Bourdes, dérapages et débat raté contre Trump: comment le retrait de Joe Biden est devenu inévitable

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Chronique d’une mort annoncée. Joe Biden, le président qui voulait ajouter quatre ans de mandat à son palmarès, peut finalement compter les mois qui lui restent à la Maison Blanche sur les doigts d’une main. Une chute qui a été alimentée par plusieurs moments gênants sur les scènes publiques, où l’homme de 81 ans est souvent apparu désorienté. Les critiques au sein du parti se sont multipliées, les stars de Hollywood lui ont tourné le dos, et même Obama a fini par exprimer des doutes. Retour sur les derniers mois mouvementés du désormais ex-candidat démocrate.

“Biden se retire de la course pour 2024.” C’est une véritable bombe qui est tombée dimanche vers 20 heures, heure belge. Une semaine exactement après la tentative d’assassinat de Donald Trump, l’Amérique a de nouveau été secouée, cette fois par la décision de Joe Biden. Son âge, qu’il a d’abord présenté comme un atout, s’est peu à peu transformé en fardeau.

Quel a été le point de départ de cette fin abrupte? Pour les médias américains, pas de doute: c’est le débat contre Donald Trump du 27 juin dernier qui a tout précipité. Cet échange, qui devait dissiper les doutes qui enflaient sur son état de santé, a finalement eu l’effet inverse. Quelques jours plus tôt, le président américain est ainsi apparu visiblement désorienté lors des commémorations du Débarquement de Normandie. Les images, souvent partagées par ses opposants, font le tour du monde et déstabilisent le camp démocrate.

“Je n’ai pas compris sa dernière phrase. Je ne pense pas non plus qu’il sache ce qu’il a dit.”

Donald Trump

Une semaine plus tard, de nouvelles vidéos sont relayées sur les réseaux sociaux. En visite au Vatican cette fois, Biden y rencontre le Pape et pose son front contre le sien, sous les yeux de Giorgia Meloni, la Première ministre italienne. Si Biden n’est pas le premier, ni le dernier, à faire ce geste face au souverain pontife, la scène lève à nouveau une série de questions. Cet homme sait-il encore comment se comporter en toute circonstance ? C’est dans cette atmosphère que le président s’envole vers les États-Unis pour affronter son rival républicain lors du fameux débat. Sa voix est rauque, et puis il y a cette phrase mortelle de Trump: “Je n’ai pas compris sa dernière phrase. Je ne pense pas non plus qu’il sache ce qu’il a dit”.

Sur Internet, on s’amuse à comparer ces images au Biden de 2019. Et la différence saute aux yeux. Cinq ans plus tôt, le candidat démocrate avait déjà une septantaine d’années, mais il s’exprimait avec précision. La présidence fait vieillir tout le monde – Barack Obama s’est fait des cheveux gris à la vitesse de l’éclair – mais la question se pose alors: se pourrait-il qu’ici, ce vieillissement soudain cache autre chose? Comme des chiens de chasse, les journalistes américains se penchent sur son dossier médical. Biden a-t-il déjà consulté un neurologue, par exemple? Qui donc? Et quel est son diagnostic? Chaque fois, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, tient la barre face à la presse.

Si on tente de présenter le débat comme un simple accro, les bourdes se multiplient. Lors du sommet de l’Otan à Washington, le démocrate de 81 ans annonce le “président Poutine” alors qu’il accueille le chef d’État ukrainien Volodymyr Zelensky sur scène.

Quarante-huit heures
Pendant ce temps, Donald Trump, qui est pourtant plus jeune de trois ans à peine, renvoie l’image d’un chêne. Un homme qui lève le poing lorsqu’on lui tire dans l’oreille et qui joue tranquillement au golf le lendemain. À l’inverse de Joe Biden qui contracte le Covid-19 et qui grimpe en tremblant les marches de l’avion avec lequel il est placé en quarantaine dans le Delaware. La prise de conscience est là: il est temps de se retirer.

D’après CNN, Biden a pris sa décision en 48 heures – 48 heures de quarantaine au cours desquelles il a secrètement tout mis en place. Pendant ce temps-là, au sein de son parti, des personnalités de premier plan expriment des doutes. Nancy Pelosi, Chuck Schumer, Hakeem Jeffries… À Hollywood aussi, le soutien se fait moins prégnant. À l’image de George Clooney, qui écrit un article d’opinion dans le New York Times avec un titre sans équivoque: “J’aime Joe Biden. Mais nous avons besoin d’un nouveau candidat”. Enfin, Obama, son compagnon de route, avec qui il a passé huit ans à la Maison Blanche, scelle son destin. Le week-end dernier, on apprend ainsi que même l’ancien président a des doutes quant à l’avenir de l’actuel. Seul sur son île, Joe Biden semble ne plus avoir le choix.

Cette solitude s’est soudainement effacée hier soir, à son annonce. Après des mois de critiques, les témoignages de remerciements à l’égard de celui que ses partisans qualifient de “meilleur président de tous les temps” fusent. Kamala Harris préfère rester “discrète” et ne s’exprimera que Biden l’aura fait de vive voix – ce qui devrait arriver dans le courant de la semaine.

Quant à Donald Trump, il a immédiatement attaqué sa (très probable) future rivale, “encore plus à gauche que Biden” et “incompétente”. Une pièce est tombée. Mais la course sur l’échiquier de la politique américaine continue.

Source: https://www.7sur7.be/

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