Les récents attentats terroristes ayant endeuillé Bamako devraient faire situer des responsabilités… Des têtes ne doivent-elles pas tomber ?
Même si la lutte contre le terrorisme est une guerre asymétrique et de longue haleine nécessité des efforts à tous les niveaux, il urge de s’interroger sur l’existence ou non de failles ou de négligences coupables.
En effet, si la gouvernance précédente s’était vautrée dans un climat d’impunité, qui a entrainé bien de dégâts, il est nécessaire que la Transition pose les jalons clairs de la fin de cette impunité. C’est pourquoi il faut sévir contre toutes les formes de laxisme, de négligence ou de complaisance, surtout quand il s’agit du domaine sécuritaire.
Car, l’on est encore habitué à voir des scènes de forces de défense et de sécurité sombrer dans une nonchalance comme si le pays n’est pas en guerre contre des forces obscurantistes, qui n’ont pas de répit.
C’est dans ce sens que l’attaque terroriste du mardi 17 septembre a révélé que certains éléments ont failli dans leurs missions de surveillance et même de réactivité diligente. Car, la question se pose sur les insuffisances dans la chaîne de coordination même des renseignements, des sentinelles et des agents en postes au niveau de la gendarmerie de Faladiè, de la Base de l’Armée de l’Air et de l’aéroport. Comment on peut imaginer des éléments terroristes en train de parader dans la zone aéroportuaire de Bamako-Sénou ? Comment fonctionne le dispositif de surveillance aérienne de la plate-forme aéroportuaire ? Quid des radars de surveillance ? Qui est le patron et les agents et techniciens travaillant sur ces équipements ? Comment travaille les agents de sécurité postés dans cette zone sensible de la plateforme aéroportuaire ? Quelle est la part de responsabilité des hauts patrons de la sécurité de l’aéroport ou de l’Ecole de gendarmerie ? Quid des sentinelles et tours de surveillance du Camp de la Base aérienne de Sénou ?
Toutes ces questions semblent rester sans réponse et méritent de faire l’objet d’investigations afin d’établir toutes les responsabilités, afin que les sanctions requises soient prises.
En outre, il semble que ces sites ne peuvent pas être si facilement attaqués de façon aussi frontale sans que les assaillants ne bénéficient des complicités avérées ? Les enquêtes ne doivent-elles pas rapidement dévoiler ces complices criminels pour les soumettre à la rigueur de la loi ? Rien n’est moins sûr. Car, la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent ne doit pas composer avec quelque laxisme que ce soit. La réussite de cette guerre asymétrique en dépend. Il faut sévir et, si possible, faire tomber les masques.
Dans tous les cas, il urge de sonner la révolte et la vigilance totales, au sein de l’outil de défense national, pour éviter que nos militaires soient encore à leurs postes, prenant du thé, somnolents et baissant la garde, comme si la guerre contre le terrorisme connaît des mi-temps. C’est à travers des sanctions exemplaires que la donne peut changer et les troupes auront la vigilance et la réactivité nécessaires pour parer à toutes les menaces, où qu’elles se concrétisent. Si, après ces attaques terroristes meurtrières, aucune tête ne tombe, ce sera un fâcheux précédent. Le chef de l’Etat, chef suprême des armées, le ministre de la Défense, son collègue de la Sécurité sont alors vivement interpelés. Le plus tôt sera le mieux !
Boubou SIDIBE/maliweb.net