Le président américain Joe Biden repart en campagne vendredi, avec la lourde tâche de corriger le tir après un débat présidentiel qui a tourné, au moins sur la forme, à l’avantage de son rival républicain Donald Trump.
Le démocrate âgé de 81 ans avait, dès jeudi soir, pris la direction de la Caroline du Nord, pour un meeting dans cet Etat du Sud-Est qu’il estime pouvoir renverser en sa faveur en novembre et où il sera accompagné de son épouse Jill Biden.
Dans la foulée, il ira lever des fonds à New York puis dans les Hamptons, une très chic zone de villégiature non loin.
Son rival âgé de 78 ans sera, lui, vendredi à Chesapeake, dans l’Etat de Virginie (centre-Est). Donald Trump va, selon son équipe de campagne, expliquer comment “renverser les effets de la présidence ratée” de M. Biden dont il n’a jamais accepté la victoire en 2020.
Si Joe Biden espérait prendre de l’élan lors du meeting de jeudi soir à Atlanta (Géorgie, Sud-Est), de l’avis de tous les experts, c’est raté.
Lors d’une confrontation parfois franchement hargneuse, le démocrate a bien essayé de pousser son adversaire dans ses retranchements et de vanter son bilan ainsi que sa vision de l’Amérique.
Mais ses propos sont souvent tombés à plat, la faute à une élocution particulièrement embrouillée qui a remis au premier plan les inquiétudes sur son âge, y compris au sein du Parti démocrate.
La vice-présidente Kamala Harris elle-même a reconnu que Joe Biden avait fait un début “laborieux” lors du débat, mais estimé qu’il avait fini “en force”.
– Un candidat “capable de gagner” –
Un responsable allemand chargé de la coopération bilatérale avec les États-Unis au sein du gouvernement à Berlin, Michael Link, a même invité les démocrates à reconsidérer la candidature de M. Biden lors de la conférence de leur parti mi-août.
Les démocrates ont besoin d’un candidat “capable de gagner” et doivent se demander “qui est le mieux placé pour empêcher Trump de revenir au pouvoir”, a ajouté M. Link, interviewé par le quotidien Tagesspiegel.
Les soutiens du démocrate veulent croire, du moins publiquement, que d’ici novembre les Américains oublieront cette contre-performance sur la forme, pour se rallier, selon les mots de la présidente de son équipe de campagne Jen O’Malley Dillon, à “la vision positive et victorieuse” du démocrate pour l’avenir.
Le président octogénaire ne sera évidemment pas le seul à la manoeuvre.
Kamala Harris, 59 ans, envoyée au front dès jeudi soir pour limiter la casse après le débat, se rend vendredi dans le Nevada, un Etat qui sera très disputé en novembre et où la colistière de Joe Biden fera sa cinquième visite depuis le début de l’année.
La démocrate, qui fait vigoureusement campagne à travers tout le pays, cherchera à “mettre en valeur les enjeux de l’élection pour les électeurs hispaniques”, selon un communiqué.
Le président américain peut même compter – si l’on peut dire –sur le secours d’un Jedi.
Mark Hamill, acteur qui a incarné Luke Skywalker dans les films “Star Wars”, et fervent partisan du candidat démocrate, a écrit sur X: “Une soirée ratée ne change rien au fait que le gars d’avant est un repris de justice, un menteur en série et un violeur reconnu qui n’a pas la compétence requise pour aucun mandat. Point final.”