Dans une note dont nous avons reçu copie, plus d’une vingtaine de formations politiques, au nom des partis politiques de la déclaration du 31 mars 2024, ont dénoncé la lenteur dans la gestion du dossier des 11 leaders politiques inculpés par la justice pour avoir violé des restrictions.
Ils sont accusés d’avoir violé les mesures interdisant les activités des partis et associations à caractère politique. Après quatre mois de détention, la libération des responsables politiques est sollicitée par les partis politiques qui, en plus des 11 leaders, appellent aussi à la libération de Ras Bath, Mme Sidibé Rose Vie chère, Etienne Fakaba Sissoko, Clément Dembélé, Ben Le Cerveau détenus leurs opinions.
Ces pratiques, regrettent les signataires de la déclaration, remettent en cause les acquis démocratiques de Mars 91 dont les restrictions des libertés individuelles et collectives et le musellement des partis politiques de notre pays.
Nous vous proposons l’intégralité de la déclaration des partis politiques signataires de la déclaration du 31 mars 2024, suite à la détention des 11 camarades politiques
Le 20 Juin 2024, onze (11) de nos camarades politiques que sont les sieurs Moustapha DICKO et Yaya SANGARÉ (Adema-PASJ), Amidou MAÏGA (RPM), Abderhamane KORERA (ASMA-CFP), Moulaye HAÏDARA (PDES), Samba COULIBALY (NEMA), Mamadou TRAORÉ (UNION), Laya Amadou GUINDO (ADRP), Mohamed Aly BATHILY (M5RFP-MALI KURA), Mamadou TRAORÉ dit Le Roi (ALTERNATIVE POUR LE MALI), Malley CAMARA (CNDR) sont arrêtés au cours d’une rencontre dans un domicile privé et placés sous mandat de dépôt, le 24 juin 2024, au motif de tentative d’atteinte ou d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État, de trouble à l’ordre public et d’opposition à l’autorité légitime.
Pendant plus de quatre (04) mois, les Partis Signataires de la Déclaration du 31 mars ont suivi avec une attention soutenue l’évolution de ce processus judiciaire, notamment le maintien en détention de nos camarades, suite à l’incompréhensible appel du parquet du Tribunal de Grande Instance de la Commune V du District de Bamako, le 19 septembre dernier, en opposition à l’ordonnance de mise en liberté conditionnelle prononcée par le juge d’instruction.
Soucieuses du maintien de la paix sociale et de l’apaisement du climat politique national, les Partis Signataires de la Déclaration du 31 mars 2024 ont privilégié la voie du dialogue avec les autorités politiques et judiciaires du pays, par l’implication de facilitateurs sociaux, dans le respect de nos valeurs sociales et culturelles, mais aussi du fonctionnement des institutions en place.
Les Partis Signataires de la Déclaration du 31 mars 2024 saluent les leaders religieux et toutes les bonnes volontés, pour leurs actions de médiation auprès des plus hautes autorités du pays, à notre demande, pour un dénouement heureux de cette crise. Aussi, félicitent-elles les responsables des partis et organisations politiques signataires de la déclaration du 31 Mars, pour les différentes démarches de facilitation et de médiation auprès de différentes autorités du pays qui ont bien voulu les recevoir et les écouter. Qu’elles en soient aussi remerciées ! Cependant, au sortir de toutes ces actions de diplomatie politique et sociale, nos camarades n’ont toujours pas encore recouvré leur liberté.
Malgré tout, les Partis Signataires de la Déclaration du 31 mars 2024 réaffirment leur attachement inébranlable au dialogue. Elles en appellent aux Autorités de la Transition, pour libérer, dans les meilleurs délais, les onze (11) hauts responsables politiques, et au-delà, tous les camarades détenus pour leurs opinions politiques, notamment Rasbath, Mme Sidibé Rose Vie chère, Etienne Fakaba Sissoko, Clément Dembélé, Ben Le Cerveau, afin de favoriser la réconciliation nationale et une paix durable, gages du développement harmonieux du pays.
Ainsi, les Partis Signataires de la Déclaration du 31 mars 2024 :
Prennent à témoin l’opinion publique nationale et internationale de leur longue patience et de la détention indéfiniment prolongée de leurs camarades ;
Dénoncent la gestion lente de ce dossier dont le dénouement heureux pourrait participer à la décrispation et à l’apaisement du climat politique, ainsi qu’à la réconciliation et à la stabilité du pays ;
Encouragent les autorités au dialogue politique national inclusif, pour régler les questions politiques et toutes les questions d’intérêt national ;
Rappellent leur demande d’un dialogue politique inclusif pour le retour à l’ordre constitutionnel à travers un processus consensuel d’organisation des élections transparentes et crédibles.
Les Partis Signataires de la Déclaration du 31 mars 2024, attachés aux valeurs de la Démocratie et de la République, informent l’opinion qu’elles se réservent le droit d’informer le peuple malien par les canaux légaux sur les pratiques de remise en cause des acquis démocratiques de Mars 91 dont :
– les restrictions des libertés individuelles et collectives,
– le musellement des partis politiques de notre pays.
Que Dieu bénisse et protège notre patrie commune !
Adoptée à Bamako, par la plénière du 29 Octobre 2024