Samedi dernier, la disparition au Niger de quatre chauffeurs routiers marocains a jeté une ombre sur la zone frontalière instable entre le Burkina Faso et le Niger.
La disparition de quatre chauffeurs routiers entre Dori, au Burkina Faso, et Tera, au Niger, confirmée par l’ambassade du Maroc à Ouagadougou ainsi que par un syndicat marocain des transporteurs, a fait naître une vive inquiétude parmi les professionnels du secteur.
Les chauffeurs, à bord de trois camions – dont l’un était conduit par un chauffeur de réserve – circulaient sans escorte entre Dori, au Burkina Faso, et Tera, au Niger, deux localités situées au cœur d’une région marquée par une insécurité grandissante due à la présence de groupes jihadistes. Selon des sources diplomatiques, les camions ont disparu en cours de route, ce qui soulève des interrogations sur les circonstances exactes de cet enlèvement. La zone concernée est tristement connue pour ses menaces liées à l’extrémisme, un facteur qui alimente l’anxiété autour de cette disparition.
Face à cet événement, le syndicat marocain des transporteurs a exigé des clarifications de la part des autorités marocaines. Il a lancé un appel pressant au ministère des Affaires étrangères pour qu’il prenne des mesures immédiates afin de retrouver les chauffeurs disparus et d’apaiser ainsi les craintes des familles et des professionnels du secteur. En effet, ces disparitions viennent aggraver une situation déjà préoccupante pour les conducteurs marocains évoluant dans cette région de l’Afrique de l’Ouest, notamment dans le Sahel.
Le climat de violence s’est intensifié dans cette région depuis le début de l’année 2025. En janvier, une trentaine de camions marocains, opérant dans le cadre du transport international de marchandises, ont été la cible d’attaques armées dans la ville de Nioro du Sahel, située à la frontière entre le Mali et la Mauritanie. Ces attaques s’inscrivent dans un contexte de violences entre des groupes armés et l’armée malienne, particulièrement dans la région de Nioro du Sahel. Heureusement, ces assauts n’ont pas causé de victimes parmi les conducteurs, selon les sources du secteur, qui ont rapporté que les chauffeurs, bien que choqués, n’ont pas été blessés. Cependant, ces attaques ont causé d’importants dégâts matériels, avec des tirs sur les camions stationnés le long de la route frontalière.
L’attaque à Nioro du Sahel a également entraîné une situation de panique. Les chauffeurs ont été contraints de fuir la ville, se réfugiant dans des zones proches avant de revenir sur les lieux, une fois que l’armée malienne a repris le contrôle de la région. Cet épisode tragique souligne les risques encourus par les transporteurs dans des zones de plus en plus instables, où les menaces jihadistes et les conflits interethniques exacerbent les dangers.
Au-delà des inquiétudes immédiates suscitées par la disparition des chauffeurs, cette situation révélent les défis auxquels sont confrontés les professionnels du transport international en Afrique de l’Ouest. Alors que les tensions géopolitiques se multiplient, les risques pour les chauffeurs, souvent laissés à eux-mêmes dans ces régions de conflit, se font de plus en plus pressants. Les autorités marocaines devront intensifier leurs efforts pour assurer la sécurité de leurs ressortissants et pour préserver la fluidité du commerce international dans ces zones de crise.
MK/te/Sf/APA
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