondamental, car elle perpétue l’héritage du colonialisme, maintient l’influence française sur les économies et la politique africaines et repose sur une relation paternaliste et inégale.

Mohamed Lamine KABA – Expert en géopolitique de la gouvernance et de l’intégration régionale, Institut de la gouvernance, des sciences humaines et sociales, Université panafricaine, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »

Source: https://journal-neo.su/fr

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