Après 16 mois d’angoisse et d’attente intenables depuis sa disparition, la famille de Mamadou Awuah a décidé de briser le silence en dénonçant l’opacité et le manque de volonté de l’administration de Matrans, une société de transit-logistique et partenaire de la force Barkhane pour le compte de laquelle Mamadou Awuah et deux de ses collègues ont été enlevés par des individus non identifiés, le 14 février 2023.
Après Nakani Keïta, sœur de Mamadou Awuah qui, au cours d’une conférence de presse en date du 6 juin, sollicitait l’implication des bonnes volontés et des plus hautes autorités pour retrouver son frère et ses collègues disparues entre le Niger et Gao, une zone en proie à des incursions des groupes terroristes affiliés au JNIM et à l’EIGS, c’est au tour de sa mère, Farima Coulibaly, d’adresser une lettre aux autorités de la Transition. En sont destinataires notamment les présidents de la Transition et du Conseil national de transition ainsi que les ministres en charge de l’Administration du territoire, de la Défense, de la sécurité ainsi que de la Justice et des Droits de l’Homme.
Selon le contenu de la missive en date du 12 juin, l’administration de Matrans S.A persiste à soutenir que les intéresses n’ont donné aucun signe de vie depuis leur disparition en rejoignant Ménaka à partir de Niamey. Et Farima Coulibaly de reprocher à la société Matrans de n’avoir entrepris la moindre action pour les retrouver, ni donné un indice quelconque quant à sa volonté d’obtenir leur libération. Sans nouvelle de son fils depuis 16 mois, elle s’est dite convaincue toutefois qu’il est toujours en vie et sollicite l’implication des plus hautes autorités pour la soulager de ses épreuves. «Depuis 16 mois une mère ne dort plus, des sœurs ne mangent plus, des enfants nostalgiques ne font que demander les nouvelles de leur Papa et une épouse reste inconsolable par l’angoisse et l’attente insoutenable de son époux», s’est elle complainte
Amidou Keita