Attaque contre le Bateau Tombouctou: l’Etat ne faillira pas, le Peuple n’oubliera pas

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Le jeudi 7 septembre 2023, restera gravé dans la mémoire collective des Maliens comme l’un des plus grandes tragédies que notre nation a subi, à l’instar de l’attaque traitresse du Pacha Juder contre Tondibi (2000 morts), l’héroïque bataille de Sabouciré (150 morts)… Il y a un an, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) alliés aux terroristes du CSP-PSD lançait deux attaques simultanées distantes d’une trentaine de kilomètres : l’une à Bamba contre le camp militaire en faisant 15 morts et l’autre près de Banikane (une commune de Gourma-Rharous, région de Tombouctou).

Au même moment sur le fleuve Niger, à la hauteur du village de Banikane, près de la ville de Gourma-Rharous le Tombouctou, un navire de la compagnie malienne de navigation, en service depuis 1978, qui assure la liaison entre Koulikoro et Gao, vogue paisiblement quand les terroristes coalisés l’attaquent à son tour.

D’une capacité de 300 personnes, ce funeste jeudi 7 septembre 2023, le Tombouctou est surchargé lors de cette traversée, avec plus de 500 personnes à bord, dont des militaires et des élèves de retour de vacances.

Trois obus, puis le chaos…
L’attaque criminelle contre le navire commence dans la matinée, avec des échanges de tirs entre les terroristes embusqués sur les berges et les forces de défense et de sécurité postés sur les ponts supérieurs du bateau. Selon les témoignages de certains rescapés, c’est vers 10 h 30 que le navire est heurté par au moins trois roquettes. Conséquences fatales : les moteurs touchés et fortement impactés explosent. Toutes choses provoquent un immense incendie. C’est la sauve qui peut, la tragédie qui profile. Certains passagers se retrouvent bloqués à l’intérieur du navire, meurent calcinés d’autres se jettent à l’eau mais ne sachant pas nager plusieurs passagers se noient. Les rescapés, environ 300-350 trouvent refuge dans les villages avoisinants. Ils sont ensuite acheminés à Gourma-Rharous, puis Gao par les secours et les autorités.

Les deux attaques sont par la suite revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, allié du CSP contre l’armée malienne.

Pertes
Le vendredi 8 septembre, lendemain de l’attaque le gouvernement décrète un deuil national de trois jours et annonce un bilan provisoire de 49 civils et 15 militaires tués ». Le bilan officiel est provisoire, il sera revu en hausse les jours suivants. Toutefois, selon plusieurs sources locales, plus d’une centaine de personnes ont été tuées dans l’attaque terroriste inhumaine du Tombouctou et des dizaines ont été portées disparues ; de nombreux blessés qui sont admis à l’hôpital régional de Gao.

Pour preuve : des dizaines de corps sont repêchés et enterrés directement sur les berges du fleuve. Des dizaines d’autres personnes sont également portées disparues. En effet selon le chef d’un village voisin, plus d’une centaine de victimes ont déjà été enterrées – sans compter les passagers ayant péri dans les flammes1. Une autre source locale fait état d’au moins 130 victimes.

Dans un rapport publié le 1er novembre 2023, Human Rights Watch rapporte qu’au moins 120 personnes ont péri lors de l’attaque, d’après plusieurs témoignages. Un survivant ayant accompagné les sauveteurs sur le site de l’attaque affirme, selon l’ONG américaine, que c’est 154 corps ont été récupérés.

L’Etat ne faillira pas
En riposte à cette attaque terroriste, les forces armées maliennes ont déclenché une action combinée aéroterrestre qui a permis de neutraliser une cinquantaine de terroristes. En outre, des dispositions immédiates ont été prises par le gouvernement pour évacuer tous les passagers, les blessés et sécuriser les lieux, qui font toujours l’objet de ratissage et de surveillance.

Après avoir présenté leurs condoléances à la nation endeuillée, le Président de la Transition, Chef de l’Etat, Son Excellence Le Colonel Assimi GOITA, le Gouvernement et l’ensemble des institutions ont souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
Pour les plus hautes autorités de notre pays, ces attaquent illustrent la barbarie et la lâcheté des terroristes qui fuient l’offensive des FAMas et s’attaquent à des objectifs civils vulnérables. Aussi, le Gouvernement de la Transition réitère son engagement sans faille à éradiquer le terrorisme, sous toutes ses formes et à poursuivre la réalisation des objectifs de la Transition, seule voie salvatrice de la Refondation de notre patrie.

Le vendredi 8 septembre, le Procureur de la République du Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale Djibril Traoré organisée, a annoncé « l’ouverture d’une enquête sur ces faits criminels (…) en vue d’identifier, d’interpeller, de poursuivre et de traduire en justice les auteurs, coauteurs et complices de ces faits criminels. »

L’attaque du bateau Tombouctou a rapidement suscité une vague d’indignation internationale. Des organisations de défense des droits humains, telles que la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et Human Rights Watch (HRW), ont fermement condamné ces violences et exhorté les autorités maliennes à mener une enquête approfondie et transparente. Malgré ces pressions, les résultats concrets manquent cruellement.

Le peuple n’oubliera pas
Rappelons qu’un adolescent de 12 ans avait été tué le vendredi 1e septembre 2023 dans une attaque contre le bateau Express Fihroun Ag ALINSAR, qui était à son sixième voyage en provenance de Mopti pour Kabara, région de Tombouctou. Lors de la même attaque un agent de l’escorte et un membre de l’équipage ont été blessés. Des dégâts importants ont été aussi enregistrés sur le bateau.
La compagnie malienne de navigation fluviale (COMANAF) par la voix de Mahamoudou Sogoba, Directeur commercial avait toutefois rassuré que «toutes les dispositions seront prises pour sécuriser les passagers ». Selon lui, cet incident n’affectera en rien le programme de voyages des bateaux.

Une année après la tragédie, la douleur reste encore très vive. L’attaque terroriste ignoble du Bateau Tombouctou revendiquée par l’Union terroriste JNIM-CSP attend toujours d’être instruite par le Pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale. Si aucune communication officielle n’a fait le point de l’enquête la volonté des plus hautes autorités ne souffre d’aucune espèce d’équivoque. Pour le chef du gouvernement, en meeting le 17 août dernier avec le M5-RFP dans le cadre de l’anniversaire de l’avènement de la transition : ‘‘lorsque des citoyens maliens se mettent à assumer un acte terroriste, la tuerie des populations qui était dans le bateau Tombouctou. Mais vous voulez qu’on aille négocier avec ceux qui assument cette tuerie-là ? Non, il faut les poursuivre et les juger
S’ils veulent des négociations qu’ils reviennent comme des Maliens. Ils se mettent sous le coup de la justice. Elle peut les libérer. Les Mali peuvent pardonner. Mais les humiliations que nous avons subies pendant des années nous n’allons pas les oublier’’.

PAR SIKOU BAH

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