Village de Mékungo : accusé d’avoir accaparé des terres agricoles, l’opérateur économique Hamady Kindy Bathily s’en défend

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Les habitants du village de Mekungo, dans la commune rurale de Meguetan, cercle de Koulikoro, accusent l’opérateur économique, Hamady Kindy Bathily dit Puma, d’avoir accaparé leurs terres. Une accusation que réfute Puma et qui affirme les avoir légalement acquises.

Le village de Mékungo fondé depuis des siècles serait-il menacé de disparition ? C’est le cri du cœur lancé par les habitants dudit village qui accusent l’opérateur économique, Hamady Kindy Bathily dit Puma, d’avoir accaparé 500 hectares de leurs terres.

L’affaire remonte à 2017 où une équipe composée de géomètres et de manœuvres se présente au village de Mekungo pour procéder à la délimitation d’une parcelle de 30 hectares au profit de l’opérateur économique Hamady Kindy Bathily dit Puma. Et cela à peine un mois après le décès de l’ancien chef de village.

Son fils Drissa Coulibaly, qui devait lui succéder, en a vite informé les habitants du village. Eux qui n’avaient en aucun moment été informés d’une affaire foncière impliquant Hamady Kindy Bathily dit Puma dans leur village, ont fini par chasser l’équipe.

Quelques jours après, il envoie un émissaire avec une somme d’un million de FCFA afin de soudoyer le chef de village. Mais le deal était que ce dernier le laisser faire tranquillement ses opérations de délimitation. Le nouveau chef du village, Drissa Coulibaly, a fait retourner l’argent à la mairie. Les collectivités, à leur tour, ont instruit Drissa Coulibaly de remettre l’argent à l’intéressé par l’intermédiaire d’un huissier de justice.

Frustré par l’action du chef de village, Hamady Kindy Bathily a convoqué Drissa Coulibaly et certains de ses conseillers au tribunal de Koulikoro, indiquant qu’il leur avait remis 10 millions de FCFA. Comme solution à la crise, il propose deux options : la prison ou la confirmation des 10 millions de FCFA. Drissa Coulibaly et ses conseillers ont préféré la première. Dans cette aventure, Drissa Coulibaly et ses conseillers ont fait sept mois et dix jours à la Maison centrale d’arrêt de Koulikoro.

À la veille de l’hivernage en 2018, Puma conditionne la mise en liberté du chef de village et ses conseillers à la signature d’un document dans lequel ils reconnaissent avoir empoché les 10 millions de FCFA. À ce niveau, le chef de village a indiqué qu’on a imité sa signature lors de son emprisonnement. Une signature qui continue à être exploitée par l’opérateur économique, déplore le chef de village.

“Plus de 300 familles à déloger”

Si en début d’année 2017, la superficie de Hamady Kindy Bathily dit Puma était estimée à 300 hectares. De nos jours, l’opérateur économique en réclame 500 hectares. Tout le village est inclus dans le plan sans parler des réserves. L’espace, dont PUM se dit propriétaire, englobe la zone située entre Korokoro à Fiena en passant par Sido, Tourabougou, Siratiguila, Zantiguila et Mekungo. Avec cette superficie, plus de 2000 habitants n’auront plus droit à leurs terres agricoles.

Si Hamady Kindy Bathily met en exécution ses menaces, le village de Mekungo dans la Commune rurale de Meguetan, cercle de Koulikoro, n’aura plus de site où s’abriter à plus forte raison des terres agricoles. Puisque les 500 hectares de Puma rasent complètement le village. Pour leur survie, les habitants invitent à une analyse approfondie de la situation afin de leur permettre d’exercer leurs activités agricoles.

Approché par Le Wagadu, Hamady Kindy Bathily réfute les accusations. Contrairement aux allégations des habitants du village, l’opérateur économique affirme que l’affaire remonte à 2013, année à laquelle ils ont commencé à lui vendre leurs champs. Se fondant sur des documents de justice, qu’il brandit fièrement, Puma affirme avoir acquis légalement les parcelles. Il dispose pour cela des documents de vente signés par les différentes parties.

Aussi, Puma indique n’avoir pas 500 hectares mais plutôt 298 hectares, qu’il affirme avoir achetés à plusieurs dizaines de millions de FCFA avec les villageois. Selon l’opérateur économique, qui parle d’escroquerie, il n’a même pas recouvré la totalité qu’il a achetée. « Les villageois ont vendu les mêmes parcelles à une autre personne », affirme-t-il ; il promet d’engager une plainte en justice afin de rentrer dans ses droits.

Abdrahamane SISSOKO

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