Déplacements, Louvre, référendum… Comment Macron utilise les derniers leviers qu’il lui reste pour exister

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Depuis la dissolution, le Président a perdu de son influence. L’ancien « maître des horloges » n’a plus la main sur le cours du pays. Il est en déplacement dans le Nord ce mercredi.

POLITIQUE – Une bulle d’air. Pour sortir d’un Palais devenu désert, où les visiteurs du soir se font de plus en plus rares et les dossiers à traiter de moins en moins nombreux, Emmanuel Macron renoue avec le terrain. Il sera ce mercredi 28 janvier dans les Hauts-de-France, à la frontière belge, en visite à l’usine Framatome de Jeumont, spécialisée dans la production d’équipements pour le nucléaire, puis auprès d’élus locaux.

Un déplacement somme toute assez classique, mais qui revêt une dimension particulière dans le contexte politique que connaît la France depuis la dissolution. Aucune majorité à l’Assemblée, un Premier ministre sur un siège éjectable… et un Président dépourvu de ses pouvoirs habituels, contraint de se concentrer sur l’international ou, en l’espèce, le très, très local. Dans le Nord, Emmanuel Macron entend constater le déploiement des deux pactes de la Sambre-Avesnois-Thiérache, signés en 2018 et en 2023 dans un souci d’amélioration du quotidien des habitants (services publics, mobilités, aménagement du territoire…).

Le chef de l’État, qui adore enfiler le costume d’inspecteur des travaux finis, n’a-t-il vraiment que ça à faire ? « Il est toujours Président de la République. On ne peut pas lui en vouloir d’aller sur le terrain pour relever les compteurs », défend son entourage, qui vante un déplacement « auprès des Français ».

Double rôle
Ses proches ont même théorisé le double rôle du Président, contraint de jongler entre le micro et le macro : « Il s’occupe du temps long, des affaires européennes et internationales. C’est son domaine réservé. Mais il est aussi dans le quotidien, sur le terrain, dans des choses très concrètes ». De même source, on assure que le chef de l’État entend se faire « le relais des différentes revendications » entendues sur le terrain. Et accessoirement tuer dans l’œuf la musique qui monte sur son immobilisme, sa perte d’influence et son « lent crépuscule », comme le titrait le Monde en décembre.

Un rôle nouveau pour l’hyperprésident qui, depuis 2017, s’imaginait en maître des horloges, capable de sauter de dossier en dossier, de l’apprentissage aux violences faites aux femmes en passant par la réindustrialisation ou le handicap. Désormais, il se retrouve à faire le service après-vente de mesures prises il y a six ans ou à annoncer la réfection d’endroits délabrés dans certains recoins du Louvre. Sur ce dossier, Emmanuel Macron a d’ailleurs dû marcher sur des œufs en négociant chaque ligne budgétaire avec le ministère de la Culture. On est loin de Jupiter.

« La nouvelle situation politique a changé la manière de faire du Président. Mais cela n’efface pas les sept ans d’action au cours desquels il a lancé certains plans et certaines réformes », reconnaît l’Élysée. En parlant des « sept ans d’action », le Palais acte presque la fin de règne. En réalité, Emmanuel Macron, qui a exclu toute démission malgré le poison lent d’une musique qui gagne en intensité, veut se concentrer sur « des sujets d’importance majeure et de rayonnement national et international du pays », tels que la reconstruction de Notre-Dame ou la remise à neuf du Louvre, autant que sur « des sujets de préoccupation du quotidien ». L’un n’allant pas sans l’autre. Et quand il prend l’avion pour le Brésil, les États-Unis ou l’Arabie saoudite, « ça ne veut pas dire qu’il est distant voire distancié des préoccupations des Français », tente de rassurer l’Élysée.

Un recours au référendum ?
L’un des leviers à la disposition du Président de la République, outre la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale l’été prochain, de s’octroyer les pleins pouvoirs ou de provoquer un remaniement, consiste à pouvoir organiser des référendums. Le dernier organisé en France remonte à 2005 et portait sur la Constitution européenne. Mais lors de ses vœux pour 2025, le chef de l’État a semblé faire un pas vers une convocation prochaine des Français aux urnes. Sans donner les sujets sur lesquels les électeurs seraient amenés à se prononcer. L’immigration, comme l’y presse l’extrême droite ? La vie chère et les retraites, comme l’y pousse la gauche ?

Selon Le Figaro, Emmanuel Macron envisage de dévoiler ses cartes avant le printemps. Entre-temps, une idée a été testée auprès de l’opinion publique. Et toujours dans le périmètre de son pré carré : la défense. Devant les militaires, il a annoncé sa volonté de donner aux jeunes « les moyens de servir » en gonflant les rangs des réservistes. Une annonce qui intervient alors que le SNU, totem macroniste, risque de faire les frais des économies prévues dans le Budget.

En attendant, le gouvernement s’agite sur tous les fronts. Bruno Retailleau prend la lumière pour ses positions réactionnaires, François Bayrou s’empêtre dans des explications après sa formule polémique sur la « submersion migratoire », Éric Lombard finalise la mouture du Budget, et le centre de gravité politique s’est déplacé au Parlement… Mais d’Emmanuel Macron, plus grand monde ne parle, si ce n’est à l’occasion de ces rares initiatives. Ou, plus cruel, lorsque les baromètres de l’exécutif sont dévoilés par les instituts sondage. Selon la dernière étude YouGov réalisé pour Le HuffPost, le chef de l’État n’a jamais été aussi impopulaire depuis 2017.

Source: https://www.huffingtonpost.fr/

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3 COMMENTAIRES

  1. Espionage de la tres maudite France, mais le Mali progresse et construit sa sécurité nationale:

    RFI.FR 28/01/2025 De Conakry à Bamako: sur la piste d’un obscur convoi militaire russe
    La cellule Info Vérif de RFI s’est penchée sur l’acheminement au Mali d’une importante quantité de matériels militaires terrestres d’origine russe. Cette livraison dans la ville de Bamako remonte au 17 janvier 2025. Nous sommes aujourd’hui en mesure de confirmer le passage de ce convoi sur les routes guinéennes, grâce à des photos satellites obtenues en exclusivité. RFI s’est procurée ces clichés auprès de l’entreprise nord-américaine Maxar, spécialisée dans la fabrication de satellites, et l’observation de la Terre.

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