11 février 1881-11 février 2025, il y a 144 ans que le village de Goumanko a été martyrisé lors de la pénétration coloniale, après avoir opposé une résistance farouche aux multiples assauts des troupes de l’armée française. Situé à 9 km au Sud de la ville de Kita, cette localité a été la 2è martyre après Logo Sabouciré (1878), dans la Région de Kayes du fait de l’armée coloniale française qui a massacré plus de 1.000 personnes après 3 heures de combats acharnés.
Pour commémorer l’anniversaire de cette résistance héroïque de Goumanko face à la France coloniale, l’Association Faso Kanu en partenariat avec l’Association Obara, celle des ressortissants de Daban, en collaboration avec le Conseil communal de la circonscription administrative, a organisé hier une journée éducative et récréative à l’attention des élèves du complexe scolaire Aminata Diarra à N’Gabacoro-Droit.
La cérémonie était placée sous le parrainage de Kardjigué LaïcoTraoré, homme de culture, en présence du commissaire principal de l’Association Faso Kanu, Ibrahima Kébé, du représentant du Conseil national de Transition (CNT), Dr Youssouf Z. Coulibaly, des autorités administratives politiques et coutumières locales et d’autres personnalités.
Intervenant en tant que ressortissant de Goumanko et descendant direct des résistants héroïques, Gaoussou Sidibé a brièvement retracé les différentes étapes de la résistante de son village, des premières attaques d’El Hadj Oumar Tall et ses deux fils en 1877, jusqu’à l’arrivée des troupes coloniales françaises qui ont souffert pendant plus de trois mois devant le mur de protection d’environ 4 mètres de hauteur construit par les villageois.
Le représentant du CNT, Dr Youssouf Z. Coulibaly, a expliqué que ces genres d’évènements permettent aux élèves de savoir que nous étions un pays de guerriers et qu’il y a 144 ans, Goumanko avait opposé une résistance farouche à la pénétration coloniale. Cela, après des luttes très acharnées qui ont fait beaucoup de victimes de part et d’autres dont un millier de nos braves défenseurs de la cité de Goumanko. Ces riches histoires ont tendance à disparaître aujourd’hui, d’où l’importance de cette journée, a-t-il ajouté.
Le Commissaire principal de l’Association Faso Kanu a fait savoir que c’est la 5è année consécutive que son regroupement organise une journée pour commémorer cette date historique de février 1881 qui doit rester gravée dans la mémoire collective. «Nos ancêtres ont payé au prix de leurs vies pour leurs honneur et dignité en se dressant de toute leur taille pour contrer l’envahisseur étranger», a souligné le leader associatif, qui a promis qu’ils continueront leurs efforts. C’est pourquoi, Ibrahima Kébé pense que cette partie de notre histoire doit être enseignée dans les établissements scolaires en lieu et place de la révolution française.
Pour sa part, le promoteur du complexe scolaire Aminata Diarra a salué l’initiative qui, selon lui, doit se poursuivre dans tous les établissements du pays. Selon Zoumana Diarra, cela permettra aux élèves de connaître l’histoire de leur pays et la bravoure de leurs ancêtres.
L’exécution symbolique de 11 coups de canon en mémoire des 84 coups de canon qui ont détruit Goumanko le 11 février 1881 et la remise de médailles et d’autres distinctions par les organisateurs à des personnalités engagées dans la préservation de la mémoire historique de cette localité, ont été des moments forts de la cérémonie.
Aboubacar TRAORE