Pendant trois jours (25 au 27 septembre 2024) s’est tenu un atelier de formation à l’attention des organisations de la société civile (OSC), des journalistes d’investigation et des universitaires (professeurs et étudiants) en journalisme sur les mécanismes de corruption, les techniques d’enquête et de reportage en matière de lutte contre la corruption .
La corruption est un fléau qui affecte profondément le Mali, un pays qui lutte pour établir des institutions démocratiques solides et promouvoir le développement durable. Selon le rapport 2022 de Transparency International, le Mali est classé parmi les pays les plus corrompus d’Afrique de l’Ouest, avec un indice de perception de la corruption qui souligne l’ampleur du problème. Ce climat de corruption a des conséquences graves sur la gouvernance, la justice sociale et le développement économique.
En dépit de diverses initiatives et mesures prises les Gouvernements successifs au niveau national pour lutter contre la corruption et les différentes conventions régionales et internationales ratifiées par le Mali, la corruption est particulièrement répandue dans plusieurs secteurs clés, notamment l’administration publique, dans laquelle les pots-de-vin et les abus de pouvoir sont monnaie courante, ce qui nuit à la confiance des citoyens dans les institutions de l’État. En termes de conséquences, la corruption entraine une mauvaise allocation des ressources, exacerbe la pauvreté et limite les opportunités de développement. Elle aggrave également les inégalités sociales, rendant les services publics inaccessibles pour les plus démunis. La perception généralisée de la corruption mine la confiance des citoyens dans les institutions publiques et dans la démocratie elle-même, ce qui peut conduire à un désengagement civique et à des tensions sociales.
A l’ouverture de la cérémonie d’ouverture de la dite formation, Jean H Lavoie Directeur Pays du Programme dira, conscient du rôle essentiel des Organisations de la Société Civile, OSC, des journalistes d’investigation et des étudiants en journalisme pour contrer la corruption, en tant qu’acteurs de contrôle de l’action publique, que Sariya Bato, à travers sa composante 3, s’est engagé à renforcer leurs capacités. Car le renforcement des capacités de ces acteurs est crucial pour mener des enquêtes rigoureuses et informer la population sur les mécanismes de la corruption et ses conséquences à travers des actions de sensibilisation, tenir les autorités responsables de leurs actes et dénoncer les abus par des actions de contrôle de l’action publique, promouvoir des réformes politiques et législatives pour renforcer la transparence et la responsabilité, par la conduite des actions de plaidoyer.
Ajout ‘il que malgré leur rôle vital, ces acteurs font face à de nombreux défis, tels que le manque de formation, car beaucoup d’entre eux manquent des compétences nécessaires pour mener des enquêtes efficaces sur la corruption. Et aussi, les risques et menaces : les journalistes et les membres d’OSC sont souvent confrontés à des menaces, des intimidations et à des violences, ce qui peut dissuader les enquêtes sur des sujets sensibles et l’accès limité à l’information: les obstacles bureaucratiques et la réticence des autorités à divulguer des informations compliquent les enquêtes.
C’est au regard des constats ci-dessus évoqués que le projet Sariya Bato de l’USAID, organise en collaboration avec la Coalition des Organisations de la Société Civile pour la Lutte Contre la Corruption et la Pauvreté (COSCLCCP) et le réseau des journalistes d’investigation du Mali, un atelier de formation pour renforcer les capacités des acteurs clés du contrôle citoyen de l’action publique et de la lutte contre la corruption au Mali, que sont les OSC, les journalistes d’investigation et les étudiants en journalisme. Ainsi, en dotant les OSC, les journalistes et les étudiants des compétences nécessaires, le projet favorise la promotion d’une société plus transparente et responsable, capable de lutter efficacement contre la corruption.
Bokoum Abdoul Momini et Khadydiatou Sanogo